Les déclarations du président de la République provisoire, Moncef Marzouki, que ce soit en Allemagne ou au Qatar, créent la polémique, irritent une grande partie de l'opinion publique tunisienne et déclenchent une vague de colère au sein de l'opposition. Celle-ci ne compte pas d'ailleurs se croiser les bras, elle s'active à rassembler les signatures nécessaires pour une motion de censure contre lui à l'Assemblée nationale constituante. On ne pense pas que cette motion ait une chance de passer, mais quoi qu'il en soit, les déclarations du président, hors frontières nationales, jettent un pavé dans la mare et réussissent à envenimer une atmosphère politique déjà viciée et à accentuer une tension galopante. Le président de la République n'a pas présenté d'excuses, malgré tout le branle-bas qui a suivi « l'affaire », mail il est fort probable qu'il regrette en son for intérieur, des déclarations faites à des médias étrangers dans des moments d'emportement démesuré. Ou peut-être que M. Marzouki à mal exprimé ses idées. Dans les deux cas le mal est fait. L'image du président sort écornée et celle de la Tunisie post-révolution ternie. Car parler de potence pour un fervent défenseur des droits de l'homme dans une Tunisie qui a chassé la dictature et aspire à la liberté et la démocratie, est le comble de l'aberration. Et puis le président de la République n'est-il pas celui de tous les Tunisiens. Et sa mission essentielle est de les unir et non de les diviser et de semer la discorde entre eux.