Une journée de dialogue a été organisée, hier lundi 1 avril 2013, par l'organisation «Fondation For the Future» dont le thème était : «La société civile face aux nouveaux enjeux de la violence politique en Tunisie.» Plus d'une soixantaine de représentants de la société civile se sont réunis avec des activistes et militants oeuvrant dans la conservation des droits de l'Homme, la lutte contre la violence politique, l'instauration de la démocratie et l'exhortation à la citoyenneté. Le pouvoir au banc des accusés Face à la recrudescence outrancière de la violence politique en Tunisie, le mutisme gouvernemental est fortement contesté par les acteurs actifs de la société civile. Pour ce faire, l'association «Fondation for The Future», qui est penchée sur la promotion de la démocratie, de l'Etat de Droit et des droits universels, a invité une pléiade d'associations tunisiennes pour réfléchir ensemble aux nouveaux enjeux sociopolitiques auxquels elles devront faire face. Participants et conférenciers étaient d'accord à l'unanimité que le seul responsable de cette violence politique n'est autre que le pouvoir en place, qui, à travers son laxisme, a incité à la montée hallucinante de la haine entre les citoyens dont les idéologies politiques et théologiques divergent. L'une des représentantes de la société civile, Mme. Triki Imène, «Liberté et Equité», a tiré l'attention sur le manque d'organisation entre les associations, qui devraient, selon elle, coopérer ensemble pour construire un bloc associatif et qui construirait un contrepoids face au pouvoir en place et à la violence politique. La création d'un véritable réseau interactif entre les différents acteurs de la société civile travaillant sur les droits de l'Homme et l'installation de la démocratie, devient une urgence selon la présidente de l'association. Cette plate-forme évincera toutes les embûches qui entravent le travail associatif et l'éloignent des tentatives de politisation.
La LTDH riposte ! Présente en la personne de M. Abdessattar Ben Moussa, président de la ligue, la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme a marqué les débats. M. Ben Moussa, a, en effet, déclaré que c'est au pouvoir en place de prendre en sérieusement les choses en main. Il a critiqué la réaction du gouvernement face à plusieurs incidents graves qui se sont perpétrés depuis des années. A commencer par la lenteur outrancière avec laquelle l'assassinat de Chokri Belaid est traité, les agressions dont ont fait l‘objet les locaux et le personnel de l'UGTT, les attaques contre les manifestants du 9 avril 2012. Des incidents qui portent gravement atteinte à la sécurité sociale. Il a proposé que la journée du 6 avril soit la Journée Nationale contre la Violence et a appelé la société civile à renforcer son travail sur terrain et à collaborer ensemble pour fonder un Observatoire National de lutte contre la violence et pour créer «Le pacte contre la violence». Un pacte auquel s'adhéreront tous les partis politiques. Au terme de cette journée de débats, conférenciers et participants ont appelé les autorités actuelles à lutter contre la montée de la violence politique et du radicalisme au nom de la religion. L'ensemble des associations appelle à la dissolution des Ligues de la protection de la Révolution. Les représentants de la société civile présents lors de cette journée de débat, incitent le pouvoir en place à véhiculer la culture du dialogue pour éduquer les citoyens au respect des différences et à la tolérance.