La Fédération Tunisienne des Artistes Plasticiens et le Commissariat de la Culture de Sousse ont organisé les 13 et 14 avril courant, un colloque intitulé « Le discours critique et les expériences artistiques contemporaines », au Centre Culturel de Sousse qui a réuni plusieurs spécialistes en arts plastiques, des artistes plasticiens et des professeurs des beaux-arts. les travaux se sont poursuivis avec la lecture d'une introduction au colloque, lue par Khalil Gouiâ où l'accent a été mis sur l'évolution de l'art tunisien et l'apport de la technologie moderne sur l'art contemporain en Tunisie, ce qui nécessite la présence d'une critique d'art qui soit au diapason des transformations, des nouveautés et des techniques introduites dans l'art contemporain. Aussi s'est-on posé plusieurs questions concernant la critique de l'art contemporain : y a-t-il aujourd'hui, en Tunisie, de véritables critiques d'art ? La fonction du critique d'art contemporain doit-elle être spécifique et différente de la critique ordinaire? Le critique d'art joue-t-il le rôle de l'intermédiaire entre la société et l'art contemporain afin que la création artistique soit utile et ait un sens ? Faut-il assurer la complémentarité entre l'art contemporain et la critique d'art ? La première séance comportait deux communications. L'une avait pour titre : « L'institution universitaire et la critique d'art » du professeur Hafedh Jedidi, qui citait les caractéristiques du critique d'art en se demandant si le critique d'art doit être au courant de l'histoire des arts… L'autre était du professeur Habib Bida et s'intitulait « L'art contemporain : entre l'hérésie et la créativité ou embarras de la critique. » Pour lui, l'art contemporain présente aussi des hérésies et le critique de l'art a souvent du mal à trouver du sens dans certains travaux d'artistes contemporains. La deuxième séance a vu l'intervention de deux professeurs : Ramzi Tourki « Lecture de quelques modèles d'art contemporain, du point de vue de la forme, du mouvement et du concept », et Aïda Sélim qui donna un exposé sur « Le critique et l'art contemporain » La deuxième journée a vu la participation de Sami Ben Ameur dont l'exposé s'intitule : « L'art contemporain: une approche critique », où il évoque les différentes caractéristiques de l'art contemporain. Khalil Gouiâ retrace, en abordant le thème « Intentionnalité et interprétation dans l'art contemporain », la relation entre l'œuvre d'art contemporain et le récepteur. Faouzi Ben Amor et évoque dans « La critique d'art au temps des émeutes en Tunisie », les fameuses émeutes d'El Abdellia lors de l'exposition de l'art contemporain, faisant remarquer que certaines œuvres furent mal interprétées et considérées comme une atteinte à la religion et aux bonnes mœurs. Une autre intervention, « Critique de la critique ou reflet du miroir concave de la réception et de la contemporanéité » fut assurée par Néjib Gassa qui parla de la critique d'art à travers les journaux tunisiens, qui, selon lui, laisse encore à désirer…