Qu'elle soit salutaire, pour le moins susceptible, s'apaiser sur le plan sécuritaire, la décision qu'on prendra, si elle n'est pas déjà prise, d'élargir le play-off, n'est pas moins illégale que celle violemment contestée. Tout comme d'autres décisions, prises sous la pression d'un esprit né de la révolution, elle n'y a d'effet d'attendre d'elle que de sauver le présent. Légitime souci, mais loin cependant de nous garantir de meilleurs lendemains. Déjà, pour juguler les mauvais instincts qu'un certain public a cru faire partie de la liberté, on n'a trouvé comme seul remède que de vider les stades. Auparavant, au nom d'une démocratie qu'on voulait transparente on a donné aux instances pseudo élues, toute liberté sans exiger en retour l'entière responsabilité censée s'accompagner. La responsabilité de tout prévoir pour qu'aux manipulations occultes de ces vingt derniers mois ne vient se substituer la prise en compte des clameurs de la rue. Et devant le courroux des masses survoltées, pas tout à fait justifié on a recours à des subterfuges non prévus par des textes pour amender d'autres, ambiguë certes, mais qui ont pour eux le fait d'exister. A situation exceptionnelle, des décisions exceptionnelles, me direz-vous. Soit ! mais gare à ce qu'elles perdurent comme jurisprudence dans une transition qui risque de s'installer dans la durée. C'est l'avenir même qu'il faut protéger plutôt que de sortir de crise une situation donnée. Faire de nos lois une réalité tangible et non pas un slogan que de clameur peuvent toujours remettre en question. Situation exceptionnelle, certes ! mais qui nous offre l'occasion de faire notre propre inventaire afin de garantir le futur. Pourquoi ne pas commencer à responsabiliser ceux là mêmes représentant des clubs base de toute démocratie, qui viennent en général défendre des intérêts étroits aux assemblées légiférantes alors que leur devoir est justement de prévoir et de surveiller à ce qu'on écrit en leur nom ne soit pas bafouillé. Dans une situation telle qu'elle se présente cette année, on n'est pas, en fin de compte, à une entorse près. Une entorse qu'on aimerait considérer plus tard comme bénéfique, si elle contribue à notre optimisme de voir la leçon du présent imparfait servir un futur non trop soumis au conditionnel.