De Mustapha ZOUBEIDI - Quel bienfait serait meilleur qu'une brise d'air s'engouffrant subitement dans un lieu en proie à la pollution ? quel signe mieux qu'un sourire d'un enfant innocent peut vous faire réconcilier avec la vie quand le débat fait rage nourri de mensonge et d'hypocrisie ? En tout cas ce sont ces sentiments que j'ai éprouvé pour ma part cette semaine en lisant quelque part une information qui rendait compte d'un bilan d'une cellule sectorielle de formation des jeunes du côté de Gafsa. Ce fut comme un frémissement d'un bourgeon annonciateur, pour ceux qui savent regarder loin, d'un printemps radieux. Mais hélas ! Il n'a pas suffi pour arracher à l'actualité la primauté de l'intérêt ambiant qui prévaut maintenant. En effet, partout sur les ondes et les plateaux et tout au long des colonnes, on continue de préférer un seul événement : Partira ? Partira pas ? C'est d'un bureau fédéral qu'il s'agit et surtout de noms qui dans leur majorité n'ont de neuf à proposer que leur ancienneté. Il est naturel, me direz-vous, que dans les instances dirigeantes on se bat et on débat en toute démocratie. On va et on revient au gré de l'humeur des urnes complaisantes sinon de nominations. Certes, il est de bonne guerre pour ceux qui en ont envie, de se présenter, après avoir été des anciens, avec de nouveaux habits. Cela ne doit pas trop gêner en apparence. Mais pourquoi cette focalisation sur un événement qui, par principe et par fonction n'est, quoique nécessaire, qu'un service d'organisation. Le changement ne doit pas poser problème tant que c'est le consensus qui le suggère et le suffrage qui en prend la décision. L'inquiétant, par contre est de voir les clameurs déserter les stades et l'argent des caisses des clubs. J'aurai aimé voir des séminaires de réflexions et des programmes. J'aurai aimé voir des responsables et des médias en symbiose pour désigner du doigt par exemple nos insuffisances infrastructurelles et chercher comment y remédier. Encore une fois hélas ! La clameur est désormais dans les coulisses et non plus au stade où réside la raison de notre football. C'est dans ce brouillard dense que subitement le bourgeon de Gafsa est apparu. Avec ses promesses toujours renouvelés. A nous d'en faire plus qu'une consolation.