Les fondamentaux de l'économie nationale grincent et boîtent le pas gangrénés qu'ils sont par l'élargissement du déficit budgétaire, l'endettement public, l'inflation galopante, la dépréciation alarmante du dinar…Des signes alarmants qui loin de rassurer mettent en péril les objectifs de 2013. Une certitude : La tendance aujourd'hui est à la lutte contre le terrorisme qui commence à s'assayer chez nous pour étendre ses tentacules sur tout le territoire. Ainsi donc et au lieu de parler économie et de discuter des moyens à même de sauver l'économie nationale du gouffre, tous les pourparlers et dialogues nationaux tournent aujourd'hui autour du terrorisme et la violence sans oublier les chicanes politiques qui ne manquent pas à entrelarder le tableau. Parviendra-t-on à quitter la zone rouge ? Le taux d'inflation se situe aujourd'hui à 6,4% contre 5,5% enregistrés au cours de la même période de l'année antérieur et 3,1% enregistrés en 2011. L'inflation passe ainsi du simple au double. Une situation jugée normale par certains hommes politiques et économistes qui expliquent cette hausse généralisée des prix à la consommation familiale par les contrecoups de la Révolution aussi bien tunisienne que libyenne. Une explosion du marché parallèle, des difficultés sécuritaires et des obstacles énormes à faire respecter la loi. Anarchie et paralysie de l'Administration, sont les maîtres-mots de l'étape. Du fait, venir à bout de la hausse des prix relève d'une mission impossible et c'est au consommateur de payer les pots cassés. Aujourd'hui, les retraités appréhendent l'idée d'une éventuelle baisse du niveau des pensions de retraites et se sentent comme la cible la mieux indiquée choisie par le gouvernement pour pallier la faillite dramatique des caisses sociales. Ce genre d'orientation risque d'approfondir le fossé social et d'exacerber davantage le climat social surtout au cas où l'inflation passerait à deux chiffres. Autre menace met actuellement à mal la compétitivité de l'entreprise tunisienne, entre autres la dépréciation historique du dinar face à l'euro et face au dollar. 1 dollar= 1,67 dinars ; 1 euro= 2,117 dinars. La Tunisie est-elle amenée à changer le mode de gouvernance du taux de change en passant d'un système de change flottant à un système de change fixe à même d'épargner les débiteurs et d' éviter au pays une crise notamment immobilière sans précédent. Une situation préoccupante aggravée par un environnement économique infecté par la chute libre des avoirs nets en devises, par la flambée de l'inflation et le recul des investissements nationaux et internationaux. Une situation exaspérante, aux contours incertains, où il faudrait agir au plus vite pour éviter l'irréparable.