«Personne n'a le droit de s'autoproclamer tuteur ou protecteur de la Révolution», prévient Mouldi Riahi «Les lieux de culte doivent être à l'écart des luttes politiques», martèle Lobna Jéribi Le congrès que les partisans d'Ansar Chariâa s'apprêtent obstinément à organiser à Kairouan lançant de la sorte un défi contre leur propre pays, les résultats du dialogue national, les propositions d'Ettakatol pour la prochaine Constitution, les activités de l'organisation de la Jeunesse socio-démocrate du parti, ont été au centre de la conférence de presse tenue, hier par la direction d'Ettakatol. Mouldi Riahi, membre du bureau politique et président du groupe Ettakatol au sein de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) a commencé par exprimer le souhait de son parti que « les parties extrémistes reviennent à la raison ». Il a rappelé que la Révolution tunisienne n'a pas eu lieu pour l'instauration d'un Etat religieux. « C'est une Révolution où les jeunes étaient à l'avant-garde, qui a commencé dans les régions intérieures puis dans toutes les autres régions pour défendre la liberté et la justice sociale entre les régions et les Tunisiens. C'est une Révolution faite pour une société modérée dans ses valeurs et ses choix », dit-il. Il ajoute que le dialogue est un choix fondamental à Ettakatol depuis sa création il y a 19 ans. Et ajoute que « les Tunisiens connaissent le rôle central joué par Ettakatol avant et après la Révolution ainsi qu'au sein de la Troïka. Notre parti dialogue avec tout le monde pour l'intérêt de la Tunisie ». Mouldi Riahi rappellera les différentes étapes connues par le dialogue national. Ettakatol a toujours été présent dans toutes ces étapes. Il ne pouvait dissimuler sa satisfaction de voir «80% des propositions du dialogue national tenu à Dar Dhiafa entre sept partis, adoptées par la cinquantaine de partis et de représentants de la société civile qui ont participé à la deuxième phase de dialogue de l'UGTT». L'axe principal du consensus trouvé concerne la sécurité dans le pays et la nécessité de lutter contre la violence politique et le terrorisme. « Nous n'avons pas de choix que d'extirper ce cancer qui menace notre société en revenant aux valeurs médianes qui fondent la société tunisienne », dit-il. Un point fondamental qui a gagné l'unanimité dans le dialogue national: personne n'a le droit de s'autoproclamer tuteur ou protecteur de la Révolution. La protection de la Révolution est l'affaire de l'Etat et la responsabilité de toute la société tunisienne. Mouldi Riahi rappelle que la société civile tunisienne est très forte depuis les années 70. Elle défendra le modèle tunisien. Les LPR qui ne s'appuient sur aucune existence légale, n'ont pas le droit d'agir et celles qui ont une autorisation seront poursuivies en justice pour les agressions perpétrées. La violence politique a atteint son paroxysme avec l'assassinat du martyr Chokri Belaïd. Il faut connaître rapidement les auteurs de cet assassinat et ceux qui sont derrière. La paix civile en dépend. Le dirigeant d'Ettakatol a salué l'action de l'armée nationale et des forces de sécurité au mont Chaâmbi. Il trouve inadmissible, que dans ces conditions, certains appellent à la rencontre de dizaines de milliers de partisans d'Ansar Chariâa à Kairouan. Ettakatol soutient la position du ministère de l'Intérieur et appelle à mettre la main dans la main et se dresser en bloc pour faire échouer cette tentative de semer la terreur au sein des habitants de Kairouan. Lobna Jribi, membre du bureau politique et vice-présidente à la commission du préambule à l'ANC, n'a pas manqué de mettre en exergue le travail accompli dans la discrétion avec laquelle se signale et se distingue Ettakatol au sein de la Constituante. Elle précise que le projet de Constitution réhabilite la décentralisation et le rôle des régions. « Chaque Tunisien a le droit de participer au développement de sa région. Ettakatol a accordé une place privilégiée aux jeunes au sein des Conseils régionaux de développement », dit-elle. Le projet actuel de Constitution, consacre la justice sociale, entre les régions, les catégories sociales et les générations ainsi que la neutralité de l'administration. L'administration doit être neutre et efficace. Ettakatol, propose que les rapports de la Cour des Comptes rende public ses rapports. La transparence est bien un moyen de lutte contre la corruption. Pour en finir avec le despotisme, la justice doit être un pouvoir à part entière. Par ailleurs, la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audio-visuelle (HAICA) et l'ISIE joueront un grand rôle dans la transition démocratique. Les lieux de culte doivent être à l'écart des luttes politiques. Ettakatol insistera à ce que l'article 136 soit amendé pour ne pas remettre en cause les équilibres énoncés par le premier article de la Constitution… Maher Farhat précise que l'Organisation de la Jeunesse Socio-démocrate tiendra son congrès deux semaines avant le congrès national du parti prévu les 5, 6 et 7 juillet prochain.