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Des deux côtés de la barre, on se renvoie la balle
Publié dans Le Temps le 23 - 05 - 2013

La tension entre avocats et magistrats ne date pas d'aujourd'hui. La mentalité qui a sévi durant l'ancien régime a laissé persister une certaine animosité entre les hommes de Justice et les hommes en robe noire, et dont la cause essentielle a été l'atteinte à l'indépendance de la Justice.
Ce qui généra des dépassements de part et d'autre de la barre, séparant le corps des magistrats et celui de la défense. On a encore en mémoire, du moins pour ceux qui l'ont vécu, les incidents qui survinrent entre avocats et magistrats à l'occasion de certains procès politiques. Les avocats qui, à l'époque, ont osé dénoncer, sans détours, les abus et les injustices, ont fini tous par avoir des ennuis.
A l'aube de l'Indépendance, Le bâtonnier Chedli Khalladi qui était également un militant, et qui a dénoncé les abus des autorités coloniales par sa plume, s'est retrouvé un jour, au panier à salade, comme un repris de Justice, pour avoir osé clamer la vérité au nom de la loi et de la liberté de la parole.
Les incidents se multiplièrent durant cette période, notamment de la part de certains magistrats qui voulaient appliquer à la lettre les directives venant « d'en-haut », mais au fond d'eux-mêmes étaient tout à fait conscients qu'ils commettaient des abus et surtout des injustices.
Procès politiques et iniquités
Plusieurs fois, à l'occasion de certains procès politiques, que ce soit durant le régime bourguibien, ou celui de Ben Ali, des avocats entrent en tension en pleine audience, avec certains magistrats qui refusent d'appliquer certaines règles édictées pourtant par le code de procédure pénale et permettant à l'accusé de se défendre et de préserver toutes les garanties qui lui sont dévolues de part les principes généraux de droit interne et international.
Que de fois des avocats se retirèrent en pleine audience, pour avoir été empêchés d'exercer les droits de défense. Ce qui n'avait pas empêché le tribunal de prononcer le jugement, en dépit de l'absence des garanties de défense.
Il était rare en effet, au cours des procès politiques que le tribunal aille dans le sens de la défense, lorsqu'il s'agissait de prouver que l'accusé avait été l'objet de tortures, et que ses aveux lui avaient été extorqués par la violence.
Me Radhia Nasraoui, la militante des droits de l'Homme bien connue, en sait quelque chose. Dénoncer la torture sous toutes ses formes, c'est son dada et elle n'en démord pas, depuis qu'elle a commencé à limiter sous l'ancien régime jusqu'au jour d'aujourd'hui, après la Révolution.
En effet, cette animosité qui persiste de nos jours entre avocats et magistrats, n'est que la séquelle du passé , et n'a plus en fait sa raison d'être. il faut dire que la plupart des magistrats ont toujours été solidaires de la cause juste et ont toujours été du côté des défenseurs de la veuve et de l'orphelin.
Immunité de l'avocat
L'incident a éclaté le 17 mai 2013, au tribunal de première instance de Béja, à l'occasion de l'audition de Me Karim Hasnaoui, par le premier juge d'instruction près ledit tribunal. Les confrères venus le soutenir, ont dénoncé la procédure selon laquelle il a été convoqué devant le juge d'instruction, laquelle est contraire au nouveau décret-loi n°79 de l'année 2011, réglementant la profession. Puis la situation a dégénéré par des agressions verbales dont les avocats se disent victimes de la part des magistrats, alors que ces derniers prétendent que c'est eux, au contraire, qui ont subi ce genre d'agressions de la part des avocats.
Dans un communiqué du 21 mai, l'ordre national des avocats qui a dénoncé ces agressions a exhorté à œuvrer à la lutte contre les abus et à la préservation de l'indépendance de la Justice, en insistant sur le fait que les avocats seront protégés par tous les moyens de droit.
De leur côté les magistrats ont dans un communiqué dernièrement paru, annoncé » qu'ils observeront une grève en protestation contre l'agression d'un certain nombre d'avocats
Dans l'intérêt du justiciable
Il est plus important, selon la plupart des observateurs, que les magistrats se resserrent les liens avec les avocats et tous les auxiliaires de Justice, et dans l'intérêt du justiciable, le premier concerné, et c'est justement celui qui a le plus écopé des injustices et des pratiques abusives et malsaines de l'ancien.
La Justice n'est-elle pas la base de toute civilisation, tel que l'a affirmé à juste titre Ibn Khaldoun, qui nous regarde au beau milieu de l'avenue Habib Bourguiba, comme l'œil de Caïn qui le suivit jusqu'à la tombe.


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