• A cause des tergiversations politiques des élus, 60% de jeunes tunisiens ignorent qui sont les membres de l'Assemblée et ceux qui les gouvernent Ils sont 26 élus, qui depuis le début des travaux de l'Assemblée constituante à avoir sautillé d'un parti à un autre et d'un groupe parlementaire à l'autre. Des pérégrinations politiques assez récurrentes et irritantes pour les électeurs tunisiens qui n'arrivent plus à suivre qui est qui. Une confusion troublante qui s'ajoute au tohu-bohu légendaire régnant au sein de l'ANC. Une fois encore, c'est la société civile qui vient au secours des citoyens déboussolés par tant de déambulations. En effet, l'association NOUR-R (Forum pour une Nouvelle République), a lancé officiellement, hier, un site intitulé «Chkoun fel Majless» (Qui se trouve à l'Assemblée ?). Il suffit au Tunisien de taper www.chkounfelmajless.tn pour avoir une idée claire sur l'identité, les mouvances des élus et leur, désormais, éventuelle nouvelle appartenance à tel ou tel groupe ou parti. Le site est géré par des experts et des professionnels. Une cartographie dynamique et mise à jour est consacrée aux internautes désireux de connaître les dernières permutations politiques au sein de l'Assemblée constituante. Perpétuelles pérégrinations politiques Le chancellement que connait la phase transitoire en Tunisie s'explique par l'amateurisme et l'indécision de la majorité des hommes et femmes politiques tunisiens. Ces derniers, à l'image d'un paysage politique qui se cherche et qui est en perpétuelle mutation, changent de partis et de blocs parlementaires comme «ils changent de chemise». L'association NOUR-R a, effectivement, compté pas moins de 9 partis et listes indépendantes qui ont été touchés par le phénomène d'élus qui quittent sans crier gare. Hormis le mouvement Ennahdha, deux-tiers de la Troïka est, lui aussi, concerné par les allers-retours de ses «fidèles». Quant à l'opposition, elle est aussi sujette à des mouvances de ses représentants. NOUR-R présente une liste exhaustive : La Pétition populaire, Afek Tounes, le PCOT, le Parti de la lutte progressiste, le Parti démocrate progressiste, la Liste de la justice et le Mouvement des démocrates socialistes. Les anciens représentants de ces partis ont intégré 7 autres qui ne sont autres que : Ettakattol, l'Appel de la Tunisie, le Mouvement Wafa, le Parti Ouverture et Loyauté, le PCOT, le Courant réformateur du PDP/Alliance démocratique et le Mouvement des démocrates socialistes. La perplexité politique des constituants ne s'est pas arrêtée là. NOU-R compte aussi 5 autres groupes parlementaires «désertés». Il s'agit du Groupe CPR, Groupe Liberté et démocratie, Groupe Ettakattol, Groupe Pétition populaire et Groupe démocratique. Ces derniers ont choisi de s'allier avec 5 autres groupes, dont ils trouvent la réputation est ascendante. Nous citerons : le Groupe démocratique qui s'est formé autour du parti Appel de la Tunisie, le Groupe «Wafa», le Groupe «Ettakattol», le Groupe «Front populaire» et le Groupe démocratique. Le Best Of des constituants lunatiques L'association NOUR-R, après son étude effectuée sur les mouvances dans l'Assemblée constituante, pourrait décerner le prix des records à 4 d'entre eux. Ce que ladite association nomme de «constitutionnels volages», elle cite : de Arbi Ben Salah-Abid, Hasna Marsit, Ali Houiji et Tarek Baouaziz. Effectivement, ces quatre élus ont changé de casquette politique plus de 3 fois. Bien d'autres ont aussi jonglé d'un groupe à un autre, ils sont au moins une douzaine selon le forum NOUR-R. Ils pérégrinent 3 fois : Abdelaziz Kotti, Dhamir Manai, Mohamed-Ali Nasri, Abed el Monaam Kerir, Khmaies Ksila, Jamel Gargouri, Arbi Ben Salah-Abid, Hasna Marsit, Ali Houiji, Tarek Baouaziz, Ahmed El Safi et Ahmed Khaskhoussi. Une douzaine d'autres élus a changé deux fois de groupe. Selon la liste fournie par NOUR-R, il s'agit de : Rabiaa Najlaoui, Ibrahim Gassas, Chokri Yaiche, Slim Ben Abdessalem, Ali Bechrifa, Salma Mabrouk, Abderraouf Ayadi, Azed Badi, Mabrouk Hrizi, Hisham Hosni, Mohamed-Nejib Khila et Fayçal Jedlaoui. Des déambulations qui servent les uns et desservent les autres Ces perpétuelles mouvances et pérégrinations pèsent lourd dans la notoriété et le poids des groupes parlementaires. Si elles servent à fortifier les uns, elles fragilisent d'autres. Les groupes qui peuvent s'en réjouir sont le Groupe démocratique qui a à son actif environ de 14 membres. Au second rang, le Groupe Wafa qui s'enorgueillit de 5 nouveaux représentants et le groupe Front populaire avec l'arrivée de 3 autres représentants. En ce qui concerne les partis gagnants, l'Appel de la Tunisie a remporté le gros lot avec plus de 10 Constituants, suivi du Mouvement Wafa qui a été rejoint par 5 Constituants. Quant aux partis perdants, le CPR est le plus affecté par ces mouvances. Il a perdu en cours de route 8 de ses anciens élus. Vient juste après, le parti Ettakattol qui se voit rejeté par 6 de ses anciens représentants. Pour ce qui est des groupes perdants, la Troïka est la plus touchée. le Groupe CPR perd 7 membres et le Groupe Ettakattol 6 et enfin, le Groupe Pétition populaire qui en a perdu deux.