• Ses arguments ? « Instabilité politique, sous-capitalisation des banques publiques, pressions sur la balance de paiement et les finances publiques : les maillons faibles » Décidément, l'agence de notation Moody's n'en finit pas avec son feuilleton de notation dégradante de l'économie nationale. Et ce, contrairement à ce que claironnent à tout bout de champ nos gouvernants pour dire que la crise a vécu et est consommée. Ainsi trois mois après le rabaissement de la note souveraine de la Tunisie à Ba1, Moody's vient de dévaluer cette même note à Ba2 avec perspectives négatives et clot ainsi sa série de mise à jour et de dévaluation initiées en mois de février 2013 L'instabilité politique et les pressions qui pèsent sur la balance de paiement et les finances publiques outre la fragilité du secteur bancaire et la sous capitalisation des banques publiques : ce sont là les ingrédients infestés qui ont mené à cette dégradation. Toujours les mêmes refrains relayés d'instabilité politique et d'absence de visibilité qui pénalisent le rating de la Tunisie. Moody's prévoit la persistance des risques inhérents au report de l'adoption de la nouvelle constitution et de la fixation d'un agenda final pour les élections. « Etant donné que les fondamentaux de l'économie tunisienne sont détériorés, tout retard dans le processus politique aura des répercussions négatives sur la souveraineté », note le rapport de Moody's. L'aide du FMI pour recapitaliser les banques publiques ? Un autre facteur a contribué à rabaisser selon Moody's la note souveraine du pays. Il s'agit de la fragilité du secteur bancaire et la sous-capitalisation des banques publiques. A ce titre : « le gouvernement profitera probablement de l'aide du FMI pour recapitaliser quelques banques de la place et pour améliorer leur système de gestion », recommande Moody's qui pense que le processus de restructuration bancaire sera long à concrétiser comme le confirme le délai de 18 mois fixé par le gouvernement pour mettre en place la société de gestion qui assurera le management des banques publiques. D'ailleurs, l'agence de notation n'a pas manqué à rabaisser par la même occasion de Ba1 à Ba2 le crédit rating de la Banque Centrale de Tunisie avec perspectives négatives. Par ailleurs, les contraintes qui pèsent sur la balance de paiement et le budget de l'Etat continuent d'alourdir la note de la Tunisie. Moody's ne rate pas l'opportunité pour faire entendre l'accord conclu entre la Tunisie et le Fonds Monétaire International (FMI) est la bouée de sauvetage tout à fait indiquée pour secourir l'économie nationale. S'agit-il d'un chantage visant à faire incliner la partie tunisienne aux caprices de l'institution de Bretton-Wood? D'ailleurs parmi les facteurs supposés selon l'agence de notation changer le rating du pays à la hausse ou à la baisse figure entre autres : la mise en œuvre du programme de soutien présenté par le FMI permettant de consolider la balance de paiement du pays et la position de ses dépenses extérieures. Le FMI sera, en quelque sorte, selon Moody's la planche de salut à saisir par l'économie nationale pour lui éviter le naufrage. Sera-t-il sauveur ou naufrageur du pays?