«Vous êtes tous des bergers et vous êtes tous responsables de l'objet de votre garde ». Le fâcheux évènement, survenu hier sur le mont Chaâmbi, et au cours duquel un berger a été gravement atteint ainsi que son troupeau , à la suite d'une nouvelle explosion d'une mine, nous a bouleversés et rappelés ce Hadith du Prophète Mohamed , O combien révélateur. Nous sommes tous ce berger, qui n'a rien demandé à personne et qui ne cherchait qu'à gagner sa vie tout en étant utile pour son pays. C'est d'autant plus vrai, que nous sommes tous responsables d'une situation qui ne fait qu'empirer. Avec les explosions de mines qui se succèdent au mont Chaâmbi, laissant de plus en plus de blessés et de morts, c'est un signal d'alarme qui s'était déclenché certes, mais pas suffisamment pour le citoyen Lambda qui n'a pas été informé de toute la vérité à ce sujet à savoir le terrorisme qui a frappé à nos portes. Le citoyen n'a pas été suffisamment mis en garde par les autorités contre la tournure que la violence peut prendre, ou plutôt qu'elle a commencé à prendre. La première vérité est qu'il n'y a pas de possibilité d'un déminage efficace et radical dans la région et que les explosions continueront à surprendre nos hommes de l'armée, de la garde nationale et de la police, qui ont fait preuve de courage et d'abnégation digne d'éloge. Paix à l'âme de ceux qui ont péri parmi eux à la suite de ces incidents, et nos condoléances les plus attristées à leurs familles. La deuxième vérité est que le terrorisme est devenu sérieusement menaçant, pour le citoyen là où il peut se trouver. On craint surtout pour nos enfants aux écoles aux lycées et même dans les facultés, où la tension n'a fait qu'augmenter entre extrémistes de tous bords. Au détriment de l'intérêt général et des acquis de la Révolution. Le terrorisme frappe de plus en plus à nos portes et il y a de quoi s'inquiéter, car il ne s'agit plus de cas circonstanciels et isolés, mais un phénomène concret et perçu par tous en tant que danger imminent et pour lequel toutes les précautions doivent être prises de manière objective et tangible. C'est le rôle des autorités, mais aussi de toutes les composantes de la société civile. C'est la raison pour laquelle, il ne faut jamais taire aucun événement qui survient, et pour ce faire, il faudrait laisser libre cours aux médias pour recueillir l'information en vue de la recherche de la vérité. Liberté de la presse, sur la sellette La tâche des médias devient de plus en plus malaisée et, selon certains observateurs on revient à l'autocensure pratiquée durant l'ancien régime. Cela est du au fait que plusieurs journalistes ont été inquiétés pour leur déclarations, dont le but initial était de contribuer à la recherche de la vérité, et certains ont été attraits devant la Justice. Ce fut l'objet de l'intervention qui a eu lieu hier au palais de Justice, de plusieurs composantes de la société civile, dont notamment des avocats, et des représentants d'organisations de défense des droits de l'Homme. C'est un cri d'alarme que les, intervenants ont lancé, afin de mettre en garde le citoyen contre la montée inquiétante du terrorisme, et exhorter les autorités à prendre les mesures les plus efficaces et les plus sûres afin d'éviter des catastrophes semblables à celles qui ont affecté le Liban ou plus récemment la Syrie. Depuis l'assassinat de Chokri Belaïd, crime politique, non encore élucidé, le terrorisme a pris de l'ampleur. Quid de la ligue de protection de la Révolution ? Les autorités ont-elles été piégées par le terrorisme ? C'est la question qui se posées plusieurs observateurs, d'autant qu'au départ ils ont fait preuve d'un certain laxisme envers ceux qui ont donné le coup d'envoi aux actes de violence, à savoir la ligue de protection de la Révolution. Les membres de cette organisation continuent à s'activer, en toute quiétude. Abou yadh quant à lui, et depuis qu'il s'est éclipsé, de la mosquée El Fath, en plein centre de Tunis, et sous le nez d'un dispositif de sécurité assez musclé, il reste instamment recherché. Des descentes de police ont eu lieu, dont notamment la dernière, à son domicile s'est avérée vaine. Les agents de l'ordre qui se sont déployé à cet effet avaient-ils la conviction de le trouver à les attendre tranquillement dans sa chambre à coucher ? Il est temps, selon tous les intervenants à la manifestation qui eut lieu hier devant le palais de Justice, que les autorités se déploient sérieusement, afin d'éradiquer le fléau du terrorisme et sans aucune condition partisane, religieuse ou politique. Seul l'intérêt du pays prime.