L'événement aura lieu les 14 et 15 juin à la Bibliothèque nationale. Le vernissage de l'exposition collective autour du thème "Visages, identités et cultures" aura lieu le vendredi 14 juin à 18h00, et le colloque aura pour coordinateur, Tahar Ben Guiza, Professeur de philosophie moderne, membre du laboratoire de philosophie PHILAB à la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis, avec le soutien de l'Institut français de Tunisie. Que révèle le visage ? Est-il l'expression de l'identité ? Est-il le miroir de la personnalité, voire de la culture ? L'intersubjectivité, socle de toute culture, est-elle possible sans visages ? Il est vrai que le problème de l'identité, de la culture et de la communication est devenu aujourd'hui actuel, brûlant, voire meurtrier. Il revêt une importance particulière en cette période cruciale de l'histoire de la Tunisie. En effet, d'aucuns pensent que la Tunisie est l'un des pays arabes les plus modernes. Par l'ancrage historique de la notion d'Etat, sa Constitution de 1861, son Syndicat de 1924, son Code du Statut Personnel de 1956, sa position géopolitique stratégique, la Tunisie demeure un pays dont le poids historique et culturel est d'une haute valeur symbolique. Toutefois, la Révolution du 17 décembre -14 janvier 2011 qui, par ses slogans et ses mots d'ordre, s'est révélée être une révolution civile et civique, a permis aux frustrations les plus profondes et aux expressions les plus refoulées de s'exprimer au grand jour, remettant ainsi en question l'image stéréotypée d'un Tunisien soumis et résigné ! Est-ce par hasard que les questions du visage découvert ou caché, de l'identité affirmée ou niée, de la culture traditionaliste ou moderniste, nous interpellent aujourd'hui avec insistance ? Est-ce parce que les changements qu'a connus la Tunisie ont été décidés par l'Etat et n'ont eu, selon la vision de certains, qu'un effet de surface qui cache mal le traditionalisme ancré dans l'inconscient collectif ? La rencontre qu'on veut engager autour de la question des visages, des identités, des cultures et de leurs articulations tenterait de croiser les regards des spécialistes de divers horizons et de diverses spécialités, philosophes, psychologues, sociologues, historiens, politologues, Tunisiens et Etrangers, afin de réfléchir sur la normativité des choix philosophiques au sein desquels les prises de position, qu'elles soient identitaires ou autres, sont des choix civilisationnels qui engagent la société toute entière.