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Encore du chemin pour inquiéter sérieusement la Troïka
L'opposition démocratique passe au laminoir
Publié dans Le Temps le 03 - 07 - 2013

Lorsque Meherzia Laabidi qualifie de « nains » et d' « adolescents politiques » les Constituants de l'Opposition, ou que Rached Ghannouchi compare ce qui s'est passé avant-hier à l'A.N.C. au « petit grabuge qui accompagne nos fêtes de mariage », cela ne veut nullement dire que seules Ennahdha et les formations alliées à ce parti critiquent les représentants de l'Opposition démocratique.
Depuis quelque temps, le nombre des mécontents s'accroît considérablement autour et au sein de celle-ci, et les reproches émanent surtout des partisans et sympathisants de la « Gauche » tunisienne qu'on trouve molle, hésitante, combinarde, voire impuissante. Les dernières « sorties » des grands ou petits leaders de cette Opposition confirment tout le mal qu'on pense d'eux : il suffit, par exemple, d'évoquer la facilité, la rapidité et la légèreté avec lesquelles la pétition sur la motion de censure contre le Président Marzouki a perdu quelques unes de ses signatures, et fut ainsi considérée comme nulle et non avenue. Ou encore l'abstention « suspecte » de certains opposants au moment du vote pour la discussion en détail du projet de loi sur l'immunisation de la Révolution. Par ailleurs, les troupes de protestation mobilisées par l'Union pour la Tunisie et d'autres partis destouriens contre l'exclusion politique n'étaient pas du tout impressionnantes samedi dernier en face du siège de l'A.N.C. A son tour, la manifestation du Front National contre le projet de Destour connut une désaffection tout aussi décourageante. Sans oublier que le Congrès contre la Violence parrainé par une certaine Gauche tunisienne s'était soldé par un échec encore inavoué. D'autre part, l'entretien (le face-à-face, comme certains aiment l'appeler par amour de la pompe politico médiatique) de Iyadh Ben Achour avec le président Marzouki a semé une sorte de zizanie au sein de l'Opposition démocratique dont une partie désavoua explicitement ou à demi-mot l'initiative journalistique, plutôt bling-bling, de l'expert en droit constitutionnel.
Le match Tunisie- Egypte !
Mais le vrai camouflet et le plus cinglant vint de la capitale égyptienne où la journée de désobéissance, organisée depuis dimanche dernier par les adversaires de Mohamed Morsi et du Gouvernement des Frères Musulmans, connut un succès populaire sans pareil dans l'histoire des protestations de rue du Monde Arabe. Sur la Place Attahrir, ils étaient des millions à crier « Pars » au président islamiste. Les Tunisiens qui souhaitent à leur tour le départ des responsables nahdhaouis ou pro nahdhaouis étaient frustrés de voir que leur opposition à eux s'emmêle encore les pinceaux et n'arrive pas à s'unir contre la Troïka gouvernante. D'ailleurs, partout où la comparaison est établie, elle se fait résolument aux dépens de l'Opposition tunisienne qui perd beaucoup de points par rapport à la Gauche égyptienne. On sent que cette dernière est en train de réussir sa deuxième Révolution, alors que la nôtre s'amuse et fanfaronne sans inquiéter sérieusement Ennahdha et ses alliés, lesquels trouvent matière à rire de ce « minuscule » adversaire ! Désormais c'est un peu l'histoire du lièvre et de la tortue entre les deux « Gauches » : Les opposants égyptiens étaient deuxièmes en 2011, aujourd'hui, ils sont loin devant les nôtres ! Rivalité bien particulière entre deux peuples frères, mais émulation très significative dans le domaine de la lutte contre le danger du totalitarisme théocratique. Certes, l'opposition à Morsi joue gros contre les partisans de ce dernier, et le spectre de la guerre civile se profile bel et bien à l'horizon. Déjà, ça commence à brûler au Caire et dans d'autres grandes villes égyptiennes. Mais faut-il pour autant desserrer l'étau autour de Morsi et de son gouvernement plutôt arrogant ? Chez nous le parti d'Ennahdha se montre de plus en plus fier et dédaigneux en jugeant ses adversaires. Tout récemment ses milices de la Ligue nationale pour la protection de la révolution ont publié une liste des « ennemis de la révolution et des traîtres aux martyrs » : on n'y lit que les noms des personnalités opposées à Ennahdna et à son Destour. C'est gonflé, et cela vaut une menace pour la sécurité et la vie des « nominés » de cette liste noire ! Pour l'anecdote, ladite liste nominative comporte un détail très drôle : le nom de l'un des « traîtres » ayant échappé aux miliciens de la fameuse Ligue, on se contenta alors de sa photo et de la mention « indépendant » à côté du portrait ! Donc face à cette arrogance, notre opposition semble dépourvue de répondant efficace. Elle appelle à une manifestation de rébellion pour le 6 de ce mois. Mais nous craignons que comme les appels du 29 juin et du 1er juillet, celui-ci n'ait pas l'écho souhaité. Jusque-là seul l'assassinat de Chokri Belaïd a suscité une réaction populaire vraiment massive. Mais le martyr de cet opposant semble n'avoir rien rapporté de bon pour notre Gauche.
Cinéma, cinéma…
Une dernière parenthèse sur cette Gauche tunisienne trébuchante : avant-hier, Meherzia Laâbidi voulut imposer aux cameramen de la télévision sa conception du tournage et de la réalisation à l'intérieur du siège de l'A.N.C. Ce qui provoqua le courroux de leur syndicat mais aussi le coup de gueule de Mme Selma Baccar : celle-ci s'en prit vigoureusement à la vice-présidente de l'Assemblée Nationale et lui rappela en des termes très véhéments sa totale ignorance des techniques de la mise en scène. Sur ce point précis, nous désapprouvons entièrement le jugement de la constituante cinématographe. Parce que depuis qu'Ennahdha et sa Troïka sont au pouvoir, les meilleurs « scénarios », les meilleures « réalisations », les « comédies » les plus réussies et les « films » à succès n'étaient pas ceux de l'Opposition démocratique. Selma Baccar a beau avoir les plus prestigieux diplômes du secteur cinématographique, les hommes d'Ennahdha et ceux de ses alliés politiques ont mieux campé leurs personnages et ont plus souvent mis à l'épreuve leurs talents de « comédiens » du peuple (moumathline echâab). C'est pour cela que nous conseillons à notre chère opposition démocratique de parfaire son « cinéma » pour concurrencer sérieusement celui de ses adversaires !


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