En ce vendredi 23 décembre 2011, les interventions préalables au vote de confiance au gouvernement ont été annoncées au nombre de 138. Les membres d'Ennahdha, principalement, qui accusaient l'opposition de perdre du temps sur les débats de l'organisation provisoire des pouvoirs publics, ont massivement pris la parole pour défendre un « programme », rappelant des vérités générales telles que « nous devons illustrer les objectifs de la révolution » ou encore « il faut réduire le chômage » et enfin l'intervention devenue aujourd'hui récurrente « nous avons un gouvernement représentatif du peuple et si Dieu le veut, nous réussirons ». Du côté de l'opposition, c'est Selma Baccar, élue du Pôle démocratique moderniste qui lance les hostilités. Selma Baccar reprend une critique largement véhiculée qui est celle du nombre important des membres du gouvernement. Elle fustige également le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, Tarak Dhiab : « Tarak Dhiab, nous l'avons connu en tant que superstar du football et nous avons été surpris la semaine dernière lorsqu'il a affirmé être nahdhaoui et fier de l'être. Comment peut-il alors se présenter comme un indépendant, s'indigne Mme Baccar, et mis à part ces détails, quelles sont ses compétences, comme le Premier ministre ne cesse de nous parler de compétences, concernant la Jeunesse, question très importante, et également concernant le sport ? ». Selma Baccar ajoute que le peuple tunisien a été traumatisé par la mainmise d'une famille sur le pays au moment de la dictature, et se demande si la présence du gendre de Rached Ghannouchi était réellement souhaitable au sein du gouvernement et si Ennahdha ne pouvait pas proposer une autre personne à ce poste, compte tenu de ces questions délicates et qui ravivent les craintes du peuple tunisien de par l'expérience passée. Un autre élu du pôle, Samir Taieb, remet la question du retrait de la candidature de Khayam Turki sur la table. Il demande au gouvernement d'éclaircir les points de l'affaire et de répondre des suspicions qui pèsent sur une intervention étrangère ayant écarté Khayam Turki du poste de ministre des Finances. Il se demande également si un des membres du gouvernement, sans le citer, n'a pas été mis en place par une autre intervention étrangère. Brahim Gassas, élu d'Al Aridha, a critiqué quant à lui, le peu de temps imparti pour chaque intervention, vu l'importance du sujet. Concernant justement l'organisation de la séance, Mustapha Ben Jaâfar, malade et la voix éteinte, ne s'est pas éternisé dans son rôle de médiateur, coupant net le micro aux intervenants dès que leur temps de parole atteignait trois minutes. Mehrezia Laâbidi, vice-présidente de l'Assemblée l'a par la suite remplacé, faisant preuve de plus de courtoisie et de bienveillance. Enfin, dans son allocution, Abderraouf Ayadi, secrétaire général du CPR (jusqu'aux dernières nouvelles) s'est dit en faveur de la suppression du ministère de la Femme, qui selon lui, n'a pas lieu d'être et n'a rien de valorisant pour les femmes, lui préférant l'appellation de « ministère de la famille ». L'opposition en général, composée principalement du PDP, du PDM et d'Afek Tounes, déplore les lacunes du « programme » d'Ennahdha et, selon Issam Chebbi, interrogé sur Mosaïque FM, cette opposition ne votera pas, selon toutes vraisemblances, la confiance au gouvernement. M.B.H