• Le congrès s'ouvre aujourd'hui au Palais des Congrès de Tunis • La direction a présenté des justificatifs prouvant l'absence de violations du règlement intérieur du parti Le bras de fer judicaire entre la direction du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL ou/Ettakatol) et les dissidents regroupés au sein d'un «courant réformiste» continue. Dans un communiqué publié, hier en début d'après-midi, la direction de ce parti membre de la Troïka au pouvoir a indiqué que la Cour d'Appel de Tunis a décidé d'annuler l'exécution de la décision du tribunal de première instance de Tunis relative à la suspension des travaux du deuxième congrès national du parti Ettakatol. « Suite à cette nouvelle décision de la justice, le congrès se tiendra dans les délais déjà annoncés : du 5 au 7 juillet 2013 au Palais des Congrès à Tunis », ajoute le communiqué. Saisi par les membres du courant réformiste, le tribunal de première instance de Tunis avait ordonné dans un jugement en référé la suspension de ces assises et l'annulation des dernières décisions prises par le Bureau politique. Ce tribunal aurait motivé sa décision par des « violations du règlement intérieur» du parti. La partie plaignante rappelle qu'à la suite d'une réunion du conseil national extraordinaire tenu en mai dernier, il a été décidé de retirer la confiance au secrétaire général Mustapha Ben Jaâfer et au Bureau politique du parti. « Cette démarche des dissidents vise à entraver l'activité du parti, mais toutes ces manigances ne pourront que nous inciter à nous accrocher davantage à nos principes, avancer à pas sûrs pour réussir la transition démocratique et réaliser l'intérêt général de la Tunisie », souligne la direction d'Ettakatol dans son communiqué. Instance illégale Les avocats de la direction d'Ettakatol ont invoqué l'absence de qualité de la partie plaignante, en l'occurrence Hédi Manaï qui se présente comme étant le « coordinateur général d'instance dirigeante légitime» du parti. Selon la défense cette instance est « illégale » dans la mesure où elle ne fait pas partie des structures élues du parti et qu'elle a été créée par des dissidents ayant quitté les structures légales. La direction d'Ettakatol a également présenté des documents qui ont amené la justice à autoriser la tenue du congrès. «Nous n'avons pas reçu la convocation à comparaître devant le tribunal de première instance suffisamment à l'avance. Raison pour laquelle on n'a pas pu présenter les preuves selon lesquelles il n'y a aucune violation du règlement intérieur du parti. Mais nous restons confiants en la justice», a fait savoir Khélil Ezzaouia , membre du Bureau politique du parti et ministre des Affaires sociales. D'autre part, la direction d'Ettakatol compte déposer une plainte contre trois membres démissionnaires pour « usurpation d'identité et tentative de semer le désordre au sein d'Ettakatol ». Programme socio-économique Lors du Conseil national de ce parti social-démocrate tenu le week-end dernier, Mustapha Ben Jaâfer a eu la dent dure contre les membres du courant réformiste. «Ettakatol s'est débarrassé de plusieurs parasites et opportunistes qui l'avaient intégré pour servir leurs intérêts », a-t-il déclaré, indiquant que « les voix qui se sont élevées pour accuser le parti de s'être éloigné de ses principes fondateurs ne sauraient nuire à la réputation d'Ettakatol, ni minimiser le rôle qu'il a joué dans le cadre de la coalition au pouvoir ». Dans ce même ordre d'idées, le président du groupe des élus du parti à l'Assemblée nationale constituante a fait savoir que « ceux qui prétendent qu'Ettakatol a déraillé n'ont apporté aucune preuve tangible pour justifier leurs allégations». Les dirigeants d'Ettakatol avouent que leur parti a laissé des plumes suite à son entrée au gouvernement. Ils estiment, toutefois, que l'intérêt du pays durant cette étape transitoire exigeait un gouvernement d'union nationale regroupant un grand nombre de partis. Selon lui, le congrès offrira l'opportunité de répondre aux critiques des détracteurs et leur démontrer que le parti est capable de jouer pleinement le rôle qui lui est dévolu. Lors de ce congrès, il sera question de discuter d'un nouveau programme socio-économique basé sur la lutte contre le chômage et le déséquilibre régional. Le congrès devrait, par ailleurs, définir un programme d'action en vue des prochaines élections et définir ses positions vis-à-vis des questions nationales d'actualité et des tiraillements politiques qui marquent la scène nationale.