Page réalisée par Ahmed NEMLAGHI Ce sont les quatre premiers Calife qui ont succédé au Prophète Mohamed. Le Calife signifie en langue arabe, le successeur ou le représentant, le suppléant. Ce terme est utilisé dans ce sens à travers plusieurs versets coraniques, où l'être humain est le représentant de Dieu sur terre, d'où sa supériorité et son importance par rapport aux autres créatures. « … Ton Seigneur a dit aux anges : j'ai décidé de créer un suppléant dans l'univers ». (Al Baqarah – Verset 30) De ce fait, l'être humain quel qu'il soit, et là où il peut être est tenu d'agir pour le bien de l'humanité, tout entière. Il n'y a aucune supériorité d'un être humain sur un autre. Dieu les a créés égaux. « O, vous les humains ! Nous vous avons crées d'un mâle et d'une femelle… Le plus noble d'entre vous auprès d'Allah est le plus pieux » (Al Hujurat – Verset 13). Concernant le terme Calife, le problème s'était posé dès le décès du Prophète sur l'appellation de celui qui allait, désormais, gérer les affaires des Musulmans. Les « Ansars », ceux qui avaient appuyé le Prophète, lors de son émigration à Médine, s'étaient réunis chez Béni Saïda (en vue de se concerter sur le problème de la succession du Prophète). Ils avaient opté pour le choix d'un successeur parmi eux. Ils estimaient qu'ils avaient priorité sur les Mouhajirines (les émigrés avec le Prophète) et de ce fait, ils ont opté pour leur camarade Saâd Ibn Oubada. Omar, ayant un vent de leur attitude, a appelé Abou Bakr. Celui-ci, après beaucoup de réticence, alla le rencontrer. Omar Ibn Al Khattab lui demanda, alors, de l'accompagner chez les Ansars. Sur leur chemin, ils rencontrèrent Obeïda Al Jarrah, qui se joignit à eux pour prendre part à la mission consistant à convaincre les Ansars que Abou Bakr était le plus apte à succéder au Prophète. Ce qui fut fait, les Ansars ayant été convaincus de la légitimité d'Abou Bakr, fidèle compagnon du Prophète, ayant couru tous les risques afin de le soutenir inconditionnellement et de le protéger. Qui ignore, en effet, qu'Abou Bakr, n'avait pas hésité à l'accompagner pendant son émigration de la Mecque à Médine (Yathreb à l'époque) ? « Si vous ne lui portez pas secours… Allah l'a déjà secouru, lorsque ceux qui n'avaient pas cru, l'avaient banni, deuxième d'entre deux. Alors qu'ils étaient dans la grotte, et qu'il disait à son compagnon : Ne t'afflige pas, Allah est avec nous ». (Attawba – Verset 40) C'est ainsi qu'Abou Bakr a été plébiscité en quelque sorte aussi bien par les Mouhajirines que les Ansars. A ce propos, Taha Hussein fait remarquer, entre autres, ce qui suit dans son ouvrage « Achaïkhane » (les deux cheikhs). « Les Ansars qui se sont réunis chez les Béni Saïda, avaient craint, au départ, que les Mouhajirouns prennent la succession du Prophète et que cela devienne une règle qui sera suivie ultérieurement. Cela n'était pas pour arranger les Koraïchites » . D'ailleurs, Saâd Ibn Oubeïda, fut parmi les derniers à opter pour Abou Bakr. Une réticence diront certains historiens de l'Islam et de la biographie du Prophète (la Sira). Certains autres diront qu'il était malade, et bien qu'il fut le candidat des Ansars, il a fini par se désister au profit d'Abou Bakr. (A suivre) Proverbes arabes Les nations sont basées sur les valeurs morales La perte de celles-ci engendre leur déconfiture Ces deux vers de Ahmed Chawki poète égyptien des années trente du siècle dernier, sont devenus un proverbe connu dans tout le monde arabe. Ce fin poète, auquel il a été attribué le titre de prince des poètes, romantique qui a écrit entre autres sur l'amour, attribue une importance capitale aux valeurs morales, et il n'a pas tort. Les valeurs morales, qui sont un code de comportement régissant les rapports entre humains sont de nature instaurer la paix et imposer le respect . Il n'y point de liberté sans le respect qui permet à chacun de connaître ses limites, afin de ne pas nuire à autrui ou abuser de ses droits.