Il est certain qu'il n'a été fait allusion à la Califat à travers le Saint Coran, et le Prophète n'y a fait aucune allusion de son vivant, ni laissé de recommandations ou testament à ce propos. Selon l'historiographe arabe Atabari, Al Abbas, le cousin du Prophète aurait, lors de la maladie de ce dernier, incité Ali, d'aller voir Mohamed afin de lui demander qui dirigera les affaires des Musulmans après lui. Ce qu'aurait refusé Ali, toujours selon le même historiographe. Taha Hussein, a estimé, dans son ouvrage « Asheïkhane », que cette information de Tabari n'est pas de foi, et qu'elle est donc à écarter. Ali n'aurait jamais osé aborder cette question et encore la poser au Prophète alors qu'il était dans son lit de mort. En fait, du vivant du Prophète, il y a eu la Bayaâ sorte de plébiscité, méthode adoptée par les croyants, pour confirmer le Prophète en tant que chef de la Oumma islamique. Il était ainsi appelé à gérer les affaires des musulmans qui s'étaient rassemblés au sein d'une Oumma islamique. Celle-ci avait commencé en Arabie, mais elle avait, au fil du temps, pris de plus en plus, d'ampleur. Le Prophète fut, donc, un fin stratège en tant que chef de l'armée musulmane, mais a jeté également les bases d'un Etat pour la gestion, des affaires des Musulmans. Ce fut, par la même méthode que le choix s'était porté sur Aboubakr, fidèle compagnon du Prophète, celui-ci s'était efforcé de continuer sur la même voie que lui. Il l'avait d'ailleurs, annoncé lors de son discours d'investiture dans lequel il déclara entre autres : « Aidez-moi quand je suis sur la bonne voie, et rappelez-moi à l'ordre quand je suis dans l'erreur ou je fais fausse route ». Dès son avènement au Califat, Aboubakr s'était intéressé à mettre de l'ordre dans l'armée. D'autant qu'elle aurait commencé à s'effriter, à cause des tensions qu'il y avait eu lors du décès du Prophète. Il s'était occupé ensuite à appliquer les préceptes de l'Islam au sein de la Oumma de l'époque, dont notamment la répartition de la Zaket, impôt sur le revenu. C'était, donc, les bases essentielles de l'Etat auxquelles il s'était intéressé en premier à savoir la sécurité et l'économie, Il avait procédé à la nomination des chefs en qui il avait confiance, dont notamment Khaled Ibn El Walid, qu'il expédia à la tête d'une armée au Cham (l'actuelle Syrie) et Amr Ibn El Ass. Aboubakr s'était, également, intéressé à combattre les apostats, problème qui l'avait tenu à cœur jusqu'à sa mort. Parmi ces apostats, il y avait ceux qui pourtant s'était convertis à l'Islam du vivant du Prophète et l'avaient même accompagné dans des combats contre les païens, c'est la raison pour laquelle certains avaient conseillé Aboubakr de ne pas tuer les apostats, mis de les convaincre par d'autres moyens. Aboubakr fut d'accord sur le principe mais il était convaincu que la plupart des apostats étaient des hypocrites qui, en réalité, n'avaient jamais eu la foi, quand bien même ils s'étaient convertis à l'Islam auparavant. Toujours que Aboubakr était un chef d'Etat qui sur les pas du Prophète, a continué ce qu'il avait entamé, en y apportant des correctifs et des perfections, mais sans toutefois se comporter en dictateur et sans jamais omettre d'appliquer les préceptes de l'Islam.