Qui a tué Chokri Belaid ? Qui a tué Hadj Brahmi et surtout qui commanditera la prochaine victime du crime politique ? Le crime est certainement odieux crapuleux mais deviendra-t-il monnaie courante au pays du jasmin et sous nos cieux méditerranéens où il fait bon vivre ? Une question que plusieurs observateurs se posent depuis le jour de l'assassinat de Hadj Mohamed Brahmi le député et l'homme politique natif de Sidi Bouzid. Le projet du soi-disant ‘'Islam modéré'' incarné notamment par Ennahdha et les Frères musulmans d'Egypte serait-il consommé et consumé ? L'internationale islamiste aurait-elle dépéri une fois le pays de l'Oncle Sam n'en veut plus? Les islamistes au pouvoir sont-ils jetées en pâture au profit d'autres forces qui s'exécutent actuellement pour ‘'tomber le gouvernement''? Et si c'était un coup dur, non pas contre Ennahdha, mais contre un idéal islamiste qui naîtra un jour ou l'autre du giron des pays ayant enfanté le printemps arabe ? Ces questions et bien d'autres ont été exposées sous forme d'hypothèses avancées par des chefs de partis islamistes dont Hizb Tahrir qui s'est exprimé dans un communiqué officiel et par le président du mouvement Al Mahabba Hachemi Hamedi qui a analysé les faits par écrans interposés, appelant les gens de sa région natale Sidi Bouzid à observer le calme. Qui commandite le crime, qui l'exécute et qui… paye les factures ? Tout donne à croire en fait que les dés sont jetés et que le sort de la Tunisie sera identique à celui qui se joue en Egypte, voire même en Syrie. Et dans tous les cas de figure, le chaos profitera-t-il aux forces qui tirent les ficelles et leurs marionnettes qui s'exécutent à l'intérieur du pays n'en seront que généreusement récompensées. Pour le cas de l'Egypte, le coup d'Etat militaire qui au début était provoqué sous un couvercle civil est sorti au grand jour pour que Général Sissi anéantisse islamistes, bâillonne médias et paroles libres sans que les anciens faiseurs d'opinion égyptiens ne bougent le petit doigt pour dénoncer des atteintes à l'humanité… tant que des islamistes en sont la cible. Ah oui ! On ne badine pas avec les militaires : un humour grinçant les mettra illico en rogne. Pour le cas de la Tunisie, le coup d'Etat militaire qui n'était pas possible, notre institution militaire n'étant pas en mesure de mener une telle aventure périlleuse, l'option des crimes politiques était plus plausible pour mettre à sang et à feu un pays où l'assassinat n'a jamais été le fort de ses habitants connus pour leur tempérament pacifique. C'est l'argument avancé par Hachemi Hamedi homme politique résident à Londres qui s'est exprimé le jour de l'assassinat de Hadj Brahmi à travers sa chaîne de télévision Al Mostakilla. Hamedi propose, par ailleurs, la date du 18 août pour soumettre l'avenir de l'ANC à un référendum auprès des citoyens Chokri Belaid était un leader charismatique dont l'assassinat peut choquer des millions de Tunisiens. ‘'Hadj'' Mohamed Brahmi est un homme politique natif de Sidi Bouzid, dont le meurtre mettra sur le qui-vive toute une région connue pour avoir jeté l'étincelle de la Révolution tunisienne. Alors Messieurs les responsables du ministère de l'Intérieur ne nous dites surtout pas que les exécuteurs de ces crimes en sont les commanditaires. Le ridicule tue aussi ? Islam modéré … Game over ! Reste maintenant à trouver une réponse à une question essentielle : pourquoi les islamistes qui se revendiquent du courant modéré ne sont plus les alliés préférés des USA lesquels les ont propulsés au devant de la scène politique dans les pays du Printemps arabe. Maintenant il faudrait bien l'admettre : les islamistes de service risquent de se laisser entraîner par un idéal islamique qui renouera avec les moments de gloire de la civilisation musulmane. Chose qui sera le fort des nouvelles générations à venir non encore touchées par le déficit éthique de leurs prédécesseurs. Les islamistes de service ne sont tout simplement pas bon pour gouverner, puisque parmi eux on trouvera certainement de vrais musulmans, qui par essence, ne peuvent qu'être démocrates malgré la machine de diabolisation médiatique les ciblant. Bon là Game over.