L'assassinat monstrueux de neuf de nos valeureux soldats, membres de surcroît d'une équipe d'élite de l'armée nationale marque un tournant historique dans l'évolution de la situation sécuritaire dans le pays. Cet acte ignoble et barbare, qui intervient quelques heures seulement après la réunion du Conseil Supérieur de Sécurité, juste après le discours du premier ministre, et dans une situation générale alarmante, montre l'inefficacité de la stratégie gouvernementale adoptée jusqu'aujourd'hui dans son programme de lutte contre le terrorisme. Le doute instauré dés le départ des opérations entamées au « Chaâmbi », le peu d'informations livrées au public, l'incohérence entre les différents pouvoirs face à un ennemi commun ont certainement contribué à créer un climat psychologique intolérable qui a probablement encouragé des terroristes ignobles à profiter de la situation. Cette horde de criminels sans scrupules tue nos enfants, brûle nos cœurs et souille notre dignité. Ses sinistres massacres perdurent depuis de nombreux mois. Aujourd'hui, cette nébuleuse risque de rouler tout un peuple. Ne faut-il pas s'en remettre à la triste réalité :la démarche utilisée jusqu'à maintenant face à des terroristes déterminés et rodés à des méthodes sanguinaires de destruction massive est un total échec? L'histoire du « Chaâmbi » tend à devenir un feuilleton macabre avec un lourd tribut, favorisé par une impression de complicité ou peut être d'une faible responsabilité qui ne semble pas à la hauteur de la gravité majeure de ce fléau. La question doit être posée avec acuité et sans peur : si on ne pouvait pas se débarrasser de quelques voyous, enclavés dans une montagne, que ferait-on pour protéger un pays et pour protéger un peuple ? Sous d'autres cieux, le chaos a commencé presque de la même manière pour persister pendant de nombreuses années et engendrer des milliers de victimes très souvent innocentes. Indépendamment de la couleur de ceux qui nous gouvernent, l'éradication de ce « cancer » devra se faire inéluctablement par l'union de tous les Tunisiens et l'utilisation des grands moyens, comme cela a été souvent le cas dans les plus grands moments qu'a connu l'histoire de l'humanité. Quelle pitié pour des sanguinaires ignorants et sans scrupules ? Il en va de la pérennité de la nation.