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Sang pour sang
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 04 - 2012


Par Fethi MEKKI*
Il paraît qu'en Tunisie, certains délurés sont intimement convaincus que la révolution du jasmin est une révolution de pacotille ou si vous voulez, pour être un peu moins bête, une révolution de dupes.
Le 9 avril 2012, soit 5 mois après l'inoubliable 23 octobre, le sang a encore coulé, suite à l'utilisation impromptue de la matraque, dans la joie et l'allégresse, sur les manifestants venus fêter les… martyrs du 9 avril 1938.
Certains ingrats dotés d'une langue fourchue sont persuadés à cent pour cent que politiquement rien n'a changé, qu'il n'y a eu qu'un ravalement de façade, qu'on a changé une dictature par une autre plus vicieuse et que les méthodes de voyous utilisées par le nouveau régime sont les mêmes que celles de l'ancien.
2012, annus horribilis
Les nouvelles vignettes automobiles de l'année 2012 ont curieusement revêtu la couleur bleue. Sans être Einstein, il est facile de deviner que c'est la couleur du logo du parti au pouvoir. Je suis vraiment curieux de connaître la tête de celui qui a eu cette formidable idée et surtout de savoir où il veut en venir... Et de grâce, surtout pas de commentaires ou d'explications filandreuses... Cette semaine, on a eu notre dose...
Depuis quelque temps, on remanie dans un silence conspirateur les gouverneurs et les délégués. Aujourd'hui c'est au tour des maires... Sans passer par des élections... Et on n'a aucune idée sur les nouveaux. On cache leur visage et surtout leur curriculum vitae. On peut conclure aisément qu'il n'est pas très épais. Le plus grave et le plus pittoresque, c'est que c'est aussi le cas pour certains ministres... non seulement, ça vole très haut, mais en plus, avec ces remaniements effectués en catimini, il est bien clair qu'on se positionne pour que les prochaines élections se déroulent sans incident et dans la transparence...
Ce 20 mars, la capitale n'a pas eu droit à la décoration de ses artères et des institutions d'Etat par le drapeau national. La décision a été prise a priori... A la municipalité... Par un inculte, sûrement très fier de sa décision, qui n'a probablement jamais feuilleté un livre d'histoire...Et surtout n'a pas calculé la portée de sa misérable décision...Les pessimistes se demandent à quand l'annulation de cette fête nationale... Avec cette intelligentsia, version «les sous-doués passent le bac», le film de Claude Zidi, plus rien nous nous étonnera...
Le 6 avril 2012, le gouvernement n'a pas pipé un mot sur le douzième anniversaire du décès du Combattant suprême et bâtisseur de la Tunisie moderne, notre véritable leader, M. Habib Bourguiba. Trois jours plus tard, au niveau de l'avenue qui porte le nom de ce vénérable monsieur, le gouvernement a eu une crise de réalisme laissant envisager un avenir radieux pour notre pays, au cours duquel le voile s'est déchiré et tout a été dévoilé, au grand dam des cachotiers, des mythomanes et des politiquement polyglottes...
Il est bien clair qu'on veut mener le peuple tunisien à la baguette ou si vous voulez par la matraque et falsifier l'histoire une énième fois.
Ça n'a pas marché, avec Bourguiba. Ça n'a pas marché, avec Ben Ali. Donc chers messieurs, ne rêvez pas... Ça ne marchera pas aussi avec vous, ni avec aucun autre régime d'ailleurs...
Fascinus
Le 9 avril 2012, le déchaînement de violence et de fiel a été cruel, vicieux, impitoyable et bien sûr pitoyable. Par une horde de truands surgis on ne sait d'où...Et que bien évidemment on ne retrouvera jamais... La classe, c'est les gènes...
Le 9 avril 2012, on s'est rendu compte que la bêtise, c'est comme la vérole : on vit avec. Il n'y a pas de guérison. Il n'y a que des rémissions... Certains ont mis toutes leurs immenses qualités à son service...Et se cachent aujourd'hui, honorablement, derrière leur petit doigt...
Le 9 avril 2012 restera dans les annales de la petite histoire comme étant un déferlement de haine rarement atteint par les inconditionnels de «Massacre à la tronçonneuse», le film de Tobe Hooper. Il n'y a aucun doute qu'il sera fêté les prochaines années bien comme il faut...
Le 9 avril 2012, on a eu une impression de déjà-vu, avant même de voir et a été un enchantement pour tous les esprits pervers qui n'en peuvent plus de s'extasier devant tant d'abjection ... Dommage que les méchants soient un peu trop méchants...
Le 9 avril 2012, on a redécouvert l'éternelle vérité. La vérité, c'est que le talent, de tout temps, va là où on le récompense à coups de matraque et à coups de poing. C'est la civilisation de la matraque magnifiée par les magiciens de l'esbroufe et du fascisme... Les miliciens avaient mis du cœur à l'ouvrage, du bon cœur et ça les rendait tellement attachants...
Le 9 avril 2012, il y a eu erreur de prévision, faute de jugement et défaut de jugeote. On a aussi découvert que le nationalisme et le patriotisme, c'est l'opium des imbéciles et surtout on s'est rendu compte de ce qu'on a gagné (les coups), mais pas de ce qu'on a perdu...
Le 9 avril 2012, au cours de ce cauchemar kafkaïen, les faux athlètes de la politique et leur parti chéri se sont épanouis, tel Satan, dans l'incendie et l'ignominieux et ont porté le cadavre du pays en faisant croire qu'il respire encore...
Le 9 avril 2012, avec ces conquistadors, dont le cœur est partagé entre la bêtise et la haine, choquer ne choque plus. Plus rien n'étonne. Tout est banal et banalisé. C'est la danse de l'irrévérence. Pour ces racés, il n'y a pas de quoi avaler de l'herbicide et surtout le ridicule est une arme à répétition...
Le 9 avril 2012, le gouvernement a effectué une mémorable sortie de piste déontologique avant de finir s'écraser comme une baudruche contre le mur de la honte et de sombrer définitivement dans les ténèbres du despotisme... Et en plus, on crie au complot...
Depuis le 9 avril, Une partie de la population est atteinte d'une insomnie foudroyante due à la prise de conscience ravageuse qu'en fin de compte, sous les projecteurs, Ennahdha, ne cesse de prêcher la vertu, les scrupules, le respect, la morale et la pitié. Dans l'ombre, elle n'obéit qu'à la voyoucratie, au machiavélisme, à la violence, au double langage... Les optimistes se demandent à quand le retour des bombes dans les boîtes de nuit et l'acide sulfurique pour les récalcitrants et les safirates ?
Grâce au 9 avril 2012, les affidés du parti Ettakatol, ou du moins ce qu'il en reste, se sont aperçus qu'il est difficile de percevoir d'un coup d'œil toutes les faces d'une montagne, notamment après la prise de position héroïque de M. Ben Jaâfar en faveur d'une pie jacasseuse, qu'il n'a pas hésité à comparer à Khaoula Rachidi, lors d'un débat houleux à la Constituante... Pour un coup de maître, c'en fut un, et en plus renversant... Cerise sur le gâteau, il se permet, le 16 avril, de renvoyer deux députes comme deux écoliers, alors qu'aucun texte ne le lui permet...pour avoir osé prononcer le nom du demi-dieu dans l'enceinte des braves. Gustave Thibon disait : être dans le vent, c'est l'ambition d'une feuille morte...
Après le 9 avril 2012, l'Association tunisienne des matraqués anonymes proposera à Mme Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des droits de l'Homme, à ce que dorénavant le 9 avril soit commémoré comme étant la journée mondiale de la matraque...Ça calmera les ardeurs de certains...
Divides at regnes
Les bourdes et les esclandres se multiplient, sur le plan du fond et de la forme, avec une bêtise arrogante rare. On scie sciemment le pays en deux petits morceaux et ça ne dérange pas. Eux et nous, d'ailleurs, n'arrivons pas à comprendre pourquoi ils n'arrivent pas à prendre de la hauteur...
Ils regardent, paralysés, le système prendre eau de toutes parts et sentent le sol s'ouvrir sous leurs pas pour ensevelir leur avenir politique. Ce qui est sûr, ils ne savent pas où ils vont, mais ils y vont quand même sur les chapeaux de roue...Pour les buzz, c'est chacun son tour, il ne faut pas se bousculer, il y en aura pour tout le monde et surtout pas de jaloux...
Sur les plateaux de télévision, malgré les sourires jaunes de circonstance, il y avait une bonne odeur de désastre, de gaz lacrymogène, de Bétadine et de Dakin et un étrange mélange de stupeur, de silence et de recueillement pour ceux dont a fracassé les os et le crâne... On regarde les informations comme si on était installé sur une chaise électrique... Comme d'habitude, on titube entre incohérence et mensonge savamment calculé... On a droit aux réponses stériles, le tout baignant dans une logorrhée macabre pour justifier l'injustifiable...
Pour M. Ali Laârayedh, le masque mortuaire politique affleure déjà. Le visage est défiguré par la défaite, les arêtes de son visage se sont polies, les traits sont tirés, l'air funèbre, la bouche est sèche et la voix doucereuse, blanchâtre, frémissante et gémissante, c'est comme si quelque chose avait mangé son visage de l'intérieur. Aimable jusqu'à l'onction, Il ne lui reste plus que la peau et elle est bien transparente... Désormais il trône sur le trône dans un état proche de l'apesanteur...
Certaines personnes n'ont pas les compétences nécessaires pour diriger le pays. Tout dernièrement, on a pris le soin de s'acharner aussi sur... les macchabées. Il a été décidé de faire payer aux morts, leur mort, en leur faisant payer le transfert de leur pauvre dépouille vers leur pays natal, du lieu où il ont passé leur misérable vie...Pour décompresser, le ministre des Sports s'est joint aux politiques, pour faire de la politique, et à défaut de dribble, il tire dans le tas, en traitant l'opposition de manque de patriotisme et de vendue... Il en est de même pour la ministre de l'Environnement qui, au bout de trois longs mois de réunions, de commissions, de sous-commissions et de studieuses réflexions, a annoncé «qu'il n'y aura plus de Labib», qui plus est un vendredi 13... Décidément...
Plus Tartuffe que celui de Molière, ils ont transformé le pays en région à haute sismologie politique. Humainement, ce n'est guère possible de faire accoucher une femme au bout de trois mois de grossesse... Et pourtant... Ils devraient comprendre qu'on n'a pas les moyens de nommer des chefs de bureau des pots cassés et surtout pas le temps de gémir sur le lait renversé... A mon avis, Ils devraient se contenter d'administrer les bureaux des pleurs des citoyens qui ont voté pour eux, le 23 octobre... Et encore...
No mea culpa
Notre patience de philatéliste a des limites et on refuse de capituler devant la médiocratie et la dictature qui s'installent insidieusement sur un fond bleuté...Et le Tunisien ne supporte plus ces « intellectuels » qui usent et abusent de la licence de dire n'importe quoi... Il est bien clair que ceux dont la culture est rythmée par l'agressivité et les fadaises finiront balayés par l'impitoyable vent de l'histoire...
Personne n'a le droit de nous interdire de croire aux valeurs éternelles : le beau, le juste, le bien et le parfait. Ce que Picasso et nos amis appellent précisément...les conneries...
Ces militants «politiques» formés à la dure école de la matraque n'arrivent pas à prendre leurs distances avec la rancune et la maladresse, parce qu'ils n'y ont fait que s'y épanouir...
C'est bientôt fini. Et ça sera, à cent pour cent, en queue de poisson...
* (Pneumo-allergologue)


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