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Une épouse meurtrie... mais digne ; demande la libération de son mari : Abdelaziz Ben Dhia (2ème partie)
Bouleversant !
Publié dans Le Temps le 29 - 08 - 2013

Madame Pierrette Ben Dhia qui a consacré sa vie à l'enseignement et à l'éducation des enfants tunisiens au lycée de Carthage et qui n'a jamais profité d'une quelconque faveur du pouvoir du temps où son mari était ministre, a lancé son cri d'alarme et de détresse mais dans la pure dignité pour libérer son époux M.Abdelaziz Ben Dhia, ancien ministre, incarcéré à la prison de la Mornaguia depuis 27 mois et maintenu en détention malgré son acquittement dans l'affaire dite du financement du RCD.
Il faut dire que l'ancien ministre de Bourguiba, technocrate, professeur de droit privé et ancien doyen de la faculté de droit de Tunis, âgé, aujourd'hui, de 78 ans, traine de nombreuses maladies, une santé très fragilisée des suites de deux opérations délicates sur le cœur et la prostate en plus d'un diabète résistant qui nécessite une hygiène de vie minimale des soins et de l'exercice physique en permanence.
Je reviens à la carrière de ce commis de l'Etat qui n'avait pas de vocation spéciale pour la politique, en dehors de la naissance dans une famille destourienne militante de Moknine, et comment après un passage réussi dans les gouvernements de Nouira, Mzali et Rachid Sfar, il s'est retrouvé à Carthage comme ministre conseiller de Ben Ali après 1987.
C'était la période où il était en disgrâce, limogé du PSD, il se fait remplacer par feu Mahjoub Ben Ali, ancien commandant de la Garde nationale, puis il intègre un service technique des conseillers à la présidence dans une villa discrète aux abords d'Amilcar pour échapper aux contingences et à la pression harassante du politique.
C'était la bonne période de Ben Ali, celle de l'ouverture démocratique, du consensus national (Mithak al Watani), la libération des détenus politiques surtout les islamistes mais qui ne durera pas longtemps malheureusement.
La nouvelle famille du président aidant, le nouveau régime prenait une nouvelle forme et s'articulait de plus en plus vers des pôles économiques douteux.
Ben Dhia, a été épargné jusque-là, et le seul ministère de souveraineté qu'il occupe c'est celui de la Défense connu pour ses traditions très spéciales de neutralité. C'est ainsi qu'il n'a jamais été à l'Intérieur par exemple qui était le domaine réservé du président à l'époque. D'où son innocence absolue pour tout ce qui revient de près ou de loin à ce ministère à hauts risques. Bien mieux, il campe toujours dans la « villa-Amilcar » avec des dossiers ciblés de coopération régionale et internationale. Il faut relever qu'il était en charge de dossiers importants et sensibles, avec la Libye et surtout l'Algérie, où il compte de nombreux amis, sans oublier les dossiers américains et européens, partenaires et amis traditionnels de la Tunisie depuis Bourguiba.
Mais, là encore, les choses se corsent au fil du temps, et on parle de plus en plus, de népotisme et de « corruption » pour certains proches du président qui aurait été, d'ailleurs, averti par son cabinet proche sur les conséquences néfastes au niveau populaire. La crédibilité de la présidence était largement entamée à la fin des années 90, début 2000 et le mécontentement populaire, y compris parmi les Destouriens authentiques, allait crescendo pour atteindre l'intolérable à partir de 2004 juste après la réélection problématique de Ben Ali. Le président de la République, dans un moment de lucidité apparente, rappelle Ben Dhia auprès de lui, cette fois, à Carthage même.
L'homme, connu par son intégrité morale et matérielle parfaite et même pour sa rigueur administrative et son stricte respect des lois et de l'autorité de l'Etat, était le profil idéal pour donner une « caution » morale et d'honorabilité au système et un signal clair que la Présidence allait sévir même contre les plus « proches » s'il le faut parmi les contrevenants à la loi.
Ben Dhia qui était connu pour son entêtement (très mokninois et sahélien), à servir l'intérêt général et à refuser les « interventions », se retrouve ainsi, confronté à un exercice de trapéziste entre l'amer et le plus amer ! En un mot, il s'est fait mettre comme dans la gueule du loup et sa grande vertu ne pouvait que limiter au maximum les dégâts.
Evidemment, à partir de là on pourrait aisément, aujourd'hui, dire qu'il a manqué de courage… qu'il aurait dû démissionner, etc… ! « La critique est aisée mais l'art est difficile » comme le dit Boileau, surtout lorsqu'on a été élevé comme Ben Dhia dans la discipline de l'Etat et l'espoir d'en corriger les abus de pouvoir.
Aujourd'hui, que les dès sont jetés, Ben Dhia, ne doit être jugé que pour ce qu'il a commis. Or, il n'a jamais eu du sang sur les mains et il n'a jamais été corrompu. Son patrimoine personnel qui compte une maisonnette à la Marsa, de 120 m2 couverts au plus bâtie début des années 70, de quelques pieds d'oliviers hérités à Moknine de son père le grand militant Mahmoud Ben Dhia, compagnon de Bourguiba, ou de ce bungalow à Hammamet, bâti par le produit d'une vente d'un terrain qui lui appartenait depuis des décennies à Mornag et bien avant qu'il ne soit ministre, le prouve largement.
Ne faisons pas porter le chapeau de l'ancien régime à Ben Dhia, c'est indécent et injuste.
Au-delà de la procédure judiciaire et de la détention préventive abusive que Me Sassi Ben Halima, son avocat et ami d'enfance, ne cesse de dénoncer, il est grand temps de libérer Abdelaziz Ben Dhia et lui accorder au moins comme le réclame son épouse, la libération conditionnelle.
Finalement, Ben Dhia sera-t-il le dernier prisonnier « politique » en Tunisie !
Nous l'espérons du fond du cœur, car les politiques de tout bord, sont des êtres humains et l'erreur est humaine ! Savoir pardonner et dépasser les rancoeurs, c'est l'honneur des gouvernants et des hommes d'Etat qui sont en charge, aujourd'hui, de la chose publique… celle qui mène à tout… au pouvoir mais aussi, à la prison ! Malheureusement !
A méditer !


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