* Les professeurs du collège Ibn Khaldoun à la cité Omrane supérieur protestent contre les vices juridiques d'une permutation illégale * Jalel Eddine Harrar le professeur lésé crie à l'injustice et fait appel au syndicat général de l'enseignement secondaire Et ce silence obstiné et ces injustices muettes que personne ne semble pouvoir dénoncer… Cela continue comme si le destin d'un Tunisien veuille qu'il subisse les injustices les plus terribles … sans s'en insurger, sans crier justice. ‘'Justice bon sang !'' Pourquoi fallait-il que les permutations dans les lycées continuent à être l'apanage de quelques privilégiés qui désormais devraient être les amis et les amis des amis du ‘'Hizb'' des pieux et des pieuses ! Les autres le sont pourtant : ces Tunisiens de souche qui continuent à subir en silence des injustices muettes. Jalel Eddine Harrar en est un. Mais ce professeur au collège Ibn Khaldoune à la cité Omrane supérieur ne compte en aucun cas taire une affaire qui sent, non seulement le pourri d'une injustice, mais l'insalubre d'un dépassement juridique commis dans l'impunité totale de ceux qui se croient aujourd'hui au-dessus des lois et des Hommes. Malheur à vous ! C'était il y a deux ans…lorsque Mehdi Harrar le frère de Jalel, à la fleur de l'âge, était parti un jour du mois de septembre dans ce patelin reculé du pays '' ‘'Touiref'' enclavé entre les régions de Jendouba et le Kef. Mehdi qui s'assignait à sa tâche d'éducateur avait pris sur lui de faire le long voyage qui le séparait …de sa destination finale. Le jeune éducateur était diabétique insulinodépendant et cardiaque mais a tenu à être au rendez-vous avec ces petites têtes brunes que le destin a voulu qu'ils soient ses derniers disciples. Mehdi était l'exemple même de ces éducateurs avides de justice dans leur perpétuelle quête d'un monde qui fasse sens. Voulant conjurer le sort et le poids d'une maladie qui le consumait, Mehdi s'est aventuré à faire le déplacement jusqu'à ‘'Touiref''… Il retrouve la mort après avoir donné son cours de quatre heures à ces lycéens, montrant à qui le veut bien l'écouter, que ces enfants du pays ont, tout de même, droit à un enseignement de qualité et surtout à un professeur qui sait venir à l'heure. Toute ‘'Touiref'' a vécu le drame du décès de Mehdi qui a succombé à sa maladie mais pas au mal de son être fragile. Jusqu'à aujourd'hui, les responsables du ministère de l'Education sont restés impunis et surtout imperturbables face à ce drame que le corps enseignant a encouru. Le confort d'un siège vaut mieux que la vie d'un homme qu'on envoie à la mort sans état d'âme. Le dossier médical de Mehdi était pourtant exhaustif. Il dort sur les étagères poussiéreuses du ministère. Le corps de Mehdi repose en paix. Un dépassement de la réglementation en vigueur La famille Harrar qui vit le traumatisme de la perte de l'un des leurs n'est paraît-il pas au bout de ses peines. Ses enfants qu'elle a cru élever en bons éducateurs, semble les avoir poussé au gouffre d'un système éducatif défaillant et qui plus est, ne semble pas pouvoir se débarrasser de ses vermines sous peu. «J'ai subi une permutation dans un lycée à Bizerte sans l'aval de la directrice du collège où je travaille actuellement, non plus celui du représentant régional de l'enseignement secondaire de la région Tunis II. Il y a eu un dépassement dans les procédures en vigueur qui font que je sois informé de ma permutation la veille de la rentrée scolaire. » commente Jalel Harrar le frère de Mehdi. Le sit-in de protestation organisé hier à l'appel des syndicats représentants les enseignants du secondaire est une première action en vue de réparer cette injustice. L'injustice qui reste le fort d'une Tunisie qu'on croit à tort avoir fait le deuil des années malheur. Les années bonheur ne sont pas à nos portes, pourtant. Montesquieu l'a pourtant si bien dit « Une injustice faite à un seul est une menace faite à tous ». Les collègues et amis de Jalel Eddine Harrar qui se sont rassemblés hier, appréhendaient suffisamment le sens de cette citation, pour dénoncer ainsi, ces entorses faites aux règlements en vigueur, en matière de permutation. Tous nos respects messieurs dames les éducateurs.