On assiste à une résurgence de la violence au sein et autour des établissements secondaires depuis la Révolution. Cette montée de la violence laisse les éducateurs (enseignants, cadres administratifs) relativement démunis face aux actes de violence perpétrés presque chaque jour à leur encontre ou entre les élèves eux-mêmes, faute de moyens efficaces pour enrayer ce phénomène qui devient de plus en plus inquiétant. Pas plus que la semaine dernière, une bande de délinquants munis d'armes blanches ont attaqué un groupe d'élèves du Lycée Ezzahra en emportant avec eux portables, argent et d'autres objets de valeur trouvés en possession de ces élèves. Quelques semaines avant cette date, le même scénario s'était produit au lycée d'Hammam-Lif. Heureusement, dans les deux cas, la police intervint d'arrêter les malfaiteurs, mais après coup ! Un phénomène inquiétant La violence scolaire est un phénomène qui a pris de l'ampleur ces derniers mois sous différentes formes allant de la violence verbale à la violence physique. Elle ne se borne pas aux seuls actes agressifs perpétrés parmi les élèves, mais elle se dirige aussi contre les enseignants, sous forme de violences verbales ou physique. On récence 90 cas de violences perpétrés contre des professeurs à l'échelle nationale, rien qu'à cette période post-révolution. Un chiffre on ne peut plus menaçant ! Ces professeurs ont été victimes d'une agression de la part d'élèves ou de leurs parents ! Au nom de la liberté, (notion encore mal conçue chez nos élèves !), certains lycéens se permettent de semer la pagaille parmi leurs camarades ou à l'endroit de leurs enseignants en recourant à la violence verbale ou physique, faisant souvent fi des règles disciplinaires en vigueur et de l'autorité même du professeur. Cette violence ne semble plus cantonnée aux jeunes lycéens, âgés de 16 à 20 ans, mais elle se manifeste depuis des mois dans les universités : inutile de citer les nombreux actes de violence perpétrés à l'encontre des professeurs du supérieur par un groupe d'étudiants qui veulent imposer leurs lois ! Il va sans dire que le phénomène de la violence est universel, mais il se diffère d'un pays à un autre et d'une époque à une autre. De là les moyens envisagés pour lutter contre cette violence sont multiples et dépendent énormément de la connaissance des origines de la violence. Si l'on cherche à dresser un état des lieux de la situation actuelle dans nos établissements scolaire, on peut distinguer une infinité de causes génératrices de violence, allant de l'échec scolaire à la délinquance en passant par la situation sociale et familiale de l'élève violent ! C'est pourquoi, les autorités sont appelées à apporter les solutions adéquates qui doivent être tout à fait différentes de celles jusqu'à présent adaptées. Après la Révolution, tout doit changer en fonction des idéaux prônés par la Révolution. Aussi doit-on envisager un nouveau système disciplinaire qui aille avec la nouvelle réalité et les nouvelles mentalités. Le temps n'est plus au durcissement comme meilleure façon de combattre la violence scolaire. Autant s'orienter vers d'autres méthodes plus « douces », plus « civilisées », à savoir la sensibilisation permanente à travers le dialogue avec les parents et les élèves. Le comité chargé de la révision du système disciplinaire au sein du ministère de l'Education doit prendre en considération les changements subis par l'école ces dernières années, notamment depuis la Révolution. Penser aux solutions Dernièrement, le ministre de l'intérieur propose de recruter des ouvriers pour surveiller l'université (à moins qu'ils ne se transforment en vigiles !). c'est une bonne initiative certes, dans la mesure où elle contribue à la protection des facultés et des écoles supérieures contre les intrus qui s'immiscent parmi les étudiants pour propager leurs doctrines ou idéologies politiques ou religieuses et semer la zizanie au sein des universités qui sont et devront rester uniquement des lieux de savoir et de culture. L'on se demande si la même initiative pourrait s'étendre aussi sur les lycées dont la plupart ont vraiment besoin de renfort en matière de surveillance. En effet, les agents chargés de l'encadrement et de la conduite des élèves dans les établissements scolaires sont trop insuffisants pour pouvoir accomplir leur tâche convenablement : ces établissements souffrent en effet d'une pénurie de surveillants. D'ailleurs, on constate souvent une mauvaise répartition dans l'affectation de ces surveillants ; parfois trop de surveillant pour un effectif d'élèves faible ou peu de surveillants pour un établissement où le nombre d'élèves est assez élevé. D'autre part, ce poste est dans la plupart du temps occupé par des femmes surveillantes : plus de 90% de ces agents d'encadrement sont des femmes ; les hommes surveillants sont devenus des oiseaux rares dans les lycées et les collèges ! (Non que je sois misogyne, loin s'en faut, mais l'expérience a montré que les hommes sont plus efficaces en matière de surveillance et de discipline dans les établissements secondaires ! Et puis, c'est l'occasion de créer des débouchés pour les milliers de chercheurs d'emplois !) Espérons que parmi les 5000 emplois à créer en 2012 dans l'enseignement annoncés récemment par le ministre de l'Education, il y aura des recrutements de nouveaux surveillants. Car, il faut le dire, le personnel de l'encadrement scolaire doit être renforcé. Il y va de la sécurité de nos établissements et de nos élèves ! Il est toutefois recommandé, qu'en cas de recrutement de nouveaux surveillants, de prévoir une formation préalable et adéquate à ces agents appelés à assurer la discipline et l'encadrement des élèves et surtout à prémunir les actes de violence et d'indiscipline parmi les élèves, quitte à leur fournir des cours en psychologie et en sciences de la communication afin qu'ils puissent instaurer une nouvelle forme de relation avec les élèves, notamment les plus agressifs d'entre eux, et asseoir le dialogue en tant que meilleur moyen pour endiguer la violence scolaire, sachant que le système disciplinaire actuel, devenu vétuste, ne sert plus à rien, étant dépassé par les événements, donc plus applicable sur l'élève d'aujourd'hui. Certains avancent la possibilité de doter un ensemble de collèges et de lycées appartenant à une même délégation et d'une manière permanente d'un psychologue et d'un conseiller social, d'autant plus que ces cadres ne manquent pas chez nous, les diplômés dans ces disciplines sont nombreux et attendent d'être embauchés ! Ils seront sans doute d'un grand apport pour les élèves les plus tumultueux, surtout ceux qui manifestent un comportement agressif ou anormal.