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Quand la poésie mène vers la liberté !
Parution : « Poèmes sortis clandestinement de prison » de Mâmmar Mejri
Publié dans Le Temps le 22 - 09 - 2013

On est habitué à lire des recueils de poésie où le thème de l'amour est prépondérant. D'ailleurs, l'amour a toujours été l'un des thèmes universels de la poésie. Depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, les poètes ont glorifié la femme, sa beauté, ses charmes, sa douceur, mais aussi ses rêves évaporés et ses attentes déçues quant aux sentiments qu'ils avouent à leur bien-aimée !
Mâmmar Mejri, qui vient de publier son premier recueil, semble

sortir des sentiers battus. La souffrance, l'attente, l'espoir, l'amertume, la

détermination sont des éléments omniprésents dans ce recueil, tout comme dans

les poèmes d'amour, mais l'amour dont il est question dans ce recueil est celui

de la patrie, de la justice, de la dignité et de la liberté.

Notre poète a connu la prison à deux reprises pour avoir adhéré à un parti clandestin, non reconnu, d'abord en 1987, puis en 1990,

sous le régime de Ben Ali. Il fut interdit d'exercer son travail en tant que

professeur d'arabe et se vit obligé de pratiquer, pour survivre, maintes

activités. Il fut, tour à tour, marchand de légumes, transporteur de

marchandises et précepteur de cours particuliers à domicile. Ce n'est qu'après la Révolution du 14 janvier qu'il a pu restituer ses droits et sa liberté suite au décret de l'amnistie législative générale. Le poète a sans doute souffert durant les périodes de son incarcération, d'où s'est dégagée cette poésie lyrique, engagée et révoltée qui s'est explosée d'abord en prison, ensuite à l'extérieur. C'est que les 33 poèmes de ce recueil, composés tantôt en vers libres, tantôt sous forme classique, ont été écrits aussi bien en prison qu'en dehors de prison et ont

porté sur plusieurs thèmes : on y trouve des hommages rendus à la patrie,

à la cause palestinienne, aux combattants syriens, mais aussi à l'enseignant,

du fait qu'il est lui-même membre du corps enseignant. Il y a même un retour à

Dieu. « Ô Dieu miséricordieux ! » p.17, car la prison produit un

effet de recul pour ressusciter les souvenirs et reconsidérer le monde et

soi-même autrement, comme ici il évoque les souvenirs de sa mère et invoque

Dieu pour la protéger jusqu'à sa sortie de prison.

En effet, l'absence de liberté, le sentiment de l'amertume et de l'injustice font surgir ses effusions poétiques dans les moments les plus sombres et les plus désespérés, ce qui lui sert d'exutoire et de défoulement. Ecrire en prison permet au prisonnier d'exercer une forme de liberté ; la liberté de composer des

vers, d'agencer le rythme et la cadence des phrases à ces moments où il ressent

avoir perdu le rythme de sa propre vie, contraint à se plier aux règlements

carcéraux. Une façon d'affirmer son humanité, d'oublier, un tant soit peu, les

conditions misérables de l'incarcération. Les affres des geôles n'empêchent pas

ses prières d'être entendues. Le poète s'est donc réfugié dans la poésie, lors

de sa détention pour y évoquer un passé douloureux (le règne du dictateur),

mais aussi un présent salvateur (la Révolution) et un avenir porteur d'espoirs,

de liberté et de dignité dont il a été privé durant des années !


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