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A la mémoire des jeunes Tunisiens imbus de liberté et de dignité
Recueil de poésie « Au bout de la poussière », d'Ahmed Ben Mahmoud
Publié dans Le Temps le 06 - 02 - 2013

Auteur de « Feuillis » (1910), « Etres et Choses » (2011), Ahmed Ben Mahmoud nous a livré récemment sa dernière production poétique intitulée « Au bout de la poussière », parue dans la Collection Encres Blanches aux Editions Encres Vives.
Comme tous les écrivains et les poètes tunisiens, il a été inspiré par la Révolution qui a créé une profusion de textes poétiques ou en prose qui passent pour une expression fidèle et singulière des sentiments d'émerveillement, d'admiration et d'enthousiasme éprouvés par leurs auteurs envers un peuple brave qui a mis fin à plusieurs décennies de répression et de soumission.
Ce troisième recueil de Ben Mahmoud s'inscrit donc dans cette apologie de la Révolution tunisienne qui ne cesse de séduire tant d'artistes nationaux et étrangers dont on lit chaque jour les multiples productions glorifiant et immortalisant cette Révolution. Cependant, le lecteur du présent recueil découvrira de prime abord qu'il ne ressemble pas aux deux autres recueils de Ben Mahmoud, c'est que nous sommes plutôt en présence d'un florilège de poèmes en prose, que d'autres appelleront prose poétique. Poèmes en proses ou prose poétique ? Qu'à cela ne tienne ! Ce qui compte, c'est la puissance de l'expression, l'exaltation des sentiments, la pureté du style et la force des mots. A dire vrai, nous sommes plus proches du poème en prose, ce genre de poème, apparu en France, existe plus que jamais aujourd'hui, après avoir connu un essor considérable à travers le monde à partir des années soixante. C'est à partir du 19è siècle qu'il s'est répandu partout dans le monde.
Ben Mahmoud dédie son présent recueil à « la mémoire des jeunes tunisiens tombés au Champ d'Honneur pour les valeurs de liberté et de dignité entre décembre 2010 et janvier 2011 ». On y trouve 27 textes, tantôt longs, tantôt courts, qui forment un tout dans la mesure où ils traitent du même thème et où, sans contraintes de rimes et sans souci de versification, le poète utilise de nombreuses images, tout en conservant les effets de rythme et de sonorité dans ses phrases. Des passages mélodieux et bien travaillés qui ont sans doute demandé les mêmes efforts que ceux fournis dans ses deux derniers recueils de poésie. Lisons ce passage intitulé « sur l'avenue » où le poète évoque le souvenir de la fameuse journée du 14 janvier, où la foule s'apprêtait à crier victoire : « Sur l'Avenue une forteresse parée de fanions noirs de cris d'âmes veuves de mur gris. Une nuit d'hiver une belle nuit sans pluie et rouge la rosée du sang d'étoiles, Un éclair enflamme la peur son ministère le sous-sol ses geôles et l'air frémit et la terre respire. Le jour la nuit les années futures Tunis dort d'un œil de l'autre elle boit l'aurore et mord la liberté. » Dans le texte « Raisins futurs », le poète savoure les premières récoltes de l'affranchissement de tout un peuple longtemps asservi et soumis : « Hier encore le vent nous privait de nos ailes et notre miel de pétales épars nourrissait la puissance de notre allégeance aux pluies rares... Voici venu le jour des vendanges le jour où les raisins dansent sous l'ivresse de nos pieds et mon vin extrait des ceps de la servitude et mon sang un hymne au vent qui chavire. Voici le jour où à l'ombre ajourée d'un jeune olivier j'annonce ma naissance. »
Dans le recueil figurent également des textes dédiés à Mahmoud Darwich et à Aimé Césaire, deux figures emblématiques de la poésie engagée : il s'agit respectivement de « Matin rêvé » et « Parole vaste ». Mais ce qui attire l'attention dans ce recueil, c'est ce poème prémonitoire, écrit en mai 2010, quelques mois avant le déclenchement de la Révolution, où le poète apporte sa vision de l'avenir, comme s'il avait pressenti un changement imminent. On y lit, entre autres : « Pays de l'olivier, de l'oranger l'espoir est silencieux ainsi l'air figé annonce un orage de liberté. » Ne dit-on pas que les poètes sont des visionnaires ?


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