• Jeudi, entrée dans le vif du sujet • Ameur Laârayedh quitte la salle La première séance de travail du dialogue national a eu lieu hier matin au siège de l'ancien Conseil constitutionnel. On n'est pas encore entré dans le vif du sujet. Cette réunion a été consacrée aux aspects formels qui ne manquent pas d'importance où le moindre détail compte. Quand, comment et où seront tenues les réunions ? Et les décisions, comment seront-elles prises ? Il a été convenu de tenir deux réunions quotidiennes, une le matin et l'autre l'après-midi. L'ordre du jour de ces réunions sera connu d'avance. Les représentants des partis doivent avoir un pouvoir de décision. Cela permettra d'éviter les pertes de temps enregistrées lors des précédents rounds de dialogue où certains représentants de partis demandaient à consulter à chaque fois les structures de leurs partis pour pouvoir arrêter une position. Ce qui faisait trainer en longueur les pourparlers. Chaque parti sera représenté par deux personnalités. Les prochaines réunions se dérouleront au siège du ministère des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle. Ce local avait, entre autres, abrité les travaux de la Haute Instance de Réalisation des Objectifs de la Révolution, dirigée par Yadh Ben Achour et qui avait joué un grand rôle dans la première étape de la transition démocratique qui avait mené aux élections du 23 Octobre 2011. Les décisions, seront prises par consensus. Au cas où, ce consensus tant recherché n'est pas atteint, quelle mécanisme utiliser ? Cette question sera examinée, aujourd'hui. Un autre point a été évoqué, celui de l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE). Quelle solution adopter à la lumière de la dernière décision du Tribunal administratif qui avait remis en cause le travail déjà effectué pour le choix des membres de l'Instance. Un autre problème a été posé, celui du retour des membres retirés de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC), à la Commission des Consensus qui avait été créée au sein de la Constituante pour faciliter le travail, lorsque les consensus seront établis. Cette question devra être tranchée aujourd'hui. Un petit incident protocolaire a eu lieu. Ameur Laârayedh, président du bureau politique d'Ennahdha représentant de son parti, voulait, occuper le siège réservé au président de son parti. Indisposé, il a préféré sortir. Les réunions de dialogue effectif devront commencer au plus tard jeudi prochain. Jilani Hammami, porte-parole du parti des Travailleurs, est sorti de la réunion avec le sentiment réconfortant qu'il y avait une réelle volonté de respecter les termes de la feuille de route du Quartet. Mohamed Hamdi, secrétaire général de l'Alliance Démocratique est aussi optimiste. «En dépit de toutes les difficultés, nous devons réussir », dit-il. Le consensus n'est pas un choix, mais une nécessité absolue. Zied Lakdhar, secrétaire général du parti des Patriotes Démocrates Unifié, considère qu'il faudra juger les protagonistes du dialogue sur les faits réels. Concernant le dernier communiqué du Conseil de la Choura, il pense que son parti ne juge pas à partir des communiqués. « L'essentiel est ce qui se dit et se décide dans le dialogue national». Après la séance inaugurale de samedi dernier, où les déclarations de bonnes intentions n'ont pas manqué, le passage aux actes tiendra surtout à la bonne volonté des différents intervenants. La crainte de voir les tractations durer éternellement hante l'opinion publique. Le démarrage au forceps de la séance d'ouverture n'a pas manqué de laisser planer quelques doutes sur le succès du dialogue. Les protagonistes ont-ils d'autres choix que de réussir le dialogue ? Une des conditions de la réussite du dialogue est la clarté. Il faut mettre fin aux discours doubles. Le parti Républicain, plus connu sous le nom Al-Joumhouri, demande à tous les partis et surtout à Ennahdha à mettre en application les clauses de la feuille de route et accélérer les pourparlers concernant les procédures, pour rentrer vite dans le vif du sujet.