La rentrée scolaire vient de commencer. Les élèves font de leur mieux pour suivre le rythme imposé par ce mois sacré. La faim et la soif font bien de mal tant à l'estomac, à la langue qu'à la tête. Décidément, sacré ramadan n'est pas facile pour nos élèves. Le mois de Ramadan en est à mi-parcours. Nos élèves commencent à prendre le rythme de croisière en matière de jeûne. Toute la vie s'est mise au diapason, très particulier, du mois de l'abstinence. Tout semble aller dans le meilleur des mondes. Mais si nous suivons un peu nos jeunes dans leur scolarité, nous constatons qu'ils ne sont pas dans leur peau. Certains trouvent des difficultés à suivre les cours dispensés dans le lycée, d'autres sont perturbés, voire perdus et éprouvent du mal à achever la journée jugée très longue pour eux. Mohamed Ali élève en terminales nous dit « Personnellement, je ne me sens pas à l'aise durant ce mois sacré. J'arrive difficilement à suivre en classe. La faim et la soif me posent des problèmes. Le changement d'horaires me perturbe. Je n'arrive pas à rentrer chez moi. Je serai à chaque fois obligé de rester dans la rue » Najeh furieux est très perturbé par ce changement « Ramadan est dur pour mois. » avoue-t -il . « Avec la chaleur de l'automne, je ne me trouve pas et comme je suis fumeur, j'arrive difficilement à suivre en classe. La concentration me fait défaut. Franchement, je me sens fatigué et il m'arrive que je boude mes cours » Un professeur de français ajoute « Que voulez-vous, c'est le rituel habituel. On ne peut pas s'en passer. Il est vrai que nos élèves trouvent des difficultés à suivre. Parfois, je serai obligé de parler seul durant quatre heures et avec le soif, ça me fatigue. Heureusement que certains bons élèves essaient d'animer les cours. Mais la majorité n'arrivent pas se concentrer et à tirer profit du cours »
L'insomnie qui fait le plus de dégâts ! Ramadan a son charme. Bien sûr, c'est la famille réunie autour de la table. Les feuilletons télévisés monopolisent les soirées de nos jeunes. A partir de 20 heures, tout le monde est mobilisé pour suivre les sketches, les caméras cachées et ce fameux sitcom « Choufi Hall » Amel élève en 3ème année économie nous dit « Ramadan, c'est ça. Je veille jusqu'à deux heures du matin. Je ne peux pas m'en passer. Je reste chez moi et je m'accroche à mes feuilletons préférés. Il m'arrive souvent de zapper et à suivre des films inédits. » Samah, son amie ajoute « Nous devrons nous profiter de ce mois. Après la fatigue du jour, nous devrons nous récupérer et nous distraire et la meilleure façon c'est de rester réuni autour de sa famille » Il est vrai que si certains jeunes voudraient dormir avant minuit, c'est tout l'environnement qui les empêche car les réjouissances commencent très vite après la rupture du jeûne. Jamel élève en 4ème année lettres avoue une grande admiration pour ce mois et surtout la nuit « Je ne rate aucune soirée dit-il et juste après Dlilek Mlak la soirée se termine dans un café du coin autour d'une chicha agrémenté de palabres et d'une ambiance particulière » Hédi réserve ses soirées pour les spectacles donnés lors des soirées ramadanesques « Je m'organise et je ne rate aucun spectacle du festival de la Médina » A proprement parler c'est le manque de sommeil qui fait le plus de dégâts. Il est impossible en effet, même aux plus disciplinés, de chercher un sommeil réparateur avant une heure du matin. Et là une mère ne mâche pas ses mots « Que voulez-vous, mes enfants ne peuvent pas suivre ce rythme. Ils veillent tard la nuit. Le matin je les réveille presque par force en les secouant » Un professeur émit une suggestion « Puisque nos élèves veillent tard, faut-il entamer les cours à 10 heures du matin au lieu de 8 heures. C'est plus reposant et bénéfique pour l'élève et l'enseignant » Bref, les suggestions ne manquent pas car Ramadan a son rythme. Faut-il être performant pour le suivre sans K.O