Sous estimée et marginalisée dans les médias audiovisuels et écrits, la femme n'est pas présente sur les plateaux télévisés, dans les articles ou les émissions radiophoniques en tant qu'experte dans les domaines de la politique et de l'économie ou en tant qu'analyste...Elle est médiatisée plutôt quand elle est victime de violence ou quand elle est impliquée dans un fait divers. Par conséquent : les médias toutes spécialités confondues projettent une image péjorative de la femme. Ils enracinent les stéréotypes et les étiquettes de la société. Ce constat est confirmé chaque jour par les centres de recherche sur la femme et par les spécialistes qui s'intéressent à son image dans les médias. La présence de la femme sur les plateaux télévisés où l'on discute de l'actualité politique, sociale ou économique est timide. Rares sont les invitées qui participent aux débats radiophoniques ou qui accordent des interviews aux journalistes. Cette réalité est confirmée par plusieurs études faites sur l'image de la femme dans les médias et sa présence dans ces supports qui forment l'opinion publique. Malheureusement, la femme tunisienne est plus présente sur les plateaux de la téléréalité. Les articles de presse ne donnent pas de leur côté la parole à la femme. Au contraire, ils ne parlent d'elle que dans les faits divers pour la présenter le plus souvent en tant que responsable ou simple victime d'abus sexuel ou de violence. Dès lors, les médias tunisiens ne projettent pas une image positive de la femme alors qu'elle est capable, tout comme l'homme d'ailleurs, de donner son point de vue sur l'actualité sociopolitique et économique. Nul ne peut nier que la femme tunisienne a son mot à dire dans tous les domaines, surtout ceux qui préoccupent les citoyens. Elle a la compétence d'analyser et de diagnostiquer l'actualité et même de proposer des solutions. Sauf qu'elle n'est pas invitée suffisamment par les professionnels des médias. Participation aux débats Comment s'explique cette situation ? Cela est dû en fait à plusieurs facteurs. Certains ont trait à la femme elle-même et d'autres sont dus aux journalistes. La participation de la femme dans les débats et les interviews sont timides parce qu'elle est souvent absente de la vie publique. Malgré son engagement, la Tunisienne n'est pas omniprésente dans toutes les activités organisées par les associations ou les partis politiques. Cela se répercute sur sa présence sur les plateaux télévisés ou dans les émissions radiophoniques. Malheureusement, la femme militante ne sait pas se mettre en valeur pour occuper le devant de la scène médiatique, et ce contrairement à l'homme qui maîtrise mieux ces techniques. D'ailleurs, il est facile de constater que les hommes de politique, les experts en économie ou autres domaines sont toujours présents dans les différents débats. Autre constat à ne pas négliger, est que les médias ont tendance à inviter les mêmes personnalités, les mêmes experts et analystes. Ces pratiques se justifient par la méconnaissance des femmes qui occupent des postes de décision ou qui sont expertes dans un domaine ou un autre. En effet, les professionnels des médias font face souvent à plusieurs contraintes. Ils se trouvent obligés de préparer les sujets des débats très rapidement, ce qui ne leur laisse pas suffisemment de temps pour se renseigner sur les femmes capables d'analyser l'actualité. Autre contrainte, c'est ce que les journalistes considèrent qu'il n'existe pas un nombre suffisant de femmes susceptibles d'analyser les différentes questions socio-économiques et politiques et que les hommes sont plus compétents à ce niveau. Ces pratiques ne font dès lors qu'enraciner les préjugés déjà conçus par une société traditionnelle laquelle sous estime la femme et la classe toujours dans un second rang. Nul ne peut nier que la femme tout comme l'homme, a son mot à dire dans la vie sociale. Il importe dès lors, de miser davantage sur son savoir-faire, car elle dispose de compétences et d'expériences qui peuvent contribuer au développement de la société. Il est temps aussi d'arrêter de projeter une image négative de la femme et de la présenter en tant qu'être faible, en quête continue d'aide et d'assistance. Les professionnels des médias sont supposés être conscients de leur rôle, limiter les stéréotypes et la stigmatisation de la deuxième moitié de la société.