L'Algérie et la République de Corée, qui ont chacune livré un premier match défensif au Mondial, vont devoir oser davantage aujourd'hui lors de leur confrontation à Porto Alegre pour espérer s'imposer et se rapprocher d'une qualification dans le groupe H. Cette prudence initiale a offert le point du match nul aux Coréens face à la Russie (1-1) mais elle n'a pas souri aux Algériens, passés à côté d'un "exploit" après avoir longtemps mené contre la Belgique (2-1). Actuels derniers de la poule avec zéro point, les Fennecs sont désormais dos au mur: s'ils veulent connaître la première qualification de leur histoire pour le deuxième tour d'une Coupe du monde, ils doivent éviter à tout prix une nouvelle défaite, qui sera synonyme d'élimination quel que soit le résultat du match Belgique-Russie un peu plus tôt (16h00 GMT). Pour cela, il leur faudra montrer plus d'audace que celle affichée mardi à Belo Horizonte, où leur occasion la plus franche a été le penalty obtenu et transformé par Sofiane Feghouli. "Il ne faut pas se contenter de défendre", a résumé Vahid Halilhodzic, le sélectionneur bosnien de l'Algérie. "Il y avait peut-être la peur d'aller jusqu'au bout, j'ai vu des joueurs qui récupéraient le ballon et arrêtaient de jouer, a-t-il analysé. Quand on récupère le ballon, il faut continuer à jouer, à attaquer, tenter de marquer le deuxième but. Il y a eu de la peur, de la fatigue, c'était psychologique". Halilhodzic : "Un match déterminant" Cette timidité n'a pas mis en valeur les atouts offensifs de l'Algérie, pourtant considérés comme le point fort de l'équipe. Avec des joueurs vifs et percutants comme Feghouli (Valence), Yacine Brahimi (Grenade) ou Saphir Taïder (Inter Milan), l'Algérie a en effet suffisamment de talents pour marquer des buts et redresser la tête. "Il faut essayer de trouver des ressources mentales, morales et physiques pour chercher peut-être une victoire contre la Corée du Sud", a prévenu Halilhodzic, qui a parlé de "match déterminant". Mais le déclin physique des "Verts" en fin de match contre la Belgique inquiète. Cela ne doit pas se reproduire, a prévenu le sélectionneur: "pour oser, il faut courir un petit peu plus", a-t-il expliqué. Car au stade Beira-Rio, les Algériens vont se heurter à des Coréens techniques et disciplinés, qui ont réussi à faire déjouer les Russes en les attendant patiemment pour pouvoir jaillir en contre-attaque. "Mes joueurs ont montré combien ils sont bons au niveau tactique et physique", s'est réjoui mardi le sélectionneur Hong Myung-bo. Lee Keun-ho, qui a ouvert le score face à la Russie, a d'ailleurs prévenu que les Coréens comptaient monter en puissance: "Avec un peu de chance, nous hausserons notre niveau face à l'Algérie et nous pourrons obtenir un meilleur résultat grâce à cela." Depuis le début du Mondial, les équipes les plus offensives ont été récompensées. Entre Corée du Sud et Algérie, la chance sourira-t-elle à nouveau aux audacieux? Gr.H -17H- La Belgique pour se qualifier, la Russie pour se rattraper La Belgique a l'occasion de se qualifier pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde en cas de succès aujourd'hui à Rio sur la Russie de Fabio Capello, qui tentera elle de se rattraper après son entrée en matière ratée face à la Corée du Sud (1-1). "Nous jouerons pour gagner", a averti le sélectionneur Marc Wilmots, indiquant que "le mot défaite ne fait pas partie de notre vocabulaire". La Belgique reste sur une série de neuf victoires et deux nuls lors de ses onze dernières sorties officielles. "Pas question de changer de philosophie: nous jouerons vers l'avant en tentant de ne pas laisser d'espaces aux Russes car ils adorent pratiquer en contre-attaques", a encore déclaré l'entraîneur belge. Les Diables Rouges espèrent trouver face à eux des Russes moins frileux que les Algériens qu'ils avaient peiné à dominer (2-1) mardi à Belo Horizonte. Kompany incertain "Je ne sais pas si la Russie va dresser un mur comme l'Algérie, s'interroge l'attaquant Romelu Lukaku. Avec un tacticien comme Fabio Capello, c'est bien possible. Nous verrons. Si c'est le cas, ce sera à nous de nous adapter". Marc Wilmots, qui se méfie d'une équipe composée "de gars d'expérience, habitués des grandes compétitions européennes", devrait modifier quelque peu son équipe en titularisant Marouane Fellaini et Steven Defour dans l'entrejeu. "Le point faible des Russes, c'est le physique. Ils n'ont que deux joueurs qui dépassent le mètre 85", note le défenseur belge du Zenit Saint-Pétersbourg, Nicolas Lombaerts. "La puissance de Marouane, de Steven et d'Axel (Wistel) au milieu du terrain devrait leur poser des problèmes", analyse-t-il. Pour Lombaerts, un autre motif d'inquiétude pour la Russie se trouve en défense centrale, où Vasily Berezutskiy et Sergey Ignashevich ne forment pas l'axe le plus rapide de la compétition. "Ils ont cependant une grande expérience et jouent ensemble depuis des années, c'est une machine bien huilée", remarque le défenseur belge qui pointe la reconversion offensive russe comme "une arme redoutable". Si un point d'interrogation subsiste concernant la participation du capitaine belge, Vincent Kompany (touché aux adducteurs), la confiance semble se trouver côté belge où l'on refuse toutefois le rôle de favori. Lukaku sous pression "Ce sont les médias qui nous donnent cette étiquette. Mais les Russes doivent gagner et leur équipe est composée d'éléments talentueux", rappelle Wilmots, qui attend de ses joueurs qu'ils soient plus performants que contre l'Algérie. "Nous aurons des occasions contre les Russes mais il faudra être efficace", prévient le sélectionneur qui n'avait guère apprécié la prestation terne de Lukaku contre l'Algérie. Conscient d'avoir loupé son match mardi, l'attaquant d'Everton a, depuis, mis les bouchées doubles à l'entraînement. "J'ai retrouvé le rythme. Le coach m'a dit de jouer libéré, de ne pas me poser trop de questions, explique Lukaku. Contre les Russes, je devrais logiquement bénéficier de plus d'espaces. A moi d'en profiter". Une nouvelle contre-performance de Lukaku pourrait lui coûter sa place pour la suite de la compétition. Le Lillois Divock Origi se tient prêt, au cas où... Gr.G -23H- Rédemption pour le Portugal, confiance pour les USA Les Etats-Unis, en pleine confiance, veulent appuyer là où cela risque de faire mal au Portugal ce soir à Manaus dans le groupe G du Mondial-2014. Après le 4-0 infligé par l'Allemagne, les joueurs de Paolo Bento naviguent à vue et sont un peu dans l'inconnu. Alors que l'envie de rédemption devrait les guider, ils peuvent aussi légitimement se demander dans quel état d'esprit ils aborderont une rencontre contre un adversaire a priori inférieur. Les autres données de l'équation sont la forme de leur équipe et l'identité des titulaires. Cristiano Ronaldo, star et capitaine, sera bien là, mais son état de santé a intrigué toute la semaine et la moindre présence de pansement sur son genou a fait trembler le pays du Ballon d'or. L'homme aux 49 buts en 112 sélections se doit également de tirer son équipe vers le haut après un match insipide contre la Mannschaft. Mais les inquiétudes du Portugal, qui n'a battu que la Corée du Nord lors de ses huit derniers matches de Coupe du monde, se situent surtout à l'arrière-garde. Exclu il y a quelques jours, Pepe est suspendu tandis que Coentrao, touché aux adducteurs, est forfait. Les USA marquent toujours Comme le gardien Rui Patricio (cuisse) et le stoppeur Bruno Alves (adducteurs) sont également incertains, le latéral droit Joao Pereira pourrait être le seul à enchaîner dans ce secteur. En attendant d'éventuels autres forfaits, Ricardo Costa et Andre Almeida devraient suppléer les deux défenseurs d'ores et déjà absents. Si le Portugal veut positiver, il peut se dire qu'avec des remplaçants ça ne peut pas être pire qu'avec les titulaires contre l'Allemagne. Mais même si une défaite pourrait les éliminer, ce qui sera le cas si l'Allemagne bat aussi le Ghana, les Lusitaniens doivent éviter cette fois tout excès de nervosité. Dans le camp d'en face, la victoire arrachée 2-1 contre le Ghana en fin de match a gonflé le moral des Américains, qui se verraient bien jouer au Portugal le même tour qu'en 2002, lorsque les USA les avaient dominé 3 à 2. Après avoir été incapables de gagner les trois premiers affrontements, les "petits" Américains restent d'ailleurs sur deux victoires entrecoupées d'un nul contre leur prochain adversaire. Et finalement, la défection d'Altidore, touché aux adducteurs, sert leurs intérêts puisque cela leur permet de transformer leur 4-4-2 en 4-2-3-1, plus adapté contre l'habituel 4-3-3 du Portugal. Les USA vont en effet sûrement laisser d'autant plus facilement la possession de balle au Portugal que celui-ci n'apprécie pas trop les équipes repliés, puis essayer de le surprendre en contre-attaque avec un Clint Dempsey efficace. Le Portugal doit se méfier d'un adversaire qui reste sur quatre victoires et surtout est à un match d'égaler sa série en Mondial de huit rencontres d'affilée avec au moins un but marqué. Si les USA et l'Allemagne comptaient dimanche six points, l'équipe américaine de l'Allemand Jürgen Klinsmann serait en effet qualifiée, comme en 2010, en 8e de finale, et le retour à la maison prématuré des Portugais n'en serait que plus douloureux.