Faute de poissonneries, certains vendeurs de poisson aménagent des espaces pour écouler leurs produits de mer sur la voie publique. Une virée du côté du port de Beni Khiar nous a permis de constater la prolifération de ce commerce parallèle des poissons toléré, voire autorisé, sur la voie publique, et ce, au mépris des règles élémentaires de salubrité. Ces vendeurs qui exercent sur la voie publique dans des conditions déplorables d'hygiène au vu et au su de tout le monde. proposent une variété de poissons à des clients attirés par les prix abordables et peu soucieux de la qualité !. Le poisson est exposé sous les glaçons qui fondent sous les premiers rayons du soleil matinal. Les détritus de la veille dégagent une odeur forte, presque insupportable. Tout le monde s'approvisionne et ne recule pas pour faire les bonnes affaires. On se bouscule devant chaque commerce. Mais qu'est ce qui fait courir tout ce beau monde de consommateurs vers ces marchands de produits de mer ? Rien qu'à voir la patience des acheteurs, leur endurance et les innombrables chamailleries à propos de tout et de rien, on est tenté de dire pourquoi toutes ces femmes et tous ces hommes viennent nombreux à ce marché informel ? Tout simplement parce qu'ils croient que les poissons sont proposés à des prix abordables. Les criés des commerçants sont multiples : un jeune commerçant vante la variété de ses daurades à 10 dinars le kg. Un autre fait l'éloge de ses poissons bleus vendus à deux dinars le kg pour L'essentiel, c'est d'attirer la clientèle et de vendre ses produits. Chacun essaie par tous les moyens de vendre. C'est l'occasion ou jamais « c'est le moment, on doit profiter de l'afflux des consommateurs pour consolider nos chiffres d'affaires», nous dit un vendeur. Tout n'est pas à la portée des bourses modestes. Les loups, merlans, rougets, pageots, pièces de thon, mérous et autres sont posés à même le sol à des prix exorbitants. Chacun vend comme il l'entend en fonction de la qualité de ses produits. Ces poissonniers de la rue achètent le poisson en troisième main et parfois quatrième, ce qui explique la cherté de ses prix. De sa sortie du bateau jusqu'à son arrivée entre nos mains, le prix double et parfois triple. « C'est très cher», affirme une dame âgée. «Les prix des poissons sont inaccessibles», lance une autre. «Ce ne sont plus des vendeurs des poisons mais des spéculateurs. Ils s'approvisionnent du port et vendent leurs produits plus chers», s'indigne un homme âgé. Tout est cher. Ces poissons ne peuvent pas être une exception même dans les marchés municipaux, les prix ne cessent de flamber » avoue Salah qui est rentré le couffin vide faute de moyens !