Ils sont deux gus, accros aux stupéfiants, n'importe quel produit, essentiellement le cannabis, cette fameuse «Zatla» qui fait ravage dans nos contrées. Jeunes et moins jeunes, particulièrement chez la première catégorie, en raffolent. Le hic, c'est que ces deux types n'ont souvent pas les moyens de se payer leur dose quotidienne. Pas de problème dans ce cas, on se rabat sur les braquages, le moyen le plus sûr, à leur avis, de se doter du pécule nécessaire à leur lubie. Aussi, n'hésitaient-ils pas à s'attaquer aux paisibles citoyens, de préférence des passants isolés, notamment parmi la gent féminine. En tout cas, sur les douze agressions qu'ils ont perpétrées, neuf des victimes étaient des femmes et des jeunes filles. Leur lieu de prédilection, se situait au nord-ouest de la capitale, dans les agglomérations d'El Omrane supérieur, Ibn Khaldoun et La Rommana. C'est là où le tandem sévissait, comme c'est à partir de ces régions que les plaintes s'accumulaient. Une des victimes, une jeune femme, affirmait qu'elle a été la cible des deux énergumènes, qui l'ont menacée à l'aide d'un couteau à cran d'arrêt, d'un gros couteau de cuisine et d'un grand flacon de gaz paralysant. Une vraie bombe, a-t-elle assuré. Bref, ses agresseurs ont pu ainsi lui subtiliser un portable, une bague et la somme de 270 dinars. Tout ce qui restait de sa paye mensuelle. Une deuxième victime, une autre jeune femme, mère de famille, a été quitte pour perdre son portable et 30 dinars. Quant à la troisième, une jeune fille, elle a perdu un portable, une tablette, une bague de fiançailles et une paire de boucles d'oreille. Sans compter, une autre victime, une prof, dont le destin l'aurait amenée sur le chemin des deux larrons, pour subir le même sort, et dont le portable et une chaînette sont allés atterrir dans la poche de l'un des deux assaillants. Un bonhomme, quant à lui, s'est fait subtiliser un PC et une quarantaine de dinars. Tout ce beau monde, d'autres encore, sont allés déposer plainte auprès des postes de police de leur arrondissement, permettant à la Brigade de la Police judiciaire d'El Omrane de se saisir de ces affaires et s'atteler à l'élucider. Ce qui fut exécuté dans les plus brefs délais, puisque les investigations ont mené les enquêteurs sur la piste des deux suspects, interpellés et soumis à l'interrogatoire d'usage, mais commençant cependant par nier catégoriquement leur implication dans ces agressions. Pour leur malheur toutefois, ils ont été formellement reconnus par toutes les victimes. Aussi, en passant devant le juge d'instruction, ce dernier aurait-il ordonné leur mise en détention, en attendant un complément d'enquête, d'autant qu'un bijoutier aurait été cité en tant que complice.