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Un commerce (informel) juteux
Publié dans Le Temps le 09 - 08 - 2014

Véritable « phénomène social », les cours particuliers ne cessent de se multiplier en cette période estivale. 15 % à 30% des parents interrogés ont déjà fait appel à ce type de service pour leur progéniture. Et la tendance est à la hausse. Ces cours sont incontournables, même si l'on y prêche par excès . C'est un phénomène qui a toujours existé. Il est devenu un fait et une réalité. Ni les parents, ni les élèves et surtout pas les enseignants ne sont capables de s'en passer. Ils se rejettent mutuellement la balle. C'est ainsi qu'on voit dès les premiers jours de juillet les annonces des cours d'été partout dans les journaux et les façades des commerces et des foyers. Les domiciles de plusieurs enseignants ne désemplissent pas. Un groupe entre, l'autre sort. C'est le grand rush vers ces cours d'été.
Le bon enseignant !
Les enfants qui suivent des cours particuliers pendant les vacances d'été ne sont pas forcément les meilleurs élèves au cours de l'année scolaire. Mais comment bien choisir le bon enseignant? S'il s'agit d'un étudiant, mieux vaut prendre le temps de bien le sélectionner, en s'assurant qu'il a les compétences requises Le bon professeur est en outre celui qui commencera par dresser un bilan précis des carences de son élève avant d'évaluer ses méthodes de travail. Celui qui se contenterait de faire réciter les leçons n'apporterait rien à l'enfant. Le coût d'un cours particulier est extrêmement variable. Cela dépend du niveau de qualification du professeur, mais aussi du niveau scolaire de l'élève : plus il est élevé, plus le cours coûtera cher. Les tarifs sont aussi fixés selon le milieu social et l'environnement où se réalise cette activité économique. Certes, les prix affichés dans les quartiers chics et branchés ne sont pas les mêmes que ceux qui sont pratiqués dans les quartiers populaires. Ils sont plus chers car, le confort, ça se paye à tous les niveaux. Certaines matières sont plus demandées que d'autres : c'est le cas des cours des sciences physiques et des mathématiques. L'obsession du succès a permis la prolifération de ces cours magiques ! Les parents ne peuvent pas reculer. Ils cherchaient par tous les moyens de caser leurs enfants avec une seule devise : la réussite à tout prix. Ce phénomène est devenu ravageur en été. Mais qu'est ce qui pousse ces jeunes à ces cours particuliers en cette période estivale? Les parents impuissants se plient aux exigences de leurs enfants
Des effets incertains !
S'interroger sur les effets de cours particuliers, c'est, bien sûr, tenter de répondre à la question de savoir en quoi ils contribuent à la réussite scolaire. Les élèves attendent de ces cours une aide pour un rattrapage ou pour combler des lacunes,. Il est vrai que certains parents considèrent que les cours normaux dispensés dans le cadre des programmes scolaires sont incomplets et ne suffisent pas pour compléter la formation de leurs enfants. D'où cette ruée vers ces cours de soutien. Un phénomène social devenue par la force des choses une tradition chaque été voire une habitude ancrée dans nos traditions. La recherche de l'excellence est devenue un mot clé du langage d'aujourd'hui parce qu'il traduit exactement les normes et les principes de fonctionnement de notre école et la réussite d'une façon éclatante passe par ces cours méthodes d'études controversées et très lucratives. Ces cours supplémentaires des vacances sont considérés comme un moyen efficace pour garder l'enfant constamment en contact avec les études. »Mon enfant passe tout son temps à jouer dans la rue. Il ne fait rien de particulier. J'ai horreur du vide. C'est pour quoi j'ai l'ai casé chez un instituteur pas loin de moi, histoire de réviser les cours de l'année dernière et de revoir ses lacunes » avoue Nejla mère de deux enfants Les vacances, pour ces parents, constituent donc le bon moment de profiter de ce temps libre pour permettre à leurs enfants soit de rattraper des retards remarqués dans certaines disciplines, soit pour prendre un peu d'avance sur les programmes. Jamel élève en 3ème sciences expérimentales a décidé de s'inscrire cet été dans un établissement privé répute « je ne me sens pas bien en maths. J'ai décidé de faire des cours de rattrapage et combler mes lacunes surtout que je ne dois pas rater mon bac l'année prochaine » Plusieurs élèves préfèrent une petite révision des acquis antérieurs, sans pour autant entamer les programmes de la classe supérieure « Cela ne m'apporte rien. Je préfère revoir mes cours que de s'ouvrir sur un nouveau programme » estime Nadra élève en 4ème économie-gestion.
Faut-il mieux s'en abstenir pour ne
pas fatiguer les enfants !
Certains enfants ne se soucient guère de l'utilité de ces cours dispensés en été. C'est une corvée pour eux. « Certains enfants viennent dans mes cours parce que ses parents veulent qu'ils y assistent. Ils sont démotivés et ne font aucun effort pour apprendre. C'est une vraie corvée, il y a en effet peu de chance qu'ils en tirent le moindre bénéfice » souligne Amel professeur d'anglais. Najeh prof de maths, le confirme « Ils viennent y assister par obligation. Nous ne sommes pas là pour faire leurs devoirs à leur place, mais plutôt pour leur expliquer ce qu'ils n'ont pas compris, et leur apprendre à apprendre.» « Nous assistons quelquefois à des dépassements de la part de certains élèves qui non sérieux, jouent aux perturbateurs en classe car ils ont l'esprit ailleurs alors je leur conseille de rester chez eux » nous explique Maha institutrice. Pourquoi cette ruée vers les cours particuliers ? Le fantasme de réussite? Certes, un suivi attentif des parents - tous les experts le confirment - est indispensable à l'enfant pour s'épanouir pleinement. Mais où s'arrête la saine stimulation et où commence le dressage? Les parents d'aujourd'hui, pris dans les feux croisés de l'institution scolaire peinent à trouver le point d'équilibre. Ce sont les enfants qui paient, étouffés par cette obsession qui les angoisse et les inhibe. Au point, parfois, de les mener tout droit à l'échec. Enfants et adultes sont pris dans un engrenage. Les parents pensent qu'ils n'ont pas d'excuse en cas d'échec. Ils se retrouvent pris au piège, encouragés dans leur fantasme de l'excellence. Ils se trompent d'objectif. Toujours est-il qu'on ne doit pas obliger son enfant à des heures de cours chaque jour. Une révision d'une matière devra se faire à petites doses sans pour autant être aux dépens du repos, des jeux et des loisirs. Finalement faut-il mieux s'en abstenir pour ne pas fatiguer les enfants !


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