S'il y a un enseignement à tirer c'est que les « Classico » se suivent mais ne se ressemblent pas. Celui, dernier en date entre l'ESS et le CSS (0-0) n'y a pas dérogé à la règle. Réputées pourtant des rencontres où le football de belle facture fait légion, le dernier face à face entre les Sfaxiens et les Etoilés pour le compte de la journée inaugurale n'a pas répondu aux attentes du public amoureux du beau jeu. En effet, et en dépit d'une compétitivité gagnée sur le plan africain, les deux équipes se sont montrées avares en belles actions et gestes de qualité. C'est dire le détachement ou presque de certains sur le terrain. Cependant, si l'étonnement vient d'une équipe « Sfaxienne » donnée favorite pour ce match face à une équipe amputée du trois quart de ses titulaires, force est d'admettre en revanche la surprise causée par le comportement et la prestation d'une équipe étoilée inédite dans sa composition. Guère plus de 24 heures après avoir pris l'équipe sahélienne en main, le nouveau coach de l'ESS Faouzi Benzarti comme à ses habitudes a sorti de son chapeau un onze rentrant qui a forcé sinon l'admiration au moins le respect. Ce qu'en pense Benzarti « Je suis pleinement satisfait du rendement de mon équipe, inédite dans sa composition et dont certains joueurs évoluent ensemble pour la première fois, sans parler de ceux qui jouent pour la première fois en Séniors, face au CSS, sûrement l'actuelle meilleure équipe en Tunisie et en Afrique, cette dernière n'est pas parvenue à se créer une seule occasion. On était meilleur que le CSS, ont aurait pu aspirer à la victoire ». En effet, le coach étoilé ne croit pas si bien dire quand il analyse le comportement de son équipe en rapport avec la puissance et la qualité de son adversaire. Avec neuf titulaires absents, et un entraineur qui vient à peine de débarquer, il était très difficile d'imaginer que l'on jouerait carrément à l'avant sans fermer les issues, bref à la défensive. Au contraire, d'emblée les protégés de Benzarti grâce un entrejeu fort soudé (Said, Saâda, Beldjilali) et une attaque bien inspirée avec Mouihbi et Moussa , les choses se sont passées autrement. Plus offensive, portée vers l'avant , les sahéliens n'ont nullement cherché à se défendre. Ce qui a fait cette force c'est certainement l'excellent comportement des nouveaux recrutés (Saïd, Saâda et un degré moindre Beldjilali ) pour ratisser large et empêcher l'adversaire de prendre le contrôle du match. Mieux encore cette démarche étoilée a été confortée en cela par l'apport fort remarquable de deux latéraux Ben Amor et Ben Nsib qui ont bien joué le piston pour créer le surnombre en attaque et bloquer les issus à l'adversaire. Résultats ? Le CSS fut stoppé net dans sa progression à telle enseigne que rarement les avants sfaxiens ont investi la surface de réparation de l'ESS. Rendement correct et prestation fort honnête pour une équipe qui ne demande que l'on lui fasse confiance. Bref, une bonne entrée en la matière pour Faouzi Benzarti qui demeure fidèle à ses habitudes. C'est sûrement l'âge mais certainement l'expérience... Ce qu'en pense Phillippe Troussier « On savait que l'adversaire ne serait pas tendre face à nous surtout après les deux défaites en CAF, comme d'ailleurs on connait Benzarti et l'apport de cet homme dans les situations d'urgence pour mettre sur pied un groupe capable de tout, ce qui fut le cas aujourd'hui face à nous puisque on n'a pas trouvé de solutions face à la mobilité des joueurs étoilés ». Ce qui ressort des propos de Philippe Troussier c'est que le CSS, également privé de quelques titulaires, avait du mal à retrouver la plénitude de ses moyens pour imposer son style et assoir sa maitrise technique. Il est vrai que la consigne était claire de la part de l'entraineur adverse pour s'assurer du contrôle de la zone médiane. De fait, pris à la gorge, les joueurs sudistes avaient du mal développer leur propre jeu et encore moins à assurer la bonne jonction avec l'attaque. Les fautes se multiplièrent côté CSS, ce qui a amené le coach à relever (chose presque inhabituelle) Sassi, véritable plaque tournante de l'équipe dés l'entame de la seconde mi-temps. L'inspiration et la créativité de Sassi n'a nullement été compensée par son suppléant Chtobry. Les « Sfaxiens » ayant perdu le contrôle de la balle se sont totalement repliés notamment en seconde période. Dés lors repli défensif (malgré le système du hors-jeu pratiqué) conjugué conséquemment une absence de risques ne peuvent donner l'occasion aux attaquants sudistes de se créer la moindre occasion sauf un corner , l'unique d'ailleurs du match, en seconde période. Bref, crainte excessive d'une réaction étoilée présumée, ou simple passage à vide après une « grande saison » ? Les prochaines sorties du CSS nous le confirmeront.