Ce serait la première fois, si cela se produisait : la rentrée scolaire risque, en effet, d'être boycottée à cause des tiraillements entre Syndicat et Ministère. Le Syndicat général de l'enseignement secondaire fait, en effet planer la menace d'un boycott de la rentrée scolaire, dans trois semaines, ce qui porterait un coup dur à l'éthique scolaire elle-même et, réduiraitpar ailleurs, les élèves à une instrumentalisation susceptible de nourrir en eux, dépit et frustration. A quels niveaux se situe la pomme de discorde ? On se rappelle les tenants et les aboutissants de l'accord du 3 juin 2013, accord qui, il y a un peu plus d'un an, avait évité, in extremis, l'escalade et apaisé les tensions. En vertu de cette convention entre ministère et syndicat, des revendications jugées « légitimes » par les enseignants avaient été satisfaites. Or, le syndicat revient maintenant à la charge en raison, selon lui, de la non-application de quelques points ayant pourtant été approuvés dans ladite convention. Parmi les points litigieux la non-application de la mesure consistant en la réduction des heures du travail (pour pallier la pénibilité du métier d'enseignant), ainsi que la prime de roulement. Dans la convention figuraient aussi la prime de fournitures scolaires, la prime spécifique. La convention du 3 juin 2013 établit, par ailleurs, un barème de réduction des heures de cours pour les enseignants justifiant de plus de vingt ans d'exercice à raison d'une heure par année. Les enseignants ayant vingt cinq ans de service auront droit à une réduction du nombre de cours de l'ordre d'une heure au titre de l'année 2013 et de deux au titre de rabattement sur 2014. Mais c'est au niveau des primes convenues que le différend prend encore plus de l'acuité. L'accord stipule, en effet, qu'une prime de 40 dinars par mois devait être servie à partir de septembre 2013, prime qui sera portée à60 dinars, l'année d'après et à 80 dinars, comme plafonnement pour les années suivantes. Ces primes concernent les enseignants concernés par le système du roulement. Justifiant le retard dans l'attribution de ces primes, le ministère invoque l'incidence financière « importante » sur le budget. Il réaffirme, néanmoins, son entière disposition à respecter l'engagement pris et qu'il fera une contre-proposition au syndicat dans le sens d'un rééchelonnement de l'enveloppe globale de ces primes. Mais, il n'est pas dit que le syndicat accèdera à cette demande. A l'heure actuelle, rien de bon ne se profile à l'horizon. La menace d'un boycott de la rentrée scolaire est bien réelle.