En l'absence de toute négociation sur les points litigieux qui opposent le ministère de l'Education et celui de la Jeunesse et des Sports, d'un côté, et le Syndicat général de l'enseignement secondaire, de l'autre, ce dernier brandit la menace du boycott de la rentrée scolaire 2014-2015 Dans une déclaration à la TAP, le secrétaire général de l'enseignement secondaire réaffirme sa volonté de demander à ses bases de ne pas assurer la rentrée si les revendications formulées ne sont pas satisfaites. Une date butoir a été même fixée. Les réponses doivent être apportées avant le 13 septembre 2014. Soit le jour de la rentrée des enseignants. Une autre épreuve est, donc, engagée alors qu'il ne reste que trois semaines à peine. Que vont faire les différentes parties pour ne pas hypothéquer un rendez-vous sacro-saint et éviter une situation très délicate d'autant plus que la Tunisie n'a jamais connu un tel mouvement de protestation. Pourtant l'accord du 3 juin 2013 dont on parle beaucoup ces derniers jours avait permis de désamorcer la crise survenue à la fin de l'année scolaire. Le ministère de l'Education, entre autres, et le Syndicat général de l'enseignement secondaire avaient signé les termes de cette convention qui prenait en compte un nombre important des revendications des enseignants. Au cours de ces derniers jours, le Syndicat général de l'enseignement secondaire avait critiqué le ministère en raison de ce qu'il considère comme la non-application de certaines clauses. Parmi les plus importantes, faut-il le rappeler, la réduction des heures de travail, la prime de roulement et quelques autres points restés en suspens lors des dernières négociations. Il est utile de préciser, néanmoins, que des avantages ont déjà été obtenus grâce à cette convention dont, notamment, la réduction des heures de cours, la prime de fournitures scolaires, les bourses universitaires, la prime d'enseignement dans les centres de roulement, la prime spécifique, les contractuels et les enseignants d'éducation physique. Au niveau des heures de travail, il a été convenu d'opérer une réduction de deux heures pour les enseignants en exercice depuis 20 ans à raison d'une heure chaque année à partir de septembre prochain. Ceux qui ont une ancienneté de 25 ans bénéficieront de trois heures de rabattement à raison d'une heure pour 2013 et deux heures pour 2014. Les professeurs agrégés principaux émérites et les professeurs agrégés émérites verront leur emploi réduit à 12 heures après 15 ans de service. Ceci est valable à partir de septembre 2013. Sur ce point, le ministère réaffirme son engagement à appliquer cette clause dès cette année et à comptabiliser les heures accomplies au cours de l'année scolaire passée comme des heures supplémentaires. Le paiement sera accéléré en concertation avec la présidence du gouvernement. S'agissant, par contre, de l'autre point sur lequel achoppent les deux parties, il faut signaler qu'un accord avait permis d'instaurer une prime applicable à partir de septembre 2013 à raison de 40 D par mois pour la première année, ensuite 60 D à partir de la deuxième année et 80 D pour les autres années. Cette prime sera supprimée dans le cas où l'enseignant ne serait plus concerné par le roulement. Là aussi, le ministère insiste sur son engagement et reconnaît l'accord obtenu sur ce point. Mais il tient, d'un autre côté, à mettre en relief son impact économique sur le budget de l'Etat vu son coût assez exorbitant. Seules des négociations pourront aider à parvenir à une solution pour mettre en œuvre cette exigence. Le troisième grief concerne les enseignants d'éducation physique. Dans la convention du 3 juin, les différentes parties se sont mises d'accord pour activer la clause contenue dans le document signé avec le ministère de la Jeunesse et des Sports en octobre 2011. Cette clause intéresse les enseignants ayant commencé à exercer depuis 2005 et qui ont le grade de professeur du premier cycle depuis le 14 septembre 2013. Le ministère concerné se dit disposé à étudier la question afin de lui apporter la réponse adéquate.