La période pré-électorale ne sera sans doute pas de tout repos et le déroulement des élections sera assurément placé sous haute sécurité en prévision d'actes terroristes potentiels dans ce rendez-vous crucial et en pareille conjoncture régionale et internationale dominée par la montée du jihadisme islamiste et le foisonnement d'organisations terroristes aussi sanguinaires les unes que les autres. Le Chef du Gouvernement ainsi que le ministre de l'Intérieur n'excluent pas cette sinistre éventualité. Les menaces selon eux, sont même «sérieuses » et « visent les prochaines élections ». A vrai dire, les Tunisiens ne sont nullement surpris par ces déclarations car la menace terroriste n'est pas nouvelle. Elle existe depuis qu'on a laissé le champ libre aux terroristes, depuis qu'on a permis aux prêcheurs de la haine de distiller leur venin et d'envoyer des milliers de nos jeunes aux enfers de la guerre en Syrie et en Irak. Depuis aussi qu'on a fait preuve de peu de vigilance aux contrôles à nos frontières et de trop de laxisme dans la lutte anti-terroriste et l'éradication du mal à ses racines. Il est normal qu'aujourd'hui et après que le phénomène eût grandi et gagné en puissance, se meuve une grande menace en cette période électorale, étape indispensable pour le passage du provisoire à la stabilité et pour l'instauration de la démocratie, ennemie jurée des obscurantistes. Ce qui est certain c'est que les Tunisiens ne seront pas surpris si jamais il y a déferlement de violence lors du scrutin ; mais l'appel à la vigilance est toujours utile dans les moments les plus difficiles. Qu'en est-il alors de nos forces de sécurité et de notre armée qui sont-elles en confrontation directe avec les terroristes dans les montagnes? Si les nouvelles sont actuellement rassurantes, on n'est toujours pas à l'abri d'une quelconque défectuosité, d'une négligence, d'un mauvais calcul ou d'une fausse information. Car les terroristes ont plus d'un tour dans leur sac et peuvent frapper là où on les attend le moins.