Le discours de Barack Obama sur sa stratégie de lutte contre l'Etat islamique, greffé de force sur la carte du Moyen-Orient, marque vraisemblablement le réengagement militaire des Etats-Unis dans une région que le président américain a passé le plus clair de son premier mandat à quitter. Décidément l'Orient compliqué n'en finit pas de réserver des surprises et de saboter même les plans des plus puissants et Barack Obama le découvre à ses dépens. L'homme qui avait rêvé d'être le président post-Irak, le finisseur de guerres, se retrouve acculé d'y retourner et d'engager une guerre qui durerait peut-être le temps restant de son deuxième mandat contre une organisation sanguinaire ; une vraie menace pour les intérêts américains, pour la sécurité des alliés des Etats-Unis dans la région et pour la paix mondiale. Une organisation, devant laquelle El Qaida d'Oussama Ben Laden, auteur du drame du 11 septembre paraît dépassée face aux plans d'épuration ethnique de Daech. Justement, le discours de Barack Obama coïncide symboliquement avec le 13ème anniversaire de ce tragique événement. C'est certainement pour signifier aux Américains que leur pays ne baisse pas les bras devant le terrorisme et qu'il finira par punir tôt ou tard ses agresseurs dont le sinistre Daech, pour avoir décapité deux journalistes américains et dont les images continuent de hanter les foyers américains. Un discours destiné, donc, à rassurer l'opinion publique américaine et à apaiser la colère des Républicains du congrès qui lui reprochaient la non-intervention américaine contre le régime de Bachar Al Assad en Syrie. Voilà maintenant, c'est fait. Obama qui, quelques jours auparavant, avouait ne pas avoir de stratégie, s'en va-t-en guerre aujourd'hui et autorise des frappes aériennes en Syrie même. Un revirement total de la stratégie américaine qui ne manquera pas de susciter des remous. Déjà la Russie et la Chine affichent des réserves arguant que les Etats-Unis ne disposent pas de mandat onusien. Mais qui s'en soucie. Bush n'a-t-il pas envoyé ses troupes pour détruire un pays, l'Irak, sur une simple lubie des néoconservateurs américains ?