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Arts Plastiques: Laine, pneu, etc... L'art fait feu de tout bois à Paris
Publié dans Le Temps le 14 - 09 - 2014

Les artistes s'approprient sans interdit les matériaux et les techniques. Tout est médium, jusqu'à l'exposition elle-même. Démonstration en cinq expos dans le Marais à Paris.
Laine : Sheila Hicks
Si un visiteur myope entre sans ses lunettes dans la galerie, il pourrait croire qu'il s'agit d'œuvres en plastique ou en polyuréthane, un peu à la manière des expansions de César. Les sculptures de Sheila Hicks (née en 1934 aux Etats-Unis, elle vit et travaille en France depuis 1964) sont monumentales, blanches ou très colorées.
Signe particulier : elles sont en fils de laine, de coton ou soie. L'artiste américaine n'est pas la seule à utiliser ce médium, mais elle est sans conteste l'une des plus talentueuses. En avril dernier, elle a investi la rotonde du palais de Tokyo avec d'énormes ballots de cordes colorées. On retrouve à la galerie Frank Elbaz des œuvres similaires mais pas seulement.
Sheila Hicks aime aussi les petits formats avec des œuvres tissées et entremêlées de plumes. Sa passion pour les tissus précolombiens, sa maîtrise des matériaux et la liberté totale qu'elle s'accorde donnent une œuvre à la fois belle et puissante.
"Unknown Data, Sheila Hicks", galerie Frank Elbaz, 66 rue de Turenne, jusqu'au 18 octobre. Entrée libre
Céramique : Norbert Prangenberg
Des jarres immenses sont posées à même le sol comme des amphores antiques au fond de la mer. Elles sont peintes et vernies en partie. Mais elles n'ont pas de culot et ne peuvent servir de récipient. Des vases, immenses eux aussi ou plus modestes, ne sont pas non plus utilisables comme tels. Ornés de fleurs émaillés, de guirlandes ou laissés brut, ils sont installés tout droits, comme les personnages statiques d'une chorégraphie.
Les œuvres de l'artiste allemand Norbert Prangenberg (1949- 2012) sont en terre modelé. Pourtant elles ne s'inscrivent pas vraiment dans l'histoire de la céramique, objets usuels ou objets d'art, mais bien dans celle de l'art contemporain. "Aux début des années 80, j'ai commencé à faire des sculptures. D'abord avec du papier et du béton, ensuite avec du papier, des pigments et du béton, puis avec de l'argile", dit Prangenberg.
A partir des années 2000, il se consacre presque exclusivement à ce matériau ancestral. "J'aime la matière (...) nous sommes nous-mêmes de la matière".
"Norbert Prangenberg, Sculpture", galerie Karsten Greve, 5 rue Debelleyme, jusqu'au 11 octobre. Entrée libre.
Pneu : Wim Delvoye
Wim Delvoye est un artiste qui aime la provocation. D'ailleurs le portrait de lui que l'on peut voir dans la galerie Perrotin le présente faisant un geste obscène. Mais, pour ceux qui en doutent encore, l'artiste belge inscrit pleinement son travail dans l'histoire de l'art, notamment flamand.
Ses sculptures en roues de vélo et en pneus de camion, servies par une scénographie très muséale, sont magnifiques et finalement très classiques. Seule l'œuvre faite de christs en croix tordus dans une sorte de longue frise-ADN porte encore la trace de ses blasphèmes. Et encore...
Wim Delvoye, galerie Perrotin, 10 impasse Saint-Claude, jusqu'au 31 octobre. Entrée libre.
Chair, sang et vidéo : Orlan
Le premier matériau d'Orlan est son propre corps. Depuis des décennies, elle lui fait subir des opérations de chirurgie esthétique dont elle photographie les étapes et garde des traces. C'est une sorte de miroir gênant de notre société, où le corps féminin est une marchandise comme les autres.
La femme-machine, qui délivrait un baiser contre une pièce de cinq francs devant la Fiac en 1977 (l'une de ses premières performances), change peu à peu les pièces apparentes de son corps, et devient une chimère. La galerie Michel Rein présente plusieurs œuvres liées à ces happenings chirurgicaux (photos, peintures avec du sang, "suaires"...).
Elle propose aussi un nouveau volet du travail de la plasticienne-performeuse. L'intervention sur son corps est externe cette fois. Elle nous plonge dans l'univers (plus soft, à première vue, que celui des blocs opératoires) du cirque de Pékin revu par les jeux vidéos.
Des tableaux représentent Orlan peinte et masquée "à la chinoise". Quand on les scanne avec une tablette numérique équipée d'une application ad-hoc, des mini-Orlan de synthèse apparaissent en réalité augmentée. La marionnette digitale exécute alors des mouvements acrobatiques à la sauce ninja. Super-Orlan est le nouvel avatar de l'artiste.
" Masques, Pekin Opera facing designs & Réalité augmentée" Orlan, Galerie Michel Rein, 42 rue de Turenne, jusqu'au 18 octobre. Entrée libre.
Exposition elle-même : Laurent Grasso
Soleil double est une exposition à éviter si l'on a juste le temps d'y jeter un coup d'œil. Car il faut se plonger dans la brochure délivrée à l'entrée de la galerie Perrotin. Le travail de Laurent Grasso est protéiforme (il sculpte, dessine, peint, tourne des vidéos...). Mais contrairement à d'autres artistes dans l'air du temps qui meublent la vacuité de leur propos par un bric-à-brac de néon, de son et de gribouillis au stylo bic, l'artiste originaire de Mulhouse crée un univers aussi cohérent et esthétique que délirant.
Il imagine un monde où le soleil aurait un double, une étoile naine du nom de Némésis selon une théorie américaine (bien réelle) des années 80. A la lumière de ce postulat, il réinvente l'histoire du monde. Il peint à l'huile des petits tableaux où les deux soleils irradient de leurs rayons la campagne médiévale. Dans chaque salle une vraie relique est disposée. Mais très vite, on se demande si elles sont elles-aussi l'œuvre de l'artiste.
Des installations sonores, des photographies de miracles, des vidéos de lieux géographiques connus mais filmés sous d'autres angles (grâce à des drones) créent un environnement autant envoutant qu'inquiétant. Laurent Grasso , lauréat du prix Marcel Duchamp en 2008, est un artiste conceptuel qui réalise en somme le concept qu'il a créé.


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