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Les privilèges de la peinture en Tunisie
Autrement dit
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 12 - 2016


Par Bady BEN NACEUR
La peinture, c'est ce qui reste encore de plus important et de plus visible, dans le domaine des arts plastiques, en Tunisie. C'est une technique qui date de l'ère coloniale avec, ce que l'on a coutume d'appeler, la peinture de chevalet, et l'arrivée d'artistes de l'Hexagone, et qui avaient trouvé, comme en Algérie et au Maroc, une dynamique propice à leur imaginaire, à travers ces sites chaleureux, pleins de lumières et de couleurs teintées, d'orientalisme, ainsi que ces us et coutumes d'une richesse insoupçonnée. La suite, on la connaît : la naissance des «pionniers» de la peinture en Tunisie (pas seulement «tunisienne») et qui, malgré un certain mimétisme de leurs aînés — «entre folklorisme et darboukisme» comme le dira, un jour, Hatim El Mekki —, avaient, en quelque sorte, révolutionné l'aspect pictural de leur propre terroir, en se l'appropriant. Les traces de ces pionniers sont, d'ailleurs, encore visibles aujourd'hui, inspirant bien des artistes des générations montantes avec un retour de la figuration qui n'éclipse pas, mais stimule plutôt les tendances non figuratives. Et les autres, préférant les nombreuses et nouvelles options plastiques. Ceci, sans oublier l'apport des nouvelles technologies qui, malgré les rapides et souvent futiles succès auprès d'un jeune public ignorant le passé, laisse encore la porte grande ouverte à la peinture-peinture.
A travers les galeries, ou lors des grandes expositions collectives au Palais Kheireddine, à El Ebdelliya, ou ailleurs, on s'aperçoit que la peinture a encore la mainmise sur les autres techniques, telles que la sculpture, la gravure, la photographie, l'installation ou la vidéo, ces dernières encore rares et incomprises, par le grand public, comme médiums et moyens de communication et, en fait, œuvres d'art, à part entière.
Ce «conservatisme académique» de la peinture est, d'ailleurs, souvent décrié par certains artistes de la génération de la révolution. Mais, pourtant, qu'a-t-on vu depuis ces six dernières années qui ont chamboulé bien des modes de vie et des valeurs que l'on croyait immortelles? Eh bien, encore la peinture : peintures murales. Celles des tagueurs et du street art (l'art de la rue) faisant l'éloge de la révolution et de ses principes de liberté, de dignité, d'égalité et de fraternité. Ces slogans sont même visibles sur la toile de lin (comme autrefois), peints avec des huiles ou de l'acrylique, ce médium à l'eau, étant plus propice au séchage rapide.
Un collectionneur nous faisait remarquer, l'autre jour, qu'il aimait acheter des toiles (de grand format) et pas des peintures ou des collages ou des travaux nés de l'ordinateur. Nous lui avons répondu que tous les travaux qui témoignent d'une époque (il avait oublié de parler de la photographie, du dessin, de la gravure, les parents pauvres), sont importants et qu'au bout de certaines années, ils acquièrent une valeur insoupçonnée, historique et monétaire.
Mais, non! Monsieur n'aime que les toiles et de préférence, les huiles sur toile. «C'est plus noble», tient-il à nous faire remarquer.
La peinture a sûrement de beaux jours encore et, loin de disparaître, elle peut être aussi d'une importance capitale de notre mémoire du point de vue visuel. Sans oublier, bien sûr, le charme particulier que les œuvres peintes peuvent procurer chez le spectateur : des univers qui grouillent d'une foule d'initiatives propres à l'artiste, petites ou grandes, d'actions conscientes ou improvisées et enthousiastes afin de sortir la peinture de sa torpeur et de son académisme, donc, qui lui tient à la peau.
De grands novateurs comme Néjib Belkhodja(*), pour ne citer que lui et qui n'a jamais quitté la peinture, mais dont la sienne aura inspiré tour à tour l'architecture et le patrimoine arabe tout entier, avait bien compris comment aboutir à ce charme particulier au point qu'il pouvait mettre une année de labeur, pour faire «musiquer» sa toile grâce aux rythmes et aux couleurs qui se confondent. C'est une leçon qu'il avait apprise très tôt en visitant les œuvres de Mondrian, Kandinsky et, bien sûr, Paul Klee et ses compagnons qui avaient découvert la modernité, en terre carthaginoise. Et n'est pas peintre qui le veut... Nous parlerons, dans les prochains volets, des autres techniques dans le domaine des arts plastiques et, aussi, de la notion d'art contemporain où tout est permis et selon laquelle tout le monde est artiste! Ce qu'il ne faut surtout pas prendre pour argent comptant...
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(*) Nous préparons actuellement un essai sur ce plasticien exceptionnel que j'ai intitulé «Néjib Belkhodja, le géomètre de l'imaginaire».


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