Al'approche des échéances électorales décisives pour l'avenir du pays, la Tunisie redouble de vigilance face à la menace terroriste. C'est ainsi que le Premier ministre, Mehdi Jomaâ a décidé de relever le niveau d'alerte sur l'ensemble du territoire, en particulier dans les zones urbaines. La mesure est on ne peut plus significative : la menace est réellement sérieuse. Mais, ce n'est pas le plus important car le ministre de l'Intérieur avait déjà alerté sur la gravité de la menace et on sait depuis longtemps que les terroristes ont le processus démocratique dans le collimateur et les élections en point de mire. Par conséquent, il était prévisible qu'ils se manifestent sinistrement en cette période pour torpiller les élections et faire avorter la démocratie naissante. Le plus important est qu'il y ait, aujourd'hui, une prise de conscience de l'acuité du danger et une volonté sincère de le combattre et de l'anéantir. Plus important encore, la mise à exécution d'une nouvelle stratégie de lutte antiterroriste qui rompt avec la nonchalance et le laxisme et se base sur la véracité du renseignement, la coordination entre les divers services sécuritaires, la prévention, l'anticipation, la prise d'initiative et la mobilisation des moyens nécessaires au combat. Une stratégie qui s'avère efficace. En témoignent les revers que les terroristes subissent, ces derniers mois, et qui sont de nature à saper leur moral et à les pousser dans leurs derniers retranchements. Faut-il, pour autant, crier assez tôt, victoire ? Evidemment, non. Le terrorisme est une bête à sept têtes et dans ce contexte régional et international explosif, il est en mesure de ressurgir à tout instant, grâce à ses vagues réseaux et aux financements occultes qui le nourrissent. L'essentiel est de ne pas dormir sur ses lauriers et de se maintenir prêt à toute éventualité ou mauvaise surprise. La Tunisie, après les dures épreuves subies après la Révolution est, heureusement, consciente de cet état des choses et ne peut abandonner son projet d'instaurer une vraie démocratie quel que soit le prix à payer. Le Chef du Gouvernement n'a-t-il pas affirmé, après avoir mis fin aux spéculations sur sa candidature à la présidentielle, que sa mission essentielle est de réussir les élections dans la sécurité ? C'est aussi la mission de tout un peuple.