Deux clubs d'un même pays se retrouveront-ils en finale de la 18e Ligue des champions ? Jamais, depuis l'introduction de la nouvelle formule de l'ancienne Coupe d'Afrique des clubs champions, en 1997, avec la possibilité pour les meilleurs pays d'avoir deux représentants dans l'épreuve, ne s'est produite une telle situation. Le challenge ajoute du sel aux demi-finales qui vont opposer le TP Mazembe à l'Entente de Sétif et l'AS V Club au CS Sfaxien. Sur les 17 éditions précédentes, 10 titres sont allées aux représentants du Nord dont six au seul Al Ahly et 11 autres équipes ont disputé une finale. Depuis le doublé du TP Mazembe en 2009 et 2010, le Nord s'est toujours imposé. Le TP Mazembe rend visite à l'Entente Sportive de Sétif, championne d'Afrique il y a 26 ans. La présence du champion d'Algérie en demi-finale cette saison a surpris beaucoup de monde, à commencer par l'entraîneur Kheireddine Madoui, "c'est une surprise car de nombreux joueurs titulaires ont quitté le navire avant le début de la compétition et nous avons rencontré des difficultés financières". Une bonne raison pour aborder la rencontre aller l'esprit libre pour une équipe qui ne s'attendait pas à un si bon parcours. Mais le club algérien jouera sans son public, à la suite de la décision de la CAF de lui imposer le huis-clos après plusieurs rappels à l'ordre de sa Commission disciplinaire. Curieusement lors de la phase de poules, les Sétifiens ne se sont pas montrés très à leur affaire à domicile concédant trois nuls en trois matches au stade du 8-mai 1945. L'année dernière les deux adversaires s'étaient déjà rencontrées en phase de poules de la Coupe de la Confédération. Sétif avait été tenu en échec sur sa pelouse (1-1) et s'était incliné au retour à Lubumbashi (2-4). Si les Congolais partent avec les faveurs du pronostic, ils devront se méfier du club qui possède la meilleure attaque de la phase de poules avec neuf buts, dont six de l'attaquant El Heidi Belameiri, meilleur buteur de la compétition. Le TP Mazembe ne se présente plus. C'est un des leaders du football africain depuis cinq-six ans. Son effectif, constitué en large part d'internationaux étrangers, est impressionnant. Après les deux titres de 2009 et 2010, les Corbeaux étaient en finale de la Coupe de la Confédération l'an dernier. Comme à son habitude, le club de Lubumbashi a terminé sa préparation loin de ses bases. Délaissant pour une fois la Zambie, il a passé quatre jours au Ghana où l'entraîneur Patrice Carteron a insisté sur le travail tactique. « Devant une très belle équipe de l'Entente Sportive Sétifienne, il faut bien préparer l'animation défensive et offensive, les coups de pieds arrêtés ». Il sait que son équipe n'a pas manifesté, cette saison, sa maîtrise habituelle. Lors de la phase de poules, elle n'a inscrit que cinq buts en six rencontres. Il faut cependant remarquer qu'elle a eu un bon comportement à l'extérieur. Après une courte défaite à Omdurman sur le terrain d'Al Hilal (0-1), elle a pris deux points contre le Zamalek et V Club. La deuxième demi-finale va opposer, à Kinshasa, l'AS V Club, champion d'Afrique en 1973, au CS Sfaxien qui, avec ses trois victoires, a fait main basse sur la Coupe de la Confédération dont il est détenteur du trophée. Le club, désormais entraîné par Philippe Troussier, rêve de disputer une nouvelle finale après celle de 2006 perdue de peu face au géant Al Ahly. Après cinq journées de championnat, il occupe la sixième place de son championnat national. Son dernier résultat n'a pas été convaincant ; il n'a égalisé qu'à la dernière minute, chez lui, face au Club Africain. Il a perdu son défenseur son défenseur Mahmoud Ben Salah, blessé; en revanche, il devrait récupérer ses milieux de terrain Ferjani Sassi, suspendu dimanche dernier et l'international gabonais, Brahima Ndong, deux pièces importantes du dispositif de Troussier. L'AS V Club est l'invité-surprise des demi-finales. Tapi dans l'ombre de Mazembe, le club de Kinshasa a épousé le sillage des Corbeaux. Les Dauphins Noirs boostés par la rivalité avec l'étoile de Lubumbashi a fait des progrès non négligeables ces dernières saisons pour, après trois tentatives depuis 2011, intégrer, pour la première fois, la phase de poules ou il a terminé à égalité de points avec trois victoires, deux nuls et une défaite. L'appétit venant en mangeant, le club kinois ne désespère pas tromper les pronostics face à un adversaire de la taille du CS Sfaxien comme l'indiquait cette semaine le jeune attaquant international ougandais, Yunus Sentamu. "Désormais, nous sommes convaincus de pouvoir aller au bout. Nous sommes performants à domicile et les formations d'Afrique du Nord ont souvent du mal à Kinshasa", ajoute-t-il. "Le stade sera plein et, avec le soutien du public, nous sommes capables de battre n'importe qui". Pour ce match. Florent Ibenge ne pourra compter sur les services d'Etekiama Agiti Tady, suspendu cette semaine pour deux ans par la CAF. Titulaire d'un passeport congolais, il avait disputé le match du deuxième tour éliminatoire de la CAN sous le maillot de l'équipe nationale du Rwanda, sous l'autre nom de Dady Birori, ce qui avait barré la route du dernier tour éliminatoire de la CAN 2015 aux Amavubi disqualifiés au profit du...Congo. Deux demi-finales qui paraissent aussi indécises que passionnantes. Sétif à la conquête d'une première victoire face au TP Mazembé La première demi- finale la ligue des champions Orange, se tiendra ce soir à 20 H au stade du Mai- 45 de Sétif. Elle mettra aux prises le club local, l'ESS au Tout Puissant Mazembé. Cette rencontre aura lieu à huis clos, en raison de la suspension prononcée par la Confédération Africaine de Football. La victoire face au géant congolais est plus qu'impérative. Les Corbeaux de Lubumbashi ont constitué jusqu'à présent, une bête noire au club sétifien. Les deux équipes se sont rencontrés à quatre reprises et a n'a vu l'ESS remporter aucun duel. Lors de la phase des Ligue des champions 2010, l'ESS avait réussi un nul à Lubumbashi (2-2) grâce à un doublée du défunt Nabil Hemani, décédé le mois de juin dernier des suites d'un accident. Au retour à Sétif, les deux équipes s'étaient séparées sur un score vierge (0-0). Les deux équipes ne s'étaient plus ainsi croisées jusqu'à la Coupe de la confédération 2013 lors de la phase des poules. Dans ce même stade du 8 Mai- 45 de Sétif, les deux équipes s'étaient séparées sur un nul (1-1), alors qu'au retour à Lubumbashi, les Congolais l'avaient emporté largement (4-2). L'ESS est cette fois bien déterminée à vaincre le signe indien face aux Congolais. Les autorités de la wilaya de Sétif ont pris une série de mesure afin de permettre aux supporters de suivre le match. Sachant qu'ils ne pourront pas accéder au stade elle a décidé de mettre en place quatre écrans géants dans différents endroit de la ville. Des instructions ont également été données aux différentes maisons de jeunes de la wilaya de leur ouvrir leurs portes pour qu'ils puissent suivre ce match. Les supporters sétifiens s'étaient préparés à aller au stade avec toute la panoplie du parfait supporter. Les banderoles ont été gardées au chaud, au cas où leur équipe irait en finale L'entraîneur sétifien, Kheireddine Madoui : «Rééditer l'exploit de 1988» Kheireddine Madoui est aujourd'hui un entraîneur très heureux. A peine 37 ans, il a réussi à mener le club de ses premiers amours vers les demies- finale de la champions league africaine, Orange 2014. L'ex- international algérien vise aujourd'hui à fausser les calculs des observateurs en qualifiant l'ESS en finale de la C1. Un trophée qui n'est guère étrange aux sétifiens qui ont réussi à remporter ce trophée (Il y'avait l'ancienne appellation à savoir coupe d'Afrique des clubs champions). Justement, Madoui estime que l'ESS peut rééditer l'exploit de 1988 lorsque le club avait réussi à remporter le trophée. Pour lui, le fait d'être en demie- finale, ouvre la voie à la finale : « « Ah, oui, absolument ! Si on voit les matchs qu'on a faits contre Sfax, l'Espérance de Tunis, le Ahly Benghazi et le Coton Sports, on peut dire qu'on a toutes les chances d'aller loin dans cette compétition et y triompher. On a remporté presque tous nos matchs en déplacement. Aussi, on n'a pas concédé la moindre défaite. Je pense que cela est très importan. Le TP Mazembe est, certes, un gros morceau qui a ses habitudes dans ce tournoi, ce ne sera donc pas facile. Mais ce sera comme tous les autres matchs qu'on a livrés jusqu'à maintenant. On va essayer de tout faire pour gagner à Sétif, par n'importe quel score et de n'importe quelle manière pour, ensuite, essayer de gérer le match retour. A Lubumbashi, ce ne sera pas une mission facile. Cependant, aujourd'hui, on a plus de moyens que par le passé, par exemple en 1988 où on avait réussi à remporter le trophée. Les joueurs sont dans de bonnes conditions et il y a des motivations financières très intéressantes pour gagner ce trophée, c'est pour ce que je pense qu'on peut rééditer cet exploit ». « Avec la suspension de notre terrain, c'est toute la préparation qui est à refaire » Interrogé concernant la suspension du terrain du 8 Mai- 45 de Sétif pour cette demie- finale aller, l'entraîneur de l'ES Sétif estime que cela va l'obliger de refaire toute la préparation, notamment sur le plan psychologique : « Sincèrement, on trouve des difficultés pour se préparer à ce match. On doit repartir à zéro. Il y'a eu cette sanction de la confédération africaine de football qui a changé tous les donnés. Les joueurs n'y comprennent rien. La préparation notamment sur le plan psychologique doit être refaite. Recevoir son adversaire, lors d'une demie- finale de ligue des champions, à huis clos, c'est un peu difficile. Autrement dit, on est privé du douzième homme ». « Il faut battre le TP Mazembé cette fois- ci » Pour Kheredine Madoui, le moment est venu à l'ES Sétif pour remporter sa première victoire aux dépends du Tout Puissant Mazembé. Après quatre confrontations entre les deux clubs, les algériens n'ont réussi qu'à obtenir trois nuls contre une défaite. Le technicien sétifien vise la victoire cette fois- ci : « Oui, on n'a jamais battu le TP Mazembé. Lors de la précédente édition de la C1, on avait perdu chez eux 4-2 avant d'être tenu en échec chez nous au stade du 8 Mai- 45 de Sétif sur le score de 1-1. C'est une demi-finale de Champions League et le plus important reste la qualification à la finale. L'histoire ne va pas retenir celui qui joue bien, mais celui qui décroche son billet pour la finale. De ce côté, je ne suis pas trop inquiet. J'ai des joueurs qui ont la volonté de réussir. Ils sont décidés à sortir le grand jeu et faire preuve d'agressivité sur le terrain pour faire face au TP Mazembé qui reste tout de même une des meilleures équipes du continent africain ». Programme des demi-finales (aller) Ce soir : 20h00 : ESS (Algérie)- TP Mazembe (RD Congo) Demain : 15h30 : Vita Club (RD Congo) - CSS (Tunisie)