Il n'y a pas de grand pays touristique sans un tourisme culturel important. On peut même oser avancer que c'est le degré d'importance du tourisme culturel qui contribue largement à donner une grande dimension au tourisme dans un pays. C'est le cas de l'Espagne, la Grèce et l'Egypte.... L'élévation générale du niveau culturel de la population des pays émetteurs, l'extension considérable des moyens de communication qui rend plus « visibles » les richesses culturelles et patrimoniales des pays récepteurs, tout cela a beaucoup contribué à un développement très rapide et continu du tourisme culturel. La motivation culturelle est de plus en plus présente dans le choix de la destination par le touriste européen, américain ou japonais. Il s'agit donc d'un phénomène irréversible. Il est cependant regrettable que notre pays qui veut s'imposer comme une des grandes destinations touristiques en Méditerranée peine encore à prendre conscience de cette réalité devenue de plus en plus évidente. Il est temps qu'on rompe une bonne fois pour toute avec « le fanatisme balnéaire ». Oui, les côtes et les plages tunisiennes continueront à drainer des millions de touristes étrangers, oui le balnéaire a été un choix inévitable au cours des quatre dernières décennies, mais, le balnéaire a ses limites. Il ne faut pas du tout oublier les raisons politiques conjoncturelles qui sont à l'origine des échecs enregistrés au cours des 4 dernières saisons par le secteur touristique, c'est le balnéaire lui-même qui a atteint un seuil qui n'est rien d'autre que celui de la saturation. Avec 250.000 lits dont l'essentiel à vocation balnéaire, il suffit de voir comment nos côtes dans les grandes zones touristiques, sont proprement surchargées d'établissements d'hébergement touristique. C'est donc pour une véritable « Révolution » de notre politique en matière touristique qu'il faut opter. On a pensé jusqu'ici à certaines alternatives au balnéaire comme le tourisme sportif, le tourisme de mémoire, le tourisme écologique et le tourisme d'affaires et de congrès. Il faut dire que toutes ces alternatives sont restées au niveau de l'expérimentation avec plus d'échecs que de succès, si on excepte le tourisme de santé qui a enregistré quelques réalisations. Le tourisme culturel, quant à lui, reste marginalisé et traité de haut par les fanatiques du balnéaire, il est devenu quasiment synonyme de « tourisme folklorique ». Cela dénote d'une incroyable inconscience de la valeur et de l'importance de notre patrimoine culturel comme levier de diversification du tourisme naturel et de développement régional. Parmi les grands dossiers et les grandes réformes qui doivent être pris en charge par le gouvernement que donneront les prochaines élections (la politique de développement régional, la réforme du système éducatif, celle du système de santé....), il faudra ajouter la révolution de la politique touristique et notamment la mise en place d'une véritable stratégie pour l'inclusion du tourisme culturel.