* Définir à la fois le profil du Président et la nature du gouvernement * Si Ennahdha ne sait pas encore quel candidat appuyer, elle sait quel candidat elle appellera à ne pas soutenir * Dans quelques jours, une deuxième réunion ... Le mouvement islamiste Ennahdha semble s'emmêler les pinceaux en ce qui concerne le choix d'un candidat à soutenir lors de la présidentielle pour tenter de barrer la route au candidat du parti Nidaâ Tounes, dont le parti avait remporté les législatives. Dans un communiqué publié dimanche, quelques heures seulement après le démarrage des travaux du conseil de la Choura (organe consultatif interne, NDLR) qui se penchait précisément sur cette question, le porte-parole du parti, Zied Laâdhari, a précisé que son parti n'a pas encore tranché sur le nom du candidat qu'il compte soutenir lors de la présidentielle dont le premier tour est prévu pour le 23 novembre. «Les déclarations du membre du conseil de la choura Abdellatif Mekki n'expriment pas la position officielle du mouvement et n'engagent que sa personne», a-t-il soutenu, précisant que les discussions à ce sujet ne se sont pas limitées à des noms précis parmi les 27 candidats à la magistrature suprême. Plus tôt dans la journée M. Mekki avait indiqué que les concertations au sein du conseil de la Choura d'Ennahdha portent sur une liste de cinq candidats à la présidentielle. Il s'agit d'Abderrazek Kilani, Ahmed Néjib Chebbi, Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jaâfar et Hammouda Ben Slama. «L'initiative pour l'appui d'un candidat à la présidentielle avait été lancée, en premier, par Ennahdha », avait rappelé M. Mekki, qui n'exclut pas de coordonner avec l'initiative de Ben Jaafar «si le groupe des partis socio-démocrates parvient à des résultats concrets». Ennahdha, qui n'avait pas proposé un candidat pour la présidentielle, avait lancé le 7 septembre dernier une initiative appelant à un consensus autour d'un seul et même candidat à la présidentielle. Selon les indiscrétions qui ont filtré hier alors que se poursuivaient les travaux du conseil de la Choura, le mouvement Ennahdha se contenterait, du moins dans une première étape, à communiquer les qualités du candidat à élire à ses partisans. Ces qualités sont notamment la loyauté à la révolution, la préservation du processus démocratique et des libertés et la poursuite du vaste chantier de la justice transitionnelle. Cette option a été confirmée par Ameur Laâryedh lequel a précisé que tous les scénarios sont possibles. «Nous pouvons rester neutres, désigner un candidat à soutenir ou se contenter de définir certaines qualités du candidat qui doit bénéficier de notre appui, a-t-il déclaré. En ce qui concerne la composition du futur gouvernement, Ennahdha plaide pour un gouvernement d'union nationale regroupant un maximum de forces politiques et non un gouvernement de coalition comptant un petit nombre de partis. «Nous n'allons certainement pas communiquer un nom dans le communiqué final du conseil de la Choura, mais d'ici vendredi prochain notre position sera plus claire en ce qui concerne la présidentielle et la nature du futur gouvernement », souligne Abdelhamid Jelassi, un dirigeant au sein d'Ennahdha. Au lendemain de la proclamation des résultats des législatives, Ennahdha avait appelé sa base à participer en très grand nombre à l'élection présidentielle et à «voter utile» pour barrer la route au leader de Nidâa Tounes Béji Caïd Essebsi. Interrogé sur le candidat à la présidentielle qu'Ennahdha ne soutiendra pas, Imed Hammami, membre du conseil de la choura, a répondu sans détour qu'il s'agit de Béji Caïd Essebsi afin, selon lui, d'éviter qu'il n'y ait pas «une seule force dominante». Par ailleurs, à la fin des travaux, l'information a circulé selon laquelle, les travaux du Conseil de la Choura reprendront, jeudi ou vendredi prochain.