C'est parti, les tests écrits, pratiques et oraux débuteront ce mardidans les établissements primaires. Ils s'étaleront du 25 novembre au 6 décembre. Les élèves se sont mis déjà au travail, histoire d'être à jour et de préparer leurs examens. Les parents comme d'habitude sur leurs nerfs consultent les instituteurs. La fièvre des révisions commence à monter. Les cours se poursuivront normalement. Les épreuves doivent être programmées dans les séances habituelles et selon l'emploi du temps établi. L'instituteur de la classe est appelé à confectionner ces examens et à les corriger avant de les remettre aux élèves. Cette période d'examen est en effet un moment difficile pendant lequel les battements du cœur s'accélèrent et le souffle s'estompe. Ces examens ont été durant longtemps pour les élèves, un rendez-vous crucial soit pour le décollage ou pour l'échec et la non réussite. Il s'agit de tester le niveau des élèves et d'évaluer leurs connaissances. Ces examens font peur. C'est pourquoi l'on se bat et l'on se fatigue pendant les périodes de préparation des examens au point d'atteindre la déprime. Tous nos jeunes se sont affairés sur leurs cahiers pour préparer l'ultime étape. Certains ont d'ores et déjà bouclé une matière, deux pour les plus travailleurs. Les parents de leur côté essaient de contacter les instituteurs. Une façon de s'enquérir de l'état de santé pédagogique de leur progéniture. Certains vont même solliciter les enseignants pour donner des cours particuliers à leurs enfants. C'est dire que tout le monde est mobilisé car ces examens sont déterminants pour les enfants et leurs parents. Faida met les bouchées doubles pour bien passer les devoirs trimestriels« C'est mon premier examen. Je ne dois pas les rater dit-elle. D'ailleurs, ma révision consiste à ne rappeler de certains points. Il est certain, qu'en ce moment les distractions passent au second plan. C'est une période difficile voire cruciale pour moi. Je ne dois pas rater mes devoirs et je ferai tout mon possible pour avoir une bonne note dans chaque épreuve. » Ali en 4ème année affirme que la révision ne commence pas maintenant « Je suis à jour. Je crois que si l'on effectue un travail régulier et organisé, on peut réussir assez facilement à l'examen. Mais j'essaie de bien réviser pour passer ce cap avec succès » Jawhar élève en 3éme est de cet avis « Je peux dire par expérience indique -t-il que celui qui compte uniquement sur la période de révision pour tout assimiler risque de se fatiguer » Avec le soutien de leurs parents, nos jeunes mettent le paquet pour aplanir les obstacles et revoir certains détails. L'obsession du succès a permis la prolifération de ces cours magiques ces dernières semaines! Les parents ne peuvent pas reculer. Ils cherchaient par tous les moyens de satisfaire les besoins de leurs enfants avec une seule devise : la réussite à tout prix. Ce phénomène est devenu ravageur alors que certains n'ont pas même achevé leur premier cours. Les parents impuissants se plient aux exigences de leurs enfants quitte à s'endetter. Les élèves attendent de ces cours une aide pour un rattrapage ou pour combler des lacunes, Il est vrai que les élèves veulent par tous les moyens améliorer leurs résultats et considèrent que les cours normaux dispensés dans le cadre des programmes scolaires sont incomplets et ne suffisent pas pour compléter leur formation. Les tarifs de ces cours varient entre 50 et 150 dinars par mois selon le niveau et le nombre des élèves par groupe. Un grand nombre d'élèves parfois de niveaux différents font partie d'un même groupe dans un espace restreint démuni, parfois, d'outils de travail élémentaires. « La sixième année est une année de base et il faut que mon fils soit bien préparé pour réussir et avoir une bonne moyenne. Je pense qu'on ne peut plus se passer des cours particuliers » nous dit Héla. Samia dépense 200 dinars pour les cours de soutien de son fils « je me prive pour que mon fils réussisse » avoue -t-elle. Le phénomène de ces cours particuliers, qui a pris au fil des années des proportions démesurées, constitue indéniablement une des tâches sur le sombre tableau de notre système éducatif. Ces cours, dits particuliers ne relèvent plus de la pédagogie, mais du vulgaire mais néanmoins lucratif business qui a complément dévoyé la pratique scolaire. Bref, tous les élèves essaient de se débrouiller pour bien passer leurs devoirs. Les parents ne reculent pas pour soutenir leurs enfants. Ils paient un argent fou pour payer des heures supplémentaires. Ce qui les intéresse, c'est la réussite de leurs enfants.