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Pourquoi se taisent-elles ?
Publié dans Le Temps le 10 - 12 - 2014

Une conférence de presse regroupant Mme Saida Rached, Présidente de l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD), M. Walid Laârbi, Secrétaire Général de l'Association Beity pour les femmes sans domicile, Mme. Souhir Belhassen, Présidente de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme et Mme. Lilia Rebai du Réseau euro-méditerranéen des Droits de l'Homme et membre fondateur de l'Association Tunisienne pour l'Intégrité et la Démocratie des Elections (ATIDE), s'est tenue hier, à l'occasion de la célébration de la journée internationale des droits de l'Homme.
Cette conférence a porté essentiellement sur la violence exercée sur la femme et les mesures entreprises par un nombre d'associations et d'organisations afin de réduire ce phénomène social, ainsi que les efforts fournis en vue d'assurer plus de droits à la femme comme l'obtention d'un foyer décent, la lutte contre la discrimination et la protection de la femme de toute sorte d'abus physique ou moral.
Mme. Lilia Rebai du Réseau euro-méditerranéen des Droits de l'Homme, a pris la parole en premier. Son intervention a porté sur les accomplissements de son réseau en matière de protection de la femme dans la région méditerranéenne.
Elle a expliqué l'évolution de la situation de la femme depuis l'instauration des mécanismes lui permettant d'avoir plus de droits. Elle s'est également, félicitée de la situation actuelle de la femme qui a évolué rapidement dans les pays du pourtour sud de la Méditerranée.
La deuxième intervention de Mme Saida Rached, Présidente de l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD) a porté sur les agressions subies par la femme. Un sujet prioritaire au sein de cette association qui n'a cessé depuis sa fondation de lutter, entre autres, contre toute atteinte aux droits de la femme et de combattre toutes les formes de violence physique ou morale exercée sur les femmes dans les sphères publiques et privées, sans aucune restriction.
Statistiquement parlant, 19,3% des femmes qui subissent des violences physiques ou morales sont des femmes célibataires alors que 1% d'elles sont des femmes divorcées et 84% d'elles sont des femmes mariées.
L'agression pourrait être exercée par le conjoint, ou des membres de la famille. 82% de l'ensemble de ces agressions se passent dans les foyers alors que 12,5% se passent sur les lieux publics.
Ella a insisté sur l'importance de l'article 46 de la Constitution tunisienne de 2014 où l'Etat s'engage à prendre toutes les mesures à l'encontre des violences contre la femme.
Rappelons que cet article est l'un des 146 articles de la Constitution tunisienne, mais aussi l'un des 28 articles du chapitre portant sur les droits et les libertés. Il garantit la protection des acquis de la femme et l'amélioration de son statut. Il œuvre à garantir l'égalité des chances entre la femme et l'homme, tout en appliquant le principe de parité dans les conseils élus et en éradiquant la violence contre les femmes.
Conditions précaires
Pour sa part, M. Walid Laârbi, Secrétaire Générale de l'Association Beity pour les femmes sans domicile, a indiqué que son association s'occupe, en plus des femmes sans domiciles, des femmes qui vivent dans des conditions précaires.
Il a également, fait le lien entre la violence exercée sur la femme et l'abandon du domicile. La violence est la cause principale qui pousse la femme à fuir son foyer et à se réfugier dans la rue.
Beity met à la disposition des femmes sans domicile et celles qui ont un foyer indécent un centre d'information ainsi qu'un foyer « Beity ».
« Ces deux structures se rapportent bien entendu à des cas particuliers, mais on voudrait bien étendre notre action sur toute la société tunisienne. » Indique M. Laârbi.
La question qui se pose, cependant, est la possibilité de concrétiser ces pratiques au sein des pays qui ont connu une révolution, un soulèvement ou un coup d'Etat. Ce qui est relativement dur, parce que beaucoup de gens pensent que ce n'est pas le moment propice pour de telles revendications. Ainsi que la question de communication avec les partis responsables, les décideurs et l'opinion publique.
Mme Belhassen, Présidente de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme a ensuite pris la parole, axant son intervention sur le rôle de la FIDH, qui s'est investie depuis 2004 dans l'élimination des discriminations contre la femme, et plaidé pour sa protection à travers la promotion des droits de la femme auprès des pays en phase de transition politique.
Elle a également, indiqué que la FIDH dénonce toutes les violations exercées sur la femme et œuvre pour mobiliser tous les efforts internationaux en la matière, telle que le projet de la campagne des pays arabes pour l'égalité sans réserve lancée en 2006.
La FIDH soutient ses partenaires en vue de les aider dans la pratique des projets envisagés. La Fédération encourage le droit de la femme à accéder à la justice en cas d'agression vu l'absence d'une loi sanctionnant les violences.
Afin de mettre en place les mesures visant à protéger la femme de toutes sortes de discrimination, on doit instaurer le principe des bonnes pratiques qui sont des expériences réussies et validées qui méritent d'être diffusées plus largement vers un plus grand nombre d'acteurs ou de bénéficiaires.
Les bonnes pratiques sont aussi des expériences positives et reproductibles ailleurs, elles sont testées, acceptées et adoptées par ceux et celles qui les ont mises en œuvre.
Elles sont échangées donc mises en commun des connaissances et les apprentissages.
Montée des mouvements conservateurs
Mme. Dorra Mahfoudh, de L'Association Tunisienne des Femmes Démocrates, a évoqué ce point dans son intervention tout en signalant les points faibles de cette expérience et qui est en fait, la montée des mouvements conservateurs menaçant ainsi le bon déroulement de son application.
Pour sa part, Mme Hafidha Chekir aussi de l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates, a indiqué que l'association était en train de préparer un projet de loi visant à implémenter des mécanismes de prévention de violence ou de son incrimination.
Ce projet de loi vient appuyer toutes les mesures entreprises au service de la femme, à l'instar du centre d'écoute et d'orientation des femmes victimes de violences créé le 13 mars 1993 et ayant pour mission l'assistance et le soutien des femmes victimes de violences, la déculpabilisation des femmes ainsi que leur dévictimisation, la création des liens de solidarité entre les femmes et finalement le renforcement des capacités de la femme tout en leur fournissant un soutien psychologique, une orientation juridique et sociale, de l'accompagnement, ainsi que de la sensibilisation et de la formation.
Le progrès ne pourrait être atteint, pour notre société, par l'exclusion ou la marginalisation des femmes qui représentent la moitié de la population. Il faut de ce fait, rassembler les efforts, afin de passer de l'abstrait au concret, et d'assurer une meilleure intégration de la femme au processus de développement, à tous les niveaux et dans tous les secteurs.


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