Une conférence de presse organisée par le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) présidée par Abderrahmen Hedhili, Président du FTDES, s'est tenue hier, au siège du FTDES ayant pour objectif la présentation du rapport mensuel de l'OST n°14 du mois de novembre 2014. M.Hedhili a commencé par présenter le Forum et énumérer ses activités avant de passer en revue le rapport de l'Observatoire Social Tunisien pour le mois de novembre portant sur l'ensemble des manifestations et des mouvements de protestations. Qu'est-ce le FTDES ? Le FTDES est une organisation non gouvernementale, neutre, indépendante de tout parti politique et de toute institution religieuse. Elle a été créée en 2011 dans le but de défendre les droits économiques et sociaux des populations sur le plan national et international. Le FTDES travaille sur les thématiques suivantes : droit du travail, droit des femmes, droits environnementaux et droits des migrants. Le FTDES fait partie de différents réseaux internationaux dont la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l'Homme). Le FTDES fonctionne avec un bureau central situé à Tunis, sous la direction d'un comité directeur. Il compte plusieurs dizaines de membres dans toute la Tunisie et plus de vingt salariés. Le FTDES dispose de sections locales dans les villes de Kairouan, Kasserine, Monastir et Gafsa. Le FTDES œuvre principalement à la diffusion de la culture des droits économiques et sociaux en se basant sur des références internationales, sur la culture nationale, ainsi que sur les initiatives mondiales relatives au développement économique et social. Ainsi que pour la promotion de la recherche et des analyses sur les directives générales en se basant sur des études scientifiques émergeant des réalités locales et régionales, et en se basant sur des analyses comparatives avec des expériences internationales, dans le but de sensibiliser l'opinion publique et l'orienter vers la prise de décision. Le FTDES vise aussi à renforcer le rôle de la société civile dans l'élaboration des points de vue dans le domaine économique et social afin qu'ils soient ancrés dans les priorités nationales et régionales. Il appelle à la révision du rôle de l'Etat dans le domaine de la redistribution des revenus et des biens. Le Forum contribue également, au développement économique et social au sein des institutions à travers le développement des relations professionnelles et promeut la responsabilité sociale de l'institution. Il assigne une attention particulière au système de la sécurité sociale afin d'améliorer ses prestations ainsi que la qualité de ses services. Il lutte, de plus, contre la corruption en veillant à la bonne gestion des ressources financières publiques. In fine, le FTDES œuvre pour affermir la coopération maghrébine, méditerranéenne et arabe dans la lutte pour les droits économiques et sociaux en augmentant l'échange d'expériences avec des associations similaires dans le monde et en s'engageant dans les réseaux concernés par ce domaine. M.Hedhili, a présenté le rapport de l'Observatoire Social Tunisien portant sur les mouvements sociaux pour le mois de novembre, un mois qui se distingue par un événement électoral de grande importance qui est bien entendu, le premier tour de la présidentielle. Les mouvements sociaux se répartissent entre 89 mouvements collectifs et 15 mouvements individuels divisés entre suicides (12 cas), grève de la faim et sit-in. Typologie Ces 104 mouvements sociaux se répartissent sur 18 gouvernorats dont le Grand Tunis compte 18, Kairouan 22, Sfax 10, Kef 7, Gafsa 6, Gabès 5, Bizerte 5, Jendouba 5, Kasserine 4, Sousse 4, Sidi Bouzid 3, Mehdia 2, Kébili 2, Tataouine 2, Monastir 1, Nabeul 1, et Tozeur 1. Les revendications des manifestants pourraient être classées selon le type du mouvement social. En fait, les mouvements sociaux pourraient avoir une dimension politique comme la manifestation contre la visite de Bernard Henry Lévy en Tunisie ou encore l'appel à la libération de Nadhir Ktari et Sofiane Chourabi, les deux journalistes détenus en Lybie. Ils peuvent avoir une dimension éducative concernant des sujets comme la violence au sein des établissements scolaires ou encore l'annulation de l'épreuve de la 6ème année primaire. Une dimension sociale comme les manifestations pour le droit à l'emploi. Une dimension administrative appelant à déterminer la nature et les domaines de travail ou concernant les promotions professionnelles. Une dimension sécuritaire portant essentiellement sur l'abus du pouvoir policier. Une dimension économique comme l'approvisionnement des agriculteurs en engrais et semences. Finalement, les revendications pourraient avoir une dimension écologique comme les protestations contre les problèmes d'assainissement ou les problèmes de pollution causée par l'accumulation des déchets. Ces chiffres sont fournis par l'Observatoire Social Tunisien dont la volonté est de procurer une vision globale des problèmes socio-économiques des acteurs des mouvements sociaux ainsi que les espaces de formulation d'alternatives afin de résorber ces questions de manière efficace. Les efforts fournis par le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux sont certes, très importants. Cependant, les grèves persistent encore, et toute forme de protestation veut dire que la conjoncture actuelle est loin d'être satisfaisante.