Le bonheur, c'est une oasis dans le désert. Cette jolie définition du romancier québecois Normand Roussen sert de devise à la troisième édition du festival des oasis de Tozeur qui est cette année revisité de fond en comble. Se déroulant du 22 au 27 décembre, cette édition du festival introduit de nombreuses innovations qui se référent aux expériences antérieures de Pop in Djerba, des Dunes électroniques de Ong el Jmel et de Save Mos Espa. Nées au cours de l'année 2014 avec un soutien stratégique du ministère du Tourisme, ces trois manifestations avaient clairement redistribué les cartes de l'action culturelle et touristique dans le sud. Tournant le dos au folklore à tout prix, tendant la main aux jeunes et au public local, cette nouvelle approche festivalière trouve une première illustration sur le terrain avec cette session du festival de Tozeur. S'INSCRIRE DANS LE CONTEMPORAIN Comment dépoussiérer un festival et le sortir de sa routine? La réponse à cette question commence à connaitre un début de réponse un peu partout en Tunisie. En effet, les festivals pêchent souvent par manque de créativité et se contentent dans la majorité des cas de refaire ce qui a été fait dans le passé sans se soucier de questionner cette pratique en fonction des tendances actuelles. Un premier exemple de cette mue festivalière a été donné par Dorra Bouchoucha à la tête des Journées Cinématographiques de Carthage. Tout en confirmant le caractère militant du festival et ses identités profondes, Bouchoucha est parvenue à relooker la manifestation, lui donner un coup de jeune et un zeste d'air du temps. Cette tendance au changement dans l'approche festivalière s'est confirmée avec les trois manifestations que nous évoquions plus haut. Aussi bien Pop in Djerba que Save Mos Espa et Dunes électroniques sont nés par l'innovation. Il fallait oser, cela a été fait. Il fallait cultivér une image plus branchée, ce fut le cas. Le résultat est que ces approches constituent aujourd'hui des cas d'école qui donnent du grain à moudre aux différents festivals à travers le pays qui, malheureusement restent gérés par des fonctionnaires tatillons qui tournent le dos à la notion de risque et de fête populaire. Pourtant, un peu partout naissent des manifestations qui s'inscrivent clairement dans le contemporain et qui devraient inspirer nos pratiques festivalières. UN COUP DE JEUNE ET UN ZESTE D'AIR DU TEMPS En ce qui concerne le festival de Tozeur, on peut le considérer comme pionnier dans cette volonté d'innover. Depuis une décennie, de nombreuses tentatives fort bien médiatisées ont permis de faire comprendre que les oasis du Djerid pouvaient promouvoir un tempo culturel moderne pour se mettre en valeur. Tout en maintenant les cortèges folkloriques, les troupes de musique populaires et les processions multicolores, le festival de Tozeur a patiemment injecté de la modernité dans son projet artistique et pu convaincre aussi bien le public culturel tunisois - socle du tourisme local dans le pays- que les touristes de passage dans la région. Cette nouvelle session du festival de Tozeur est la parfaite illustration de cette démarche et le désir de progresser et de convaincre le public est perceptible dès la page d'accueil du site web de la manifestation. Cette année, l'équipe du festival, forte du soutien institutionnel de plusieurs ministères et de celui, tout aussi décisif, de nombreux mécènes, s'est installée dans les locaux de la chambre de développement touristique saharien. Présidée par Karim Chérait, l'équipe est un exemple de complémentarité en ce qu'elle comprend aussi bien des représentants des ministères de la Culture, du Tourisme, de la Jeunesse ou des Finances que des responsables du gouvernorat et des représentants de la société civile. Cette synergie entre des partenaires trés différents pourrait être l'une des clés de la réussite de cette session. LE COMING OUT DE L'ELECTRO TOZEUROIS L'autre clé du succès est bien entendu le programme qui promet de donner une large place aux musiques actuelles tout en témoignant de la movida des jeunes de l'oasis et de la complicité entre musiciens de divers horizons appelés à se produire ensemble sur la grande scéne du festival. En soi, cette scène constitue un événement car elle a été construite aux normes internationales les plus actuelles et les plus rigoureuses. Fleuron du festival, cette scène à elle seule symbolise la mutation du festival de Tozeur et son saut qualitatif. Le programme est des plus alléchants. Il fait la part belle aux musiciens tunisiens, algériens et turcs. Fait essentiel, le festival 2014 va être l'occasion d'un formidable coming out : celui des acteurs de la scéne électro tozeuroise. Ils sont nombreux les jeunes du Djérid à avoir investi les nouvelles tendances musicales et le festival sera l'occasion de voir à l'oeuvre des formations comme Barka, Sahara Rai ou Banga, toutes issues de la scéne électro tozeuroise. Beaucoup d'autres groupes seront présents à l'image des turco-tunisiens de Mizrap, des artistes d'Arabstazy et des très attendus Nawal Ben Kraiem et Ziad Zouari. Last but not least, les after shows sont également à l'ordre du jour et auront lieu en pleine oasis, du côté de Chak Wak qui va vibrer au sound de Zinga, Baris K ou Chméta. TERROIRS, TRADITIONS ET INNOVATION Plusieurs autres événements complètent cette offre musicale conséquente. Ils se déploieront un peu partout sur les marchés, dans l'oasis et dans la médina de Tozeur. Pour ces cinq jours de fête, les arts de la rue ainsi que de nombreuses performances seront à l'honneur. Cerise sur le gâteau, une grande exposition d'artisanat est aussi à l'ordre du jour. Des expositions à Dar Ben Azzouz et Dar Chérait complètent le programme qui comprend aussi des ateliers d'initiation à la cueillette des dattes et à la gastronomie de Tozeur. Clou du festival, une clique militaire se produira sur la grande scéne et fera probablement sensation. Comme on peut le constater cette 36éme session du festival des oasis de Tozeur promet bien des temps forts et devrait convaincre le public des jeunes, cible privilégiée de la manifestation. Porte du sud-ouest, grâce à son aéroport international, Tozeur s'apprête à conjuguer traditions du terroir et musiques actuelles dans un brassage qui a tout pour convaincre et qui sera observé de prés par les opérateurs culturels et touristiques qui rêvent de donner d'autres couleurs et un nouveau souffle aux festivals voisins de Douz et Kebili. Grande effervescence à Tozeur dans la perspective du coup d'envoi du festival des oasis. Le rideau ne va plus tarder à se lever sur la fête d'une ville fière d"Aboulkacem Chebbi et d'Ibn Chabbat et pleinement engagée dans la modernité culturelle Hatem BOURIAL Flash: Les ponts entre la musique rituelle et la musique électronique Le bureau de presse de « MAWU » vous rappelle qu'une conférence de presse a eu lieu le 2 décembre 2014 à 16h au showroom « Tinja » à la Soukra. Lors de la conférence nous avons présentés le projet « MAWU » et tous les détails qu'ils comportent. En effet, deux jours et deux nuits pour créer un pont entre la musique rituelle ancestrale installée en Tunisie depuis des siècles et sa résonnance dans la musique électronique contemporaine. « MAWU » dans sa 1ère édition aura lieu le 30 et 31 Décembre 2014 à l'oasis de Ksar Ghilane. Les billets de « MAWU » seront mis en vente à partir du Vendredi 19 Décembre 2014. Les points de vente sont les suivants : Agencce Happy Days : 92 avenue Hédi Nouira résidence la coupole MBA 7 –Ennaser 2- 2037 ArianaTunis Pulp Event : 4 bis impasse Ammar Dakhlaoui Sidi Bou Said Les points de vente dans les régions seront bientôt ouverts. Bureau de presse et communication « MAWU