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Ce papa Noël qui divise les Tunisiens
Publié dans Le Temps le 25 - 12 - 2014

Après le drapeau national et les slogans politiques, l'heure est aux photos de sapins décorés de guirlandes et aux habits de noël qui envahissent les réseaux sociaux des internautes tunisiens, pas tous il faut l'avouer. Grâce à la télévision et internet, impossible d'échapper à la magie de Noël et à son ambiance féerique, même en terre musulmane. Fête familiale par excellence, elle commémore la naissance de Jésus à Nazareth et est célébrée chaque année par 2,376 milliards de chrétiens dans le monde. Mais parce que les grandes enseignes et même les petits commerces ont su habilement, à coup de magnifiques vitrines et de fabuleuses décorations, transformer cette fête principalement religieuse en fête conviviale et familiale, Noël n'est plus l'apanage des seuls chrétiens. La Nativité est de plus en plus célébrée dans le monde, notamment dans les pays majoritairement musulmans ou bouddhistes. Et la Tunisie n'est pas en reste !
Le coût de la fête
Il faut se rendre à l'évidence, de plus en plus de Tunisiens fêtent Noël. Un petit coup d'œil ces derniers jours sur les chariots remplis de provisions dans les grandes surfaces, arborant pour l'occasion de somptueuses décorations, suffit pour s'en rendre compte. Sapins, couronnes, guirlandes, boules de décoration, chapons, dindes, tout y est. Sans oublier les incontournables cadeaux savamment empaquetés bien sûr ! Mais que serait Noël sans bûches ? Joliment exposées mercredi chez les pâtisseries de luxe, elles représentent le couronnement idéal d'un dîner gourmand. Mais fêter Noël a un prix, à commencer par le sapin. Mohamed Talbi, fleuriste à Menzeh 8, explique que selon sa taille, l'arbuste coûte entre 20 et 80 DT. Les grandes surfaces proposent également des sapins artificiels, à partir de 17 DT mais il faut compter environ 40 DT pour en avoir un de bonne taille. Les guirlandes lumineuses coûtent environ 5 DT pièce. Selon leur couleur et leur grandeur, le prix des boules de décoration varie entre 4 DT pour six grandes et 10 DT pour 24 petites. La couronne tressée de porte d'extérieur revient à eu près à 20 DT. Côté cuisine, le chef Wafik Belaïd explique que le menu de Noël fait généralement la part belle à la volaille (foie gras, chapon, dinde, pintade, canard...) en plus de quelques produits d'exception, typiques de la gastronomie raffinée tels que les marrons, la truffe, le saumon fumé et le caviar. Pour le chef, la cuisine de Noël est une cuisine hivernale, traditionnelle, chaude, agrémentée d'une pointe de luxe et de raffinement. En grande surface, le chapon farci pour 8 à 10 personnes coûte 100 DT, les cuisses de canard confites proposées à 50 DT pour deux personnes, la caille farcie truffée est offerte à 12 DT la pièce et une bonne tranche de saumon frais avoisine les 30 DT. Quant à la bûche, il faut prévoir entre 30 et 60 DT pour un dessert concocté de produits frais et un goût au rendez-vous. Des restaurants gastronomiques proposent toutefois des menus de Noël et des animations. Pas moins de 60 à 120 DT par personne pour pouvoir y goûter et profiter du spectacle. Quant aux cadeaux, il faut consacrer en moyenne entre 30 et 150 DT par présent. En tête des cadeaux les plus prisés, les coffrets de chocolat pour les adultes et les jouets pour les enfants. Un ballotin de chocolats raffinés coûte environ 45 DT.
Une leçon de tolérance
Fêter Noël est donc « un luxe » et il faut avoir les moyens pour se le permettre. Mais pour les Tunisiens qui le fêtent, c'est avant tout le plaisir de se retrouver en famille et d'inculquer aux enfants des valeurs de tolérance et d'indulgence, indépendamment de l'appartenance au culte et à la connotation religieuse de cette fête. Maha Chebbi, architecte, explique son point de vue : « Je suis Tunisienne mais aussi citoyenne du monde. En famille, nous fêtons toutes les fêtes que l'on connait : Noël, mouled, nouvel an chinois, hannouka... C'est une ouverture à la culture de l'autre et un apprentissage de la tolérance. » Une belle leçon d'ouverture d'esprit, partagée par Monia, Franco-Tunisienne, qui déclare également fêter Noël et toutes les autres fêtes chrétiennes et musulmanes. Henadi Djebnoun célèbre elle aussi Noël mais c'est surtout pour perpétuer la tradition: « Je suis musulmane. Ma mère est Belge. D'origine chrétienne, elle s'est convertie depuis des années mais cela n'empêche qu'on continue à fêter Noël, surtout pour faire plaisir aux enfants. » Idem pour Rosita, elle aussi Belge, vivant depuis des années en Tunisie avec son mari. En famille, elle a toujours fêté Noël, d'abord pour faire plaisir à ses enfants et maintenant à ses petits enfants. Conscients de l'engouement des petits pour cette fête, des hôtels, de grands magasins ou encore un parc d'attractions ont d'ailleurs déguisé des personnes en Père-Noël pour que les enfants puissent poser en photo souvenir avec eux. Pour sa part, Insaf Miled déclare: « Je suis musulmane mais nous célébrons Noël par considération à ma belle-mère chrétienne qui fête avec nous l'aïd et ramadan. Sans oublier que les enfants adorent ça. D'ailleurs, qui n'aime pas faire la fête ? » Quant à Rym Ben Abdelmalek, bien que musulmane et ne fêtant pas Noël, elle avoue adorer son ambiance festive et la beauté des sapins décorés.
Noël, un sujet délicat
Malgré les bonnes intentions des uns et des autres, la célébration de Noël reste en Tunisie un sujet qui divise, parfois même qui agace. Pour beaucoup de Tunisiens qui le fêtent, impossible d'échapper aux clichés et aux reproches moralisateurs «Tu es musulman. Fêter Noël est haram ! » ou encore « Noël n'est pas nôtre. As-tu déjà vu des chrétiens fêter le Mouled avec nous ? » Mais au-delà des divergences, des discours religieux et loin de toute polémique, la Noël reste, pour ceux qui la célèbrent, une belle occasion pour dîner en famille et s'échanger des cadeaux, aussi symboliques soient-ils. C'est surtout le côté à la fois joyeux et cosy de cette fête qu'ils apprécient et qui leur permet de retrouver pour un soir leurs âmes d'enfants.


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