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En sapins et en bûches
Célébrer Noël en Tunisie
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 12 - 2012

Le 25 décembre, la majorité des chrétiens du monde fêtent la naissance du Christ. Avec Pâques, Noël est l'une des célébrations religieuses les plus importantes de l'année. Elle est aussi, pour les non pratiquants, une fête incontournable qui rassemble les proches et fait le bonheur des enfants. En Tunisie, la communauté chrétienne est composée d'environ 30.000 personnes et naturellement, les temps sont à la fête ... ou presque. Reportage.
Au marché des fleurs à Montfleury, plus aucun sapin n'est exposé, seules quelques brindilles sont décorées çà et là dans les pots, aux côtés des étoiles de Noël. Quelques jours auparavant, une centaine d'arbres étaient en vente à cet endroit même. «Il n'y a pas de fête de Noël cette année, les forêts ont brûlé, les touristes ne sont pas là...», se désole Lamjed, fleuriste. Ce dernier a l'habitude de vendre entre 200 et 300 sapins par an, mais depuis deux ans, il n'en vend guère plus d'une vingtaine. Sa clientèle est composée d'étrangers et d'hôteliers tunisiens. Mohamed, un deuxième fleuriste, a vendu une centaine de sapins ce mois-ci, principalement à des couples mixtes. Pour lui aussi, cela représente très peu comparé aux années précédentes, où il en écoulait entre 500 et 1.000. «J'ai oublié Noël», dit-il avec amertume. A La Marsa, la plus ancienne chocolaterie de la ville expose dans ses vitrines des Pères Noël, des bottes et des bûches en chocolat, aux côtés de petites présentations pour la table, décorées aux feuilles d'or pour régaler à la fois les yeux et les papilles. «Depuis 1988 que je travaille dans le chocolat, je n'ai jamais eu une fin d'année comme celle-là», déclare la responsable de la chocolaterie. «On n'a pas notre public habituel et ceux qui viennent sont de mauvaise humeur, parce que l'ambiance est démoralisante», explique-t-elle. Les clients seraient tous partis fêter Noël à l'étranger, alors que d'habitude ils sont rejoints par leur famille en Tunisie, pour profiter du beau temps et de vacances à petit budget. N'oserait-on plus Noël en Tunisie ?
Une fête traditionnelle
Dans la grande pâtisserie à l'avenue Charles-Nicolle, en revanche, les clients affluent comme d'habitude. 110 bûches ont été vendues cette année les deux jours précédant Noël. La bûche est un gâteau roulé fourré à la crème de beurre, qui peut être recouvert d'une ganache de chocolat ou de crème. Il existe plusieurs parfums, les plus répandus étant la vanille, le praliné, le chocolat et la fraise. Généralement, les repas de Noël se terminent en dégustant la bûche. Mais ceux qui ne font pas Noël achètent aussi le gâteau, qui reste un dessert apprécié en Tunisie. «Les Tunisiens sont plus nombreux à acheter ce gâteau que les étrangers», informe Ferid, pâtissier. Noël est associé à des pratiques conviviales et joyeuses qui l'ont rendu incontournable, même auprès des non pratiquants. Suzanna, par exemple, a toujours célébré Noël avec ses enfants, à Strasbourg d'abord, puis à Tunis.
«Chez nous, on le fête toujours le 25, pas le 24. A cette occasion, on décore un arbre et on cuisine des plats traditionnels bien épicés», dit-elle. Pas de foi gras ni de fruits de mer pour Noël, comme chez les Français, chez Suzanna on prépare la dinde ou alors de la noix. En dessert, on mange le Christmas pudding, un gâteau cuit à la vapeur pendant plusieurs heures, garni de fruits secs et de noix. Suzanna est anglaise, la première fois qu'elle est venue s'installer en Tunisie c'était en 1968. «Je suis beaucoup plus tunisienne que britannique maintenant !», déclare-t-elle avec le sourire. Aujourd'hui, Suzanna est grand-mère. Elle a deux petits-enfants de deux et quatre ans et c'est surtout pour eux que l'on fête Noël. «Les enfants n'attendent que ça parce que c'est synonyme de cadeaux pour eux», confie-t-elle. Dans le salon, un beau sapin enguirlandé y était installé il y a quinze jours. Les lumières à l'intérieur de la maison sont chaudes et confèrent au foyer une ambiance particulièrement chaleureuse. Ici, Noël est une tradition associée au partage et au rassemblement familial, mais c'est aussi, et surtout, l'occasion de faire plaisir aux plus petits.
Une période de recueillement et de communion
Contrairement à d'autres pays, c'est dans l'intimité des maisons, en Tunisie, que l'on peut découvrir les décorations et les festivités liées à Noël. «Au Cameroun, ça chante partout à la période de Noël et les commerces ferment tard. En Tunisie, on ne se rend compte que c'est Noël que dans les supermarchés, avec les produits mis en vente. Beaucoup voyagent parce qu'il trouvent qu'il n'y a pas assez d'animation», constate Rose, Camerounaise. Cette année, Rose a décidé de fêter Noël en Tunisie, en compagnie de sa sœur et de leurs enfants. Le 24 décembre, à l'occasion de la veillée de Noël, toute la famille est allée à la messe de minuit, au monastère de l'archevêché à La Marsa. Avec une vingtaine d'autres fidèles, elle a prié et chanté les louanges du Christ en latin. «Je préfère venir ici plutôt qu'à la paroisse, c'est plus calme», confie-t-elle. Dans le petit local embué d'encens, l'heure était au recueillement et à la communion. A la fin de la cérémonie, les fidèles ont défilé les uns derrière les autres pour vénérer l'image de l'Enfant-Jésus, dont la statue a été posée au milieu de la salle, dans une mangeoire garnie de paille. Tous se sont réunis ensuite chez les moines, pour partager des mets simples, dégustés dans la plus grande convivialité. «On ne mange pas beaucoup, il se fait tard, mais demain on préparera un grand repas». Le 25 décembre, Rose a prévu de cuisiner du poulet braisé, ainsi que du Ndolé. Il s'agit d'un plat traditionnel camerounais, à base de feuilles issues d'un arbuste endémique du Sud-Ouest du Cameroun. Celles-ci sont découpées et cuites avec de la viande ou du poisson, de l'arachide, des épices et beaucoup d'oignon. Les cadeaux de Noël? «Les enfants les ont déjà ouverts parce qu'on ne les a pas assez dissimulés, dit la maman. De toute façon, ma fille ne croit plus au père Noël». Au local de l'association des Camerounais, une petite fête a été organisée il y a deux semaines, à laquelle mère Noël a été conviée. «Ma fille (6 ans) a tout de suite reconnu la femme de ménage qui s'était déguisée pour l'occasion», raconte Rose en riant.
Durant huit jours, les catholiques, comme Rose, commémoreront encore la fête de la natalité. C'est ce que l'on appelle l'octave de Noël. Alors pour Rose, et tous les autres, joyeux Noël et bonnes fêtes de fin d'année !


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