Habib Essid devrait présenter la liste définitive de son gouvernement au début de la semaine prochaine. C'est ce que laissent entendre des sources proches de Nidaâ Tounès et d'autres parties concernées par les négociations en cours. Si la liste du gouvernement est presque prête et si Habib Essid est aux dernières touches, comme on essaie de le faire croire, c'est de bon augure, surtout que le temps presse et que la situation générale dans le pays ne supporte aucun retard. On ne peut que s'en féliciter si le gouvernement est formé ou en voie de finalisation avec l'accord des protagonistes et dans le respect des critères de la compétence et de l'efficacité quant au choix des candidats aux postes ministériels. Cela suppose qu'un consensus a été trouvé sur le programme du gouvernement, sur les priorités de la prochaine étape et sur les défis à relever en urgence, sur le court et le moyen termes. Ce serait un grand succès pour la transition démocratique et un pas de géant sur la voie de la stabilité et du retour de la confiance. Sauf que tout ceci reste du domaine des suppositions, la réalité est peut-être différente. A preuve, les derniers rebondissements impliquant deux partis, pourtant alliés de Nidaâ Tounès. Les deux sont mécontents, l'un invoquant le « flou qui couvre le climat des concertations », l'autre exigeant un nombre de portefeuilles qui sied à son poids réel sur la scène politique. Ce cycle de soubresauts et de retournements ne sont pas pour faciliter la tâche de Habib Essid et du parti qui l'a mandaté pour former le gouvernement. Pour certains, c'est un remake de la période qui a précédé la formation du gouvernement de la Troïka en 2011. Sauf qu'à cette époque, c'était un gouvernement provisoire avec une coalition ou prédominait la politique des quotas et la logique de récompense partisane. On sait où ça a mené le pays. Ceux qui se concertent, le parti majoritaire en tête, doivent être conscients de cette réalité. Ils doivent assumer leurs responsabilités devant le peuple et prendre les choses en mains dans les plus brefs délais. Le pays ne peut pas tanguer indéfiniment, tel un bateau ivre au gré des vagues et des vents.